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économie

«Si la forêt disparaissait, plusieurs corps de métiers chez les artisans allaient aussi péricliter.» Cette phrase, les artisans ont semblé l’avoir comprise, au point de faire de la revalorisation des espèces de la forêt leur credo. Accompagnés de toutes les autorités, les artisans étaient tous à Botou dans le cadre de la 2ème édition de leurs journées de reboisement, initiées par la Chambre des métiers. Ainsi, plusieurs centaines de plants de jatrofa, de l’anacardier et de l’eucalyptus ont été enfouies dans le sol de Botou. Il s’agit pour les artisans de redonner à la forêt son lustre d’antan, afin de mieux sauvegarder leurs métiers, dont la survie dépend en grande partie des ressources tirées de celle-ci. 

Botou, village abritant le site de 5 ha attribués aux artisans par l’ex-Conseil rural de Sinthiou Malème, était une localité peuplée de bambous, espèces dont le village porte le nom, en langue Bambara. Toutefois, s’est désolé le chef du village Fofana, l’endroit ressemble aujourd’hui à un désert du fait de l’action de l’homme ; d’où son appel au secours à la forêt. 

Le président de la Chambre des métiers, Abdoulaye Sarr, maître d’œuvre de la journée, justifie leur action par le fait que la plupart des artisans tirent leurs matières premières des ressources de la forêt et que par malheur, si celle-ci disparaissait, beaucoup de leurs membres allaient aussi fermer boutique. Il cite en exemple la menuiserie de bois, qui emploie plus de 50% des artisans de la région, la sculpture, la vannerie, la fabrication de médicaments traditionnels, entre autres. D’où l’importance qu’ils accordent au reboisement, pour permettre la régénération des espèces de la forêt, mais aussi la survie de leurs membres. «Nous en sommes à notre deuxième édition et comptons pérenniser ces actions. L’année dernière, plusieurs centaines d’espèces végétales ont été mises sous le sol et bien suivies. Ce qui nous a valu d’ailleurs une grande satisfaction, car l’écrasante majorité des arbres plantées ont survécu. Cette année encore, avec l’appui du service des Eaux et forêts, 500 nouveaux plants ont été reboisés sur le même site. Ce qui fera que sous peu, le site de 5 ha de superficie qui nous a été attribué sera totalement reboisé et nous comptons faire autant dans toutes les autres localités de la région», a expliqué M. Sarr.
Il dira tout de même que l’importance attachée à l’arbre et à sa protection a conduit son institution à mettre en place une commission chargée de l’environnement et de la formation des artisans sur les différentes techniques de protection de la nature. Dans ce cadre, une formation très utile sur la fabrication des fourneaux Jambaars a été menée par le Progede 2 en direction des membres. 
Dans cette même volonté de contribuer à la lutte contre la désertification, la Chambre des métiers, par l’entregent de son président, compte mettre en place un projet de centrale d’achat de bois local et surtout du bois de «vène», importé des pays limitrophes. 
L’Inspecteur régional des eaux et forêts (Iref) ajoute cependant que l’action ne doit pas seulement se limiter au reboisement, il faut aussi penser au suivi des espèces plantées et à la lutte contre les feux de brousse, qui constituent aussi un vrai fléau pour l’environnement. 

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SOURCE: http://www.lequotidien.sn/index.php/component/k2/item/34441-tambacounda-reboisement-des-5-ha-attribu%C3%A9s-%C3%A0-l%E2%80%99union-des-artisans-la-survie-de-certains-corps-de-m%C3%A9tiers-en-d%C3%A9pend