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Youssou NdourYoussou Ndour, la star du mbalax, n’est pas du tout content. En effet, son projet d’installation d’une usine d’emballages est à quai. Youssou Ndour a eu la désagréable surprise de voir la machine la plus importante de la chaîne de fabrication qu’il a commandée, se casser lors de son déchargement au port de Dakar. Elle est inutilisable. Depuis juillet dernier, le patron du Groupe futurs médias demande réparation à Dubaï port world via son armateur mais en vain. Il menace de saisir la justice.

L’annonce avait été faite en grande pompe. Les emplois promis étaient attendus. Le projet d’installation d’une imprimerie de fabrication d’emballages à Diam­niadio est bloqué net, après la destruction de la principale machine au Port autonome de Dakar lors de son déchargement au niveau du terminal à containers de Dp World. D’où le sentiment de révolte qui habite le patron de Gfm, Youssou Ndour, qui se trouve entre le marteau des créances dues aux ban­ques et l’enclume de la masse salariale, en ce sens que du personnel a été déjà recruté. Pour financer ce projet, le patron de Gfm a sollicité un crédit de 18,2 millions d’euros, soit près de 13 milliards de francs Cfa auprès de Afrexim bank, remboursable sur cinq ans. L’inau­guration de l’imprimerie était an­noncée pour octobre 2014. Elle n’a pas eu lieu à cause surtout de la perte de cette machine qui fait plus de 20 tonnes. Aujourd’hui, l’armateur Messi­na, qui a transporté la marchandise à Dakar, a dégagé toute responsabilité par rapport à la fausse manœuvre, arguant que l’outil a quitté son navire. Le responsable du déchargement, à savoir Dp World, s’est alors engagé à rembourser la machine, une fois que l’assureur aura fini d’évaluer le préjudice. L’accident a eu lieu au mois de juillet dernier. Depuis lors, Gfm peine à se faire dédommager. Pour réparer la machine, le président du groupe, Youssou Ndour, a même fait venir des techniciens de la société Bobst qui a fabriqué ladite machine. Après plus d’une semaine de mission, ces derniers ont constaté l’impossibilité de réparer l’équipement.

Réparation impossible, pression des créanciers
L’entreprise basée à Lausanne, en Suisse, l’a fait savoir à la direction générale de Gfm, à travers une correspondance datée du 20 janvier 2015. «Au vu du rapport d’expertise daté du 23-09- 2014 et des photos soumises, nous constatons que la machine est lourdement endommagée (…) En l’état, la machine n’est plus utilisable, voire même en dégât total. Dès lors, il nous est impossible d’envisager une réparation sans avoir effectué un diagnostic complet de celle-ci ; par contre, ce diagnostic nécessite un rapatriement de la machine. Le prix des équipements et des pièces endommagés (fabrication spéciale) et surtout le prix de la main-d’œuvre peuvent atteindre le prix de la machine neuve. Ceci en plus du coût de rapatriement, stockage, démontage et diagnostic», mentionne le constructeur. La société Bobst s’est voulue plus alarmiste : «Par ailleurs et au vu des dégâts constatés, nous ne pouvons pas nous engager à octroyer la ga­rantie d’une machine neuve.» La lettre est cosignée par Régis Peltier et Stéphane Evard, respectivement chef du «service support director» et «installation project manager».

Un investissement de plus 2, 409 milliards de francs Cfa
De ce fait, le président directeur général de la Gfm ne peut rester les bras croisés. Il a une nouvelle fois saisi l’armateur, la société Messina Sa, le 31 mars passé. Youssou Ndour lui a signifié dans sa missive: «Nous sommes au regret de vous adresser par la présente, après plusieurs courriels et courriers restés sans réponse, en votre qualité de trans­porteur /consignataire, cette lettre de réclamation pour le remplacement de notre machine Bobst Die-Cutter Autoplaten Press Expercut 106 Ler d’une valeur Exw de deux milliards quatre cent neuf millions deux cent soixante mille sept cent quatre-vingt-douze (2 milliards 409 millions 260 mille 792 francs Cfa).» Le chanteur lui a rappelé qu’il a eu «la désagréable surprise», en juillet 2014, de constater qu’une de ses machines est tombée et a connu «d’importants dégâts, la rendant ainsi inutilisable». C’était à l’occasion «des opérations de manutention effectuées par votre partenaire Dp World sur notre cargaison au Port autonome de Dakar».

Mise en demeure servie à Messina
Il se trouve que cet outil est le plus important «de l’imprimerie parce qu’étant le «cerveau» de la chaîne, et sa dégradation nous a causé d’énormes dommages, en­traînant ainsi un retard dans l’installation et le démarrage de l’exploitation de l’imprimerie». Yous­sou Ndour ne s’en est pas arrêté là dans ses complaintes. L’homme d’affaires chanteur ajoute que le groupe qu’il dirige en a subi «un préjudice non seulement matériel, financier mais aussi moral en raison du retard de huit mois que nous avons accusé au niveau du démarrage de l’exploitation de l’Imprimerie». Son amertume est d’autant plus marquée que ses tentatives d’entrer en contact «avec les autorités de Dp World» sont restées sans réponse. «En conséquence, nous vous mettons en demeure de remplacer cette ma­chine sus-réclamée, dans les meil­leurs délais et au plus tard fin avril, sous réserve d’user de toutes les voies et moyens de recours autorisés par la loi, nous permettant d’entrer dans nos droits.» Youssou Ndour menace ainsi d’ester en justice, si ses partenaires continuent d’afficher du mépris à son égard.

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source: http://www.lequotidien.sn/index.php/component/k2/son-projet-d-emballage-plombe-par-un-accident-au-port-you-sous-sa-machine