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Les défenseurs des droits de l’enfant regroupés autour de la Plateforme pour la promotion et la protection des droits humains (Ppdh) ont lancé une campagne nationale citoyenne. La Ppdh, qui veut le retrait immédiat des enfants mendiants de la rue à travers l’application de la loi, exige du gouvernement une action immédiate. Les organisateurs ont lancé une pétition et comptent organiser des marches partout dans le pays.

La Plateforme pour la promotion et la protection des droits humains (Ppdh) a lancé, hier, une campagne nationale citoyenne pour mettre fin «immédiatement à la mendicité forcée des enfants». Cette plateforme qui regroupe plusieurs organisations de droits humains dont Amnesty international/Sénégal, la Rencontre africaine des droits de l’homme (Raddho), l’Association des juristes du Sénégal (Ajs), estime que le retrait des enfants des rues de la capitale est une obligation pour l’Etat du Sé­négal. A cet effet, une pétition a été aussi lancée. L’objectif, selon les initiateurs de cette campagne, c’est de recueillir au moins 5 000 signatures et imposer au gouvernement l’application de la loi qui réprime la mendicité forcée des enfants. Des marches nationales sont également prévues pour contraindre l’Etat à respecter ses engagements. Les organisateurs qui rappellent le rôle primordial de la famille pour l’enfant assimilent la mendicité forcée à une forme d’exploitation et de maltraitance des enfants. Elle constitue, à leurs yeux une «violation grave» des droits des enfants, et l’Etat a l’obligation d’y mettre un terme. Ce, d’autant plus que ce pays s’est engagé à travers les conventions internationales, africaines et la Constitution à protéger ses enfants. «Qu’est-ce que l’Etat fait de cet engagement ?», s’interroge le député Djeynaba Ndiaye Gaye. Elle dit avoir interpellé le ministre de la Famille lors de son passage à l’Assemblée nationale pour le vote de son budget. «Je n’étais pas satisfaite des réponses fournies par le ministre. C’est pourquoi j’interpelle aujourd’hui le gouvernement sur l’application de la loi contre la mendicité forcée des enfants», souligne-t-elle. Pour­suivant son propos, la représentante du Peuple exprime son étonnement par rapport à cette «fâcheuse» habitude que les concitoyens ont à voter des lois et à ne point les appliquer. Elle propose même une enquête parlementaire pour voir pourquoi les lois votées à l’Assemblée nationale et promulguées ne sont pas appliquées. 
Quant à Hulo Guillabert du Collectif «stop à la mendicité des enfants doyna», elle se dit fatiguée de la lutte pour le retrait des enfants de la rue. Depuis des années, elle se bat à côté de la Société civile sans obtenir de résultats concrets. Elle dit avoir l’impression que la lutte pour la protection des droits des enfants n’intéresse pas l’Etat. Et c’est la raison pour laquelle,  elle accuse l’Etat du Sénégal de non assistance aux enfants en danger. Mme Guillabert ne comprend pas pourquoi le gouvernement ne réagit pas alors qu’il dispose d’une loi. «Est-ce que c’est compliqué de faire appliquer une loi votée et promulguée ? Est-ce que c’est compliqué de démanteler les faux daara et l’arrêter les faux marabouts qui peuplent la capitale sénégalaise ?», se demande-t-elle énervée.

L’Etat accusé de «non assistance aux enfants en danger»
Devant ces défis, est-ce qu’il faut abdiquer ou poursuivre le combat ? Pour le coordonnateur de la Ppdh, quels que soient la déception et l’abattement général que les défenseurs des droits des enfants peuvent ressentir suite aux manquements de l’Etat, le combat doit être poursuivi. La Ppdh compte ainsi sur une mobilisation nationale au­tour de cette question pour récupérer les enfants dans les rues et leur assurer une réinsertion sociale. Prenant la parole, Anta Mbow de «L’Empire des en­fants» invite les acteurs de la Société civile, les artistes, les religieux, les chefs coutumiers… à faire de cette cause un M23 bis pour montrer à l’Etat que «nous sommes capables de mourir comme nous l’avions fait un certain 23 juin 2012 devant l’Assemblée nationale pour dire non au tripatouillage constitutionnel», soutient-elle. 
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source: http://www.lequotidien.sn/index.php/component/k2/revendication-apres-avoir-lance-une-petition-pour-sauver-les-enfants-de-la-mendicite-forcee-une-coalition-exige-de-l-etat-des-mesures-immediates