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SénégalLa réussite du Pse tient pour une large partie à la volonté du gouvernement d’engager des réformes importantes dans la gouvernance politique et économique. L’arrivée de la Directrice générale du Fmi permettra de réitérer ce discours.

Le Sénégal a tenu à montrer toute l’importance qu’il accorde à la première visite officielle de la Directrice générale du Fonds monétaire international (Fmi) dans ce pays. Le programme qui lui a été concocté pour ses trois jours de présence sur notre sol traduit la fierté que ressentent les autorités sénégalaises à accueillir Mme Christine Lagarde au Sénégal. Cela n’empêchera pour autant pas aux partenaires de se dire les vérités nécessaires. 

La visite du numéro 1 du Fmi dans ce pays au moment de la mise en œuvre des premiers projets du Plan Sénégal émergent (Pse), le programme-phare pour le développement du pays dans un horizon de 20 ans, n’est pas fortuit. On sait en effet, que si le Sénégal ambitionne d’atteindre les taux de croissance moyens de 7% au minimum à partir de 2015, et ce pour toute la décennie à venir au moins, ainsi qu’il est projeté dans ce fameux plan, porté avec volontarisme par le Président Macky Sall, il lui faut surmonter bien d’obstacles, surtout structurels. Il est évident que, dans la tradition de l’institution de Bretton Woods, les points de friction et de désaccords ne seront jamais portés sur la place publique, ou alors, dans un langage si édulcoré qu’il ne pourra être compris que par les initiés du troisième niveau, mais beaucoup de points de réforme déjà soulignés par le Fmi n’ont pas encore vraiment reçu des débuts d’engagement.
Si les réformes ont été engagées dans l’amélioration de l’environnement des affaires, force est de reconnaître que le privé, autant local qu’étranger ne se bouscule pas encore au portillon pour s’investir dans les différents secteurs-clés ciblés par le Pse. La faute sans doute à une fiscalité assez lourde, ainsi que, et surtout à une fourniture d’énergie de piètre qualité et à des coûts prohibitifs. Les projets pour doubler la production d’énergie tout en encourageant un mix qui verra les énergies renouvelables passer au tiers de l’offre, sont malheureusement plombés par un manque de transparence dans le mode de passation des marchés. Par ailleurs, la baisse des prix du baril sur le marché international, du moment qu’il permet à l’Etat d’enrayer l’érosion de la collecte des recettes fiscales, risque d’avoir pour effet de repousser encore à des calendes sénégalaises, la mise en place de ce mix énergétique.
Le Fonds se félicite de ce que le déficit budgétaire est supportable, malgré quelques dépassements, et que les risques de dérapage sont peu probables dans ce domaine, néanmoins, l’Etat doit veiller maintenant à ce que l’implication du privé dans les programmes de l’Etat produise des effets, surtout dans le domaine social. Pour cela, des mesures courageuses sont attendues de l’Etat. 
La plus importante de ces mesures, concerne la réduction du train de vie de l’Etat. Cela ne concerne pas que le gouvernement, mais la masse salariale de toute la Fonction publique doit être mieux tenue et maîtrisée. Les subventions de l’électricité et de certains produits de base ne doivent pas porter préjudice à la production locale, comme c’est le cas actuellement avec le riz, le sucre et le lait, entre autres.
Ces questions, parmi bien d’autres, ne manqueront pas d’être soulevées par les équipes du Fmi avec le gouvernement, aussi bien qu’avec les entrepreneurs nationaux que Chris­tine Lagarde va rencontrer à Dakar.

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source:http://www.lequotidien.sn/new/index.php/economie/fmi-pour-booster-les-efforts-du-pse-christine-monte-la-garde.html