Tambacounda
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Un taximan polygame viole une ibadou aux environs de l'aérodrome de Tambacounda. Abdou Karim Keïta écope une peine de cinq ans ferme malgré un tour d'horizon de plaidoirie par son avocat qui a demandé au président du tribunal régional de Tambacounda de tenir compte des preuves peu convaincantes de la partie civile.

VIOL
Le tribunal régional de Tambacounda a condamné avant- hier un taximan à cinq ans de prison ferme pour le viol d'une passagère. Les faits remontent à avril dernier. Un taximan répondant au nom de Abdou Karim Sidibé, marié à deux jeunes épouses, a abusé une jeune fille voilée à proximité de l'aéroport de Tambacounda, comme l'ont confirmé les enquêtes menées par la brigade de gendarmerie de Tambacounda. 

La victime Diabou K., 16 ans, originaire de la Gambie, a été dès sa tendre enfance confiée à sa tante domiciliée au quartier Pont. Le jour des faits, Diabou, sur autorisation, de sa tutrice, s'était rendue à une cérémonie religieuse. Sur le chemin du retour, la nuit commençant à tomber, la jeune fille prend un taxi à bord duquel déjà se trouve un passager, un militaire. Le taximan propose de déposer d'abord le militaire avant de conduire à destination la fille. Cette dernière, en désespoir de solution, accepte. Mais elle ignore qu'elle est en train de tomber dans un piège. En effet, après la descente du premier passager, le taximan refuse de prendre la direction demandée par la passagère et appuie même sur l'accélérateur, direction aéroport. Il refuse d'écouter les protestations de la fille qui commence à prendre peur. Arrivé du côté de l'aéroport, le conducteur, un jeune homme de forte corpulence, se jette sur Diabou et la viole sans autre forme de procès. 

Son forfait accompli, il s'engouffre dans sa voiture, tente de démarrer, mais le moteur ne répond pas. Il se met à héler les quelques rares passants pour leur demander un coup de main, juste pour faire redémarrer son véhicule. Et c'est ainsi que les enfants qui l'ont aidé à pousser le véhicule sont intrigués par la présence dans le taxi d'une jeune fille pleurant et criant au secours. Ils alertent un certain M. Diop qui découvre la fille dans un état pitoyable, incapable de remuer ses jambes. C'est ainsi qu'il confisque la pièce d'identité du taximan et le force à déposer la fille chez elle. Diabou raconte alors sa mésaventure à ses parents et le chauffeur est arrêté et déféré au parquet. 

Dans sa déposition, le témoin Diop souligne que le taximan confondu avait présenté la fille comme étant sa femme. 

Dans son réquisitoire et après avoir rappelé les différentes astuces du taximan pour prendre à son piège la jeune fille, le président du tribunal a posé au prévenu une question qui a fait éclater de rire l'assistance : «comment peut-on avoir un tel amour pour une ibadou voilée, jalouse de son corps et qui mène une vie sobre ?»Réponse du taximan : « seytané moma ci dugël» (c'est l'œuvre du Diable). 

Son avocat, quant à lui, soutient qu'aucune preuve ne démontre que la fille a été violée. Parce que, poursuit-il, dès le lendemain elle et ses parents étaient ensemble à la recherche du violeur et du témoin. Par conséquent si réellement Diabou a été atteinte, elle allait être sur son lit d'hôpital et non dans la rue. Il ajoute que Diop est le seul témoin dont le témoignage pourrait être contesté à tous les niveaux, parce qu'il n'existe pas de preuves concrètes. «Derrière les soutanes et des voiles se cache Satan», martèle l'avocat de la défense. Il a demandé au président d'être sensible. Le taxirnan polygame et violeur a été condamné à cinq ans de prison ferme. 

Soly Bourama DABO 
Source Walf Grand Place