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noyade   Le chiffre de 145 morts par noyade en l’espace de six mois est ahurissant. D’autant plus que ces morts pouvaient être évitées, ne serait-ce qu’en rendant les lieux, théâtres des drames, accessibles aux secouristes, de l’avis des maitres-nageurs et usagers. Leur accès est rendue quasi impossible par les constructions anarchiques et les tentes qui jalonnent les plages.  

145 morts au niveau des plages en six mois seulement. Ce chiffre effarant émane du rapport des autorités sur le nombre de noyade durant ce premier semestre de l’année 2014. Plusieurs facteurs ont été indexés pour expliquer cette cascade de noyade. Et celui qui revient le plus est la prolifération des constructions qui nécessairement va influer sur l’accessibilité des lieux où ont lieux les drames. «Accéder à ce site en cas de noyade, relève d’un exploit», explique un des maitres-nageurs de «Plongeoir», une plage coincée entre Térou-Bi et Magic Land, deux complexes à usage commercial. 

 

 

 

 
Cette dernière structure nommée est montrée du doit comme étant susceptible de favoriser les cas de noyade avec son mur qui juxtapose la plage. «Quand les vagues se brisent sur ce mur, elles reviennent  en force et, de ce fait, créent un mouvement qui peut entrainer le baigneur. Et si ce dernier ne sait pas nager, il peut se produire une catastrophe», déclare le maitre-nageur.
 
Cet avis est partagé par un usager, la soixantaine, qui explique: «quand j’était jeune, je venais me baigner avec mes amis ici. Et il n’y avait pas toutes ces constructions». Selon lui l’augmentation des cas de noyade s’est fait sentir depuis la construction des infrastructures et réceptifs hôteliers le long du littoral. «A cette époque, il n’y avait pas tous ces cas de noyade. Je fréquente cet endroit depuis plus de 30 ans, et je peux vous dire que c’est depuis l’apparition de ces murs que les cas de noyade ont augmenté», témoigne le sexagénaire.
 
A la plage d’Anse Bernard, les usagers relèvent que des cas de noyades ne sont pas encore de fréquents sur place, mais songent au drame, si une pareille situation venait à se produire. En effet, l’accès à cette plage est très difficile, avec une pente qui ne permettrait à aucune voiture de secours d’y accéder. «S’il y a danger, vous voyez bien qu’il ne peut y avoir d’autres secours que ceux portés par l’assistance», déclare un riverain. Et de poursuivre : «cette plage est calme, mais ceci ne doit pas nous faire oublier que le danger n’est jamais loin. Et avec le nombre de baigneurs qu’accueille ce lieu, les autorités devraient songer à y aménager ne serait-ce qu’un petit détachement de sapeurs pompiers».
 
Autre plage, autre réalité. A Ngor, les baigneurs commencent à affluer en ce début d’après-midi. Avec ses tentes qui s’étalent à perte de vue et de nouvelles infrastructures qui commencent à pulluler, la plage semble idyllique. Néanmoins, le danger est toujours présent. En effet, les installations ne laissent de place où pourraient passer un véhicule pour transporter d’éventuelles victimes de noyade. C’est le même cas qui se présente au «Virage», une plage interdite. «Quand il y a un cas de noyade, la victime est parfois évacuée à dos, en passant par cet hôtel (qui porte le nom de la plage), si les vigiles nous le permettent. Mais les voitures ont du mal à accéder à ce cite».
 
A quelques encablures de là, à Yoff, les usagers de la plage «Bceao» déplorent le même état de fait. Avec le sable et les nombreuses tentes aménagées, il n’y a plus de place où pourraient passer facilement un véhicule utilitaire. Et pourtant la baignade dans ce lieu n’a été autorisée que récemment. «Cette plage a été toujours interdite à cause du danger qui guette les baigneurs. Avec le sable mou, le fort courant et les tentes, cette plage est une véritable bombe. Ce n’est pas pour rien qu’avec la plage de Diamalaye, des unités 15 et 19 des Parcelles Assainies de Dakar, elle enregistre le plus fort taux de noyade», fustige ce maitre-nageur, rejoint par un habitant du quartier qui, lui, s’insurge contre l’occupation anarchique des plages par les exploitants.
 
Selon ce dernier, l’occupation anarchique de la plage est la cause du fort taux de décès en cas de noyade. Affirmation qui est étayée par un autre maitre-nageur: «Il est vrai que nos moyens de sauvetage sont limités, déclare-t-il, mais cela ne nous empêche pas de faire notre travail qui est d’éviter les noyades. Mais quand un cas se présente, et que nous parvenions à le faire sortir, la victime succombe avant l’arrivée des secours parce qu’il s’agit de zone d’accès difficile (pour les secouristes)».
 
source:http://www.sudonline.sn/les-principales-causes-des-noyades-selon-des-maitres-nageurs_a_20263.html