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Building Administratif

Aujourd’hui, la localisation d’un ministère ou service de l’administration centrale pose d’énormes problèmes. La cause?? La délocalisation des services de l’État suite à la fermeture du Building administratif qui regroupait l’essentiel des départements ministériels. Initiée pour réhabiliter ce bloc administratif, cette délocalisation des ministères ne s’est pas accompagnée d’indications et de communication sur les nouvelles adresses pour guider les justiciables. Éparpillés dans la capitale, les départements ministériels n’ont pas actualisé les adresses physiques disponibles sur le NET, ce qui pose en un problème de localisation. Mieux, beaucoup de circonscriptions administratives éloignées font face à des soucis de téléphones et de locaux convenables. Un casse-tête chinois pour les usagers du service public.

Mamadou, coursier de son état, dit avoir gardé des courriers par-devers lui pendant près de deux mois faute d’adresses connues pour certains services de l’État. « Ce sont des lettres qui devraient être distribuées depuis longtemps, mais je n’ai pas encore écoulé la moitié. J’ai dû appeler des personnes que je connaissais dans ces services pour savoir là où ils ont déménagé », explique-t-il. Alors qu’auparavant, il lui suffisait de quelques heures pour remettre le courrier aux ayants droit, aujourd’hui il est obligé de faire le tour de Dakar pour finir ses courses. « À titre d’exemple, le ministère du Tourisme est à la VDN en face des cimetières, celui de l’Agriculture sur l’avenue Bourguiba et celui de la Jeunesse vers les deux voies de Liberté 6, en allant vers le SAMU municipal », informe-t-il. « Ils pouvaient placer un tableau au niveau du Building pour afficher les nouvelles adresses et épargner les gens des courses intitules dans la journée », dit-il.

Des ministères sans site internet

L’autre mal qui ronge l’administration sénégalaise et ses services est le retard dans l’appropriation des technologies de l’information et de la communication. Si les ministres vont IPAD à la main à l’occasion de la rencontre hebdomadaire avec le chef de l’État, dans certains de leurs départements, il n’y a pas de site internet. La Primature est la tête de liste des services qui ne répondent pas aux exigences de la modernité. Aujourd’hui, l’outil de communication qu’est internet devient de plus en plus indispensable et se pose comme moteur de transparence et de bonne gouvernance. Car les actions menées par le département pourraient être mises en ligne pour permettre aux citoyens d’avoir un regard sur l’évolution des dossiers qui les concernent. Dans le lot des ministères sans internet figurent aussi le département des Forces armées. Même si à la base le nom de domaine existe et s’affiche, au clic, il est indiqué que le site est en construction. Le ministère de la Jeunesse, celui de l’Habitat et du cadre de vie et celui de la bonne gouvernance ne sont pas mieux lotis. D’autres ministères n’ont de site que de nom. « Les informations ne sont pas actualisées et laissent apparaître un mot du ministre qui a été limogé où le nom d’un directeur qui a fait valoir ses fonctions à une pension de retraite » renseigne un agent de l’État.

Avec son relookage, le site de la présidence de la République peut sauver l’honneur à côté de celui de l’éducation, de la fonction publique, des finances, entre autres. Cependant, l’Agence de l’informatique de l’État (ADIE) a du pain sur la planche quant à la mise à jour des informations de certains ministères.

L’administration centrale laissée en rade

Aussi, les autorités administratives locales, censées représenter le Président de la République et les différents démembrements de l’État dans le territoire national, rencontrent beaucoup de difficultés dans l’exercice de leur mission. Si à Dakar ces administrateurs civils affectés dans les circonscriptions administratives ne se plaignent pas, à l’intérieur du pays leur quotidien est parsemé d’embûches. Ils souffrent de manques de téléphone, ou de crédits, de la non-conformité de leurs locaux par rapport aux missions qui leur sont assignées... Avec la tentative de rationalisation des dépenses de l’État, par exemple, le téléphone fixe du commandement fait l’objet d’une gescompte, répartie comme suit : le gouverneur bénéficie d’un crédit de 100. 000 Cfa (mensuel), le Préfet de 80.000 F CFA et le sous-préfet 75.000 F CFA. « C’est peu comme dotation, indique l’agent administratif. Ces autorités représentent tous les ministères et sont soumises à des rapports réguliers pour informer la tutelle. Il faut des moyens conséquents pour mener à bien leur mission ». Dans certaines zones reculées, le téléphone fixe est tout simplement inexistant. L’autorité doit se contenter de la ligne mobile, le 77-529... qui est gratuite entre collègues de service du commandement ou bien des messages radio au style télégraphique pour transmettre une information à son supérieur. Les agents du commandement territorial partagent les problèmes liés à la ligne fixe du téléphone avec les collectivités locales. « Beaucoup de collectivités locales n’ont pas de téléphone fixe, constate un fonctionnaire. En plus, dans les correspondances administratives, il n’est pas rare de voir une lettre sans adresse téléphonique, ce qui est une faute grave, car toutes ces indications doivent figurer dans ce genre de document. » Une façon d’interpeller le Bureau organisation et méthode (Bom) qui doit veiller à l’orthodoxie dans les textes administratifs.

Une sous-préfecture avec 2 pièces

Même les maisons conventionnées qui doivent abriter les bureaux et le logement des agents de l’administration territoriale posent problème dans certaines localités du pays. « À Salémata (région de Kédougou), la sous-préfecture tient sur un deux-pièces. L’une fait office de bureau pour le sous-préfet et l’autre constitue sa chambre » renseigne la source qui indique que Matam offre quasiment le même décor. « C’est l’une des raisons pour lesquelles beaucoup de personnes veulent quitter l’administration territoriale pour celle centrale », relève-t-il.


 

Auteur: Hamad Ndiaye - Seneweb.com

source: http://www.seneweb.com/news/Societe/dossier-de-la-semaine-adresses-inconnues_n_174904.html