Dahra
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Des Commandants de Brigade de Gendarmerie, y en a plein au Sénégal. Mais un comme celui de Dahra Djolof, ça ne court pas les rues. Pour cause, piqué par on ne sait pas quel virus, Abdou Salalm Diagne, puisque c’est de lui qu’il s’agit, s’est offert le luxe ô combien permissif d’aller cueillir, ce matin, le Chef de village de Mélakh.

Au simple motif que ce dernier a osé prendre ses responsabilités, en demandant au ressortissant guinéen qui est fraîchement revenu de son pays d’origine où la fièvre hémorragique constitue un long fleuve tranquille, de quitter le village, surtout pour préserver son intégrité physique. 

Et ce, après avoir beau tirer la sonnette d’alarme, afin que les autorités administratives de Linguère enjambent le temps, pour calmer la psychose qui avait fini de gagner les populations.

Avant d’en arriver à l’expulsion du Guinéen, le Chef de village a beau tirer la sonnette d’alarme, mais a buté sur l’attitude sourde-muette du sous-préfet de Sagatta

A l’origine de l’interpellation du Chef de village de Mélakh, ce 23 septembre, le commandant de Brigade a voulu faire revenir illico presto dans la localité le ressortissant guinéen.

Or, quand le retour à Mélakh de Saliou Gnabaly du nom de ce Guinéen commençait à balafrer la mémoire de tous les habitants de ce village situé à dix kilomètres de la Commune de Dahra Djolof, “le sous-préfet n’avait rien voulu faire, bien qu’il ait été saisi pour les tirer d’affaire, en prenant au moins la sage et élémentaire décision de mettre l’homme suspecté du virus Ebola”, a expliqué Mbaye Thiane, le Chef de village joint par téléphone par Actusen.com.

Le commandant de Brigade s’est transporté sur les lieux, ce mardi matin, avec le Médecin-chef du District sanitaire du Centre de Santé de Dahra Djolof.

Au détour de leurs échanges, le chef de village lui notifia que toutes les populations de Mélakh, par sa voix, ont constaté pour s’en désoler, que les autorités administratives et sanitaires, particulièrement le sous-préfet de Sagatta avaient préféré opposer la sourde oreille au cri de détresse du village, depuis que le ressortissant guinéen était rentré de son pays d’origine.

Poursuivant, Mbaye Thiane d’en rajouter cette couche : “notre sentiment est que, quand notre village vivait ces moments de frissons, les autorités administratives n’avaient pas fait ce pour quoi elles sont à leur place”.

Le commandant de Brigade de rétorquer : “tu n’as pas le droit d’expulser le ressortissant guinéen, parce que tu n’en as pas l’autorisation. Et puis, il dispose d’un champ ici. Donc, il va falloir qu’il rentre au bercail”.

Pourquoi le commandant Abdou Salam Diagne, secoué dans son ego surdimensionné, a convoqué le Chef de village

Le chef de village, qui refuse de rompre, lui balance à la figure : “vous avez tout faux. J’ai l’obligation, après avoir beau alerter qui de droit, de demander gentiment à notre hôte d’aller vers d’autres Cieux.

D’autant que sa sécurité n’était plus assurée, car les habitants bouillonnaient de nervosité, depuis son retour par eux”.

Mbaye Thiane au commandant de Brigade : “Nous ne nous opposons pas au retour du Guinéen, mais attendons d’abord la fin de l’incubation”

Le commandant de revenir à la charge en ces termes : “il faut que le ressortissant guinéen retourne dans ce village, parce qu’il ne souffre point du virus Ebola”.

Réponse de son interlocuteur, “on n’a jamais eu de différend avec Saliou Gnabaly. Mais attendez donc la fin de la période d’incubation, avant de savoir s’il a ou non le virus. Sinon, on risque de flirter avec les risques, car rien ne saurait attester qu’il ne traîne pas le fameux virus”.

Maintenant, poursuit le Chef de village, si vous persistez dans votre dur désir de le faire revenir, allez en parler aux populations qui préfèrent mourir plutôt que de vivre avec lui, avant la fin de la période d’incubation.

Pour justifier le retour du ressortissant guinéen, le commandant de Brigade de Dahra invoque les champs dont ce dernier dispose à Mélakh.

Refusant de lâcher du lest, Mbaye Thiane de dire au commandant : “vous savez, autant vous incarnez le commandement de votre circonscription, autant je suis le Chef de village de Mélakh. Et ça, personne ne peut m’ôter ce titre-là”.

Et c’est là qu’Abdou Salam Diagne, secoué dans son ego surdimensionné, s’est résolu à “amener” dans ses locaux le chef de village.

Aux dernières nouvelles, le Chef de village a été libéré, suite à une intervention de l’ancien député Aliou Dia, qui se trouvait à la Brigade de gendarmerie pour des affaires personnelles.

Pour autant la tension reste toujours vive. Car les populations de Mélakh se sont réunies et préfèrent mourir plutôt que de laisser le ressortissant guinéen refouler le sol du village, avant la fin de la période d’incubation.

Les populations s’apprêtent au “djihad” plutôt que de laisser le ressortissant guinéen refouler le sol du village, avant la fin de la période d’incubation

Pour rappel, Saliou Gnabaly avait quitté Mélakh et s’était rendu en Guinée, au motif qu’il devait rendre visite à sa mère malade. Invité à renoncer à ce voyage jusqu’à nouvel ordre, à cause de l’épidémie qui sévit dans son pays, il avait refusé et était parti.

Au retour du Guinéen, le Chef de village lui a demandé de trouver un autre abri, parce que les populations ne veulent plus de lui et en tant que Chef de village, il craignait pour sa sécurité.

C’est ainsi qu’il avait quitté Mélakh, direction Thiamène, à quarante kilomètres de Louga. Mais là aussi, les populations se mobilisent comme un seul homme pour lui barrer la route. Depuis quelques heures, le commandant et le sous-préfet manoeuvrent pour son retour à Mélakh.

Le Guinéen de la controverse a menti deux fois

Aux dernières nouvelles, Saliou Gnabaly, le Guinéen le plus célèbre de la région de Louga qui défraie la chronique depuis plusieurs jours, à cause de son expulsion de Mélakh, s’est rétracté et a dit qu’il n’était pas finalement pu rallier son pays d’origine.

Tout le contraire de la première version déjà servie aux habitants de Mélakh. A qui il avait dit qu’il a été bel et bien chez sa mère malade. Mais qu’il ne saurait contracter le virus de la peur, parce que sa génitrice ne souffrait finalement que d’asthme.

Autre mensonge du ressortissant porte sur son identité. En effet, depuis qu’il a été à Mélakh, pendant deux ans, il s’est fait passer pour un certain Sadio. Mais finalement, il s’appelle Saliou Gnabaly.

Alors, quand le Guinéen vous dit qu’il est six heures du matin, enfoncez-vous davantage sous votre couverture, parce que, sûrement, il n’est même pas encore minuit.

Nos tentatives de joindre par téléphone le commandant de Brigade de la Gendarmerie de Dahra Djolof sont restées vaines. Tenant coûte que coûte à lui soutirer sa version des faits, la Rédaction de Actusen.com lui a envoyé un Sms, aux fins de décliner l’objet de notre coup de fil.

Mais là aussi, c’est peine perdue. Abdou Salam Diagne préférant faire le mort. Après avoir vainement tenté, pour le moment, d’imposer à toute une communauté de flirter avec les risques potentiels du virus Ebola.

source : Actusen.com