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Les campagnes de proximité sont très bien. Les hommes politiques se livrent à cet exercice pour partager leur programme avec les populations et les faire adhérer à leur projet. C'est exaltant au vu de l'intérêt marqué par ces dernières sur les intentions des uns et des autres qui passent et qui repassent. Mais c'est aussi, à la fois effrayant et parfois dramatique.


CAMPAGNES DE PROXIMITE : L'espoir est-il permis ? (Par Cheikh Oumar Sy Djamil)
Pourquoi, diable "ça ne marche pas" pour ces hommes et ces femmes qui ont les mêmes problèmes depuis les indépendances et qui sont toujours mobilisés avec la même détermination que cette fois ci cela va aller mieux. Rebelote, les candidats sont élus, le ministre voyage en première classe, loge à Georges V, se repose aux Iles Maldives et parle de stock-options. Oubliant les scènes de misère auxquelles ils ont assisté il y a peu de temps et l'élan d'espoir laissé derrière eux à la suite d'un discours qui a pour unique objectif de venir à bout de cette souffrance insoutenable. 

Pourquoi diable "ça ne marche pas"! Senghor savait-il qu’à Colobane en plein centre de Dakar, certaines maisons ne sont pas branchées au réseau d’évacuation des eaux usées à quelques mètres du canal IV et celui de Gueule Tapée? Collin ignorait-il que dans certaines demeures il n’y a pas de toilettes faute d’eau courante, au cœur de la capitale Sénégalaise? Valdiodio apercevait-il ces dizaines de case en bois alignées le long d’un couloir dont le parquet en sable est source de maladie épidémique? Pire encore, la devanture en patchwork entrelacé de contreplaqué, bois rouge, Samba, teck, fraké, sous le poids de l’âge et des fardeaux entassés sur la toiture, nous fait penser à cette position penchée de Michael Jackson, au propre comme au figuré, dans Smooth Criminal. 

Pourquoi diable "ça ne marche pas"! Une volonté qui débouche sur une action politique, n’aurait aucun sens si elle ne vise pas à ériger des immeubles haussmanniens, à la place de ces habitations de fortune et redimensionner le réseau d’assainissement de la ville, quel qu’en soit le prix. La voix de la refondation est difficile à emprunter. Tout devient superflu au moment où tout s’annonce essentiel. Rien que les 30 millions qui ont servi à accueillir Macky à Thies pourraient construire au moins deux appartements dans cette zone défavorisée. Le Parti Socialiste qui a jusqu’ici, géré le pays, a paradoxalement, son siège social à Colobane en face de cet horrible décor, sans bouger le petit doigt. Ce matin encore la seule préoccupation de ces gens est le renouvellement à la tête de cette formation politique. C’est écœurant ! Le siège mythique du Parti Démocratique Sénégalais se trouve également, devant la place de l’obélisque. Cette fameuse place qui a accueilli toutes les manifestations ayant finalement permis au Sénégal de connaitre une première et une deuxième alternance dans la gestion des affaires de la cité. C’est comme si les hommes politiques sénégalais n’ont jamais eu conscience du fait que ces populations environnantes rêvent de conditions de vie décentes après avoir humé les nuages de gaz lacrymogène, subi les foudres de canon assourdissant et dont les fils en prison depuis 2012, sont laissés à leur sort sous prétexte qu’il faille « laisser la justice faire son travail ». Tandis que d’autres sont immunisés ! Prière de m’aider à m’expliquer la politique au Sénégal. I’m fed up !!! 


Dakar le 6 juin 2014
 

Cheikh Oumar Sy Djamil

source : http://www.piccmi.com/CAMPAGNES-DE-PROXIMITE-L-espoir-est-il-permis-Par-Cheikh-Oumar-Sy-Djamil_a16960.html