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Il ne lui suffit pas de s’agenouiller devant la cour des familles religieuses, poings et mains liés pour abaisser la république et ses lois, en validant une liste dont lui-même, qui en est le garant, n'est pas convaincu de la recevabilité. Un acte irresponsable qui en dit long sur la personnalité de ces individus nommés par le chef de l’Etat pour représenter l’Etat, alors qu’ils n’en ont ni la carrure encore moins le parcours, si ce ne sont des liens de parenté justifiés avec le couple présidentiel.


Ils ne sont pas à la hauteur et donc ont fini de rendre méconnaissable ce pays où des guignols et bouffons jouent souvent le rôle de représentants de l’Etat, font la courbette et frôlent l'humiliation devant les familles religieuses, leur arrive-t-il aussi de mettre en danger la sécurité de leurs concitoyens. A ces élus dont certains n’honorent ni la République ni leur mandat, il leur arrive d’injurier en public, de tenir du fait de leur faiblesse d’esprit, des propos qui peuvent enflammer tout un pays. Occasionnant des mouvements de foule, et donner ainsi l’occasion, à certains agitateurs et groupuscules privés qui, mus par un dessein manifeste, échappent plus ou moins à l’autorité suprême de la cité religieuse lorsqu'ils tentent, dans un fanatisme rampant, de dicter leur loi sur une partie du territoire pourtant soutenue et entretenue avec l’argent du contribuable sénégalais. Ce sont ces mêmes groupes de pression qui, sans avoir été clairement mandatés par l’autorité religieuse, font de l’agitation dans les médias, pensant rendre service à Touba et à son khalife lorsqu’ils réclament un statut spécial, entre autres revendications qui ont fini de banaliser, aux yeux de l’opinion, une ville sacrée et son autorité suprême propulsées sur le devant de la scène, aujourd’hui mêlées à toutes les sauces.

Inacceptable ! Le terme est donc peu fort pour illustrer le drame qui justement, s’est déroulé dans cette partie du pays, une terre bénite dont les particularismes, acceptés de tous, n'ont nullement besoin d'être confinés ou formalisés dans un bout de papier qui définirait les prérogatives et délimiterait de fait le champ d'action de son autorité suprême. Il ne s’agit donc pas ici, de victimiser la personne injuriée ou ses disciples, encore moins de prendre la défense d’un élu récidiviste qui a frôlé la lapidation, du fait de ses dérapages incessants auxquels le parti au pouvoir, faute d'un leadership affirmé et d'une discipline interne, a manqué d’apporter les sanctions adéquates en temps opportun. Mais tout esprit objectif peut constater, qu’en tant que ministre de l’Intérieur, cautionner une justice privée relève d'une bêtise, une preuve manifeste d’irresponsabilité lorsqu’on est amenés à céder devant la pression, par lâcheté.

Le parquet aux ordres, on capitule face à des groupuscules et pyromanes identifiés, on se débine alors qu’on est si prompts à mâter des manifestations d’opposants, à réprimer les revendications d’étudiants qu’on n’hésite pas à envoyer en prison pour de banals actes de vandalisme. Lâcheté ! Un précédent dangereux, aussi lourd de conséquences que l’invasion du centre-ville de Dakar, il y a quelques mois, par des disciples enragés d’un marabout inculpé de complicité de double meurtre. Peuvent encore attendre, ceux qui rêvent de procès dans nombre de dossiers judiciaires dont la théâtralisation à outrance a fait les choux gras d’une presse rapporteuse qui a manqué, ici, de rappeler à l’autorité, que le terme «lâcheté» n’a sa place ni dans le vocabulaire ni dans les actes réfléchis d’un Etat responsable.

Aujourd’hui s’impose donc, le départ immédiat de celui qui joue encore le rôle de ministre de l’Intérieur. Car ce qu’il a réussi à prouver jusqu’ici, c’est son incapacité à tenir avec la fermeté qui sied, un département dont il peine à redorer l’image, un ministère régalien qui ne peut être synonyme de courbette perpétuelle devant le spirituel, ou de lèche-bottisme envers des «citoyens ordinaires» aux revendications parfois extraordinaires…. Avons-nous tous assez, de cette gymnastique perpétuelle et dégoûtante du pouvoir qui consiste à forcer les relations avec Touba, dans le seul but de plaire à une cour religieuse qui le méprise et qui ne s’en cache pas.

 

source:http://www.seneweb.com/news/Editorial/lachete-par-momar-mbaye_n_128820.html