Lorsque pour la première fois, vers les années 1990, mon collègue feu Issa Sankharé Professeur de Mathématiques-Politicien, me présenta son grand frère Pr Oumar Sankharé, j’ai failli tomber des nues.
J’ai failli tomber des nues tellement le contraste qui existait entre le physique et l’idée que je me faisais du grand intellectuel était flagrant.
Dès qu’il marmonna une bride de salamalecs en mon intention, j’ai décelé dans ses moindres gestes et comportements qu’Oumar Sankharé était un phénomène, un frustré malgré son savoir, malgré ses diplômes, malgré son long parcours dans sa quête de savoirs.
Oui, à cet instant précis j’aurai voulu être psychanalyste pour pouvoir décoder ce malaise moral qui bouleversait cet être, et qu’il essayait de dissimuler, j’avais tout de suite eu pitié de lui, en le voyant surtout loucher de gauche à droite, un être inoffensif au vrai sens du mot.
Ma grande curiosité ne s’est pas estompée jusqu’ici et j’aurai voulu connaître l’histoire de cet homme, ses origines, ce qu’il était vraiment en train de ruminer, fouiller même dans son royaume d’enfance, cet homme discret dans son langage mais bavard dans ses gestes, à le voir on dirait qu’il y avait un essaim de fourmis qui le démangeait.
Et lorsque je surprenais des apprentis-écrivains de mon calibre, enfourcher des véhicules rutilants au détour d’une réunion d’écrivains pour rentrer à la maison, au moment où le 2ème Agrégé en grammaire du Sénégal, après Senghor, Oumar Sankharé, dégoulinant de sueur, usait ses pantoufles pour aller vivre le calvaire de la bousculade des bus et autres tata, j’étais écœurée et déboussolée.
Sénégalais, sénégalaises, Oumar Sankharé traîne un goulot qui l’étrangle, il a besoin aujourd’hui plus que jamais d’une assistance, je sens qu’il est malade, osons le dire, dépressif, inconscient, « innocent » lui qui a osé inconsciemment transgresser notre foi, notre intime conviction.
Le peuple sénégalais doit dans sa majorité écrasante porter la toge de l’Avocat pour défendre un fils égaré, pourchassé jusque dans ses derniers retranchements, le sauver de la vindicte populaire.
J’imagine la frousse qu’il est en train de vivre à présent, protégeons le et quémandons l’indulgence du Seigneur et de la Umma islamique à son endroit.
Attaquons nous au virus qui gangrène l’âme d’Oumar, ce Oumar, à qui, son père a donné le nom de Oumar Ibn khattab, ami et proche du Prophète Mouhamed Psl, de la tribu des quraych.
Accordons lui donc la circonstance atténuante et acceptons son repenti dans la sourate 5, verset 39 du Coran, Dieu l’Omnipotent nous ne dit-il pas : « celui qui se repent après avoir commis une injustice se verra son repentir accepté par Allah, en effet Allah est Pardonnateur et Miséricordieux »
Qu’Allah agrée nos bienfaits
Bineta BA Diouf Lambaye
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source:http://xalimasn.com/circonstance-attenuante-au-professeur-oumar-sankhare-par-bineta-ba-diouf-lambaye/