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universitéL’Université de Saint-Louis est, depuis quelques jours, le théâtre d’une violence qui fait craindre le pire Il n’y a plus de cours à l’UGB de Saint-Louis. Pis, la violence a fini de s’y installer et les étudiants commencent à quitter le campus. Rien ne va plus à l'Université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis. La violence est en passe de prendre le dessus dans ce temple du savoir et havre de la recherche. Avant-hier, puis hier, les étudiants de l'Ugb ont encore manifesté bruyamment leur ire. Et pour la énième fois depuis le début de l'année. Face au mutisme des autorités universitaires, les étudiants dictent leur loi. Après avoir décrété plusieurs heures de grève renouvelée, les étudiants ont tout simplement décidé de prendre des vacances. Puisque c'est à cela que leur décision ressemble : une grève illimitée.

Et pour couronner le tout, la coordination demande aux étudiants de retourner dans leurs localités respectives. Parce que, à en croire Serigne Khadim Mbacké Diatta, président de séance de la coordination des étudiants de Saint-Louis, «les autorités universitaires menacent de faire rentrer les forces de l’ordre» dans ce temple du savoir. Les étudiants qui avaient décrété, lundi, une journée sans ticket s'étaient heurtés à la décision des autorités de cette université chargée de la restauration de fermer tous les restaurants. Et les étudiants ne l'ont pas entendu de cette oreille. Et en riposte, ils défoncent les portes des restaurants et se servent à souhait. C’est dans la nuit du lundi au mardi dernier que les jeunes pensionnaires du campus social de Sanar ont tenu en urgence une assemblée générale avant de décider d’observer une grève illimitée. Ils organisent sur le coup, des caravanes pour permettre aux étudiants de rentrer chez eux.

Et jusqu'à hier matin, des autobus remplis d’étudiants quittaient l'université en destination de Dakar, Thiès... Traînant une valise et tenant un sac de voyage, Astou Sène, étudiante à l'Unité de formation et de recherches des Sciences économiques et de gestion (Ufr/Seg), se presse pour aller rejoindre un bus stationné dans l'université. Elle va rallier Dakar, sa région natale. Dans la foulée, elle lance : «Nous ne pouvons pas rester ici sans étudier ni manger.» Ababacar Faye, étudiant à l'Ufr des Sciences juridiques et politiques (Sjp) se dit indigné par le climat social qui prévaut à l'université. Il a, par ailleurs, invité les autorités à trouver un consensus avec les délégués des étudiants. El hadji Oumar Ndiaye, lui, dénonce un «sabotage» de la part du ministre Mary Teuw Niane. «Les autorités de ce pays ne sont préoccupées par le sort des démunis qui vont à l’université que lorsque les élections locales se portent à l'horizon», laisse-t-il entendre. Depuis le début de l'année, l’ambiance est délétère à l'Ugb. Les étudiants exigent le changement du taux de la bourse pour le premier cycle et le paiement des bourses.

Aïda Coumba DIOP

SOURCE:http://www.walf-groupe.com/actualites/1048-universite-gaston-berger-la-violence-s-installe