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altPartager sur les politiques et expériences en matière d’alimentation scolaire, en vue d’une validation d’un plan d’actions pour le Programme national d’alimentation et de nutrition scolaire sur la période 2014-2017, c’est l’objectif que poursuit le Forum national sur l’alimentation et la nutrition scolaire qui s’est ouvert, hier, à Dakar.    

On dénombre 4785 cantines scolaires au Sénégal pour un taux de couverture de 53 % à l’élémentaire, 16 % au moyen-secondaire et 13 % au préscolaire. Or, la malnutrition et la sous-alimentation peuvent provoquer, selon des experts, des retards, voire des déficiences dans le développement cognitif. Sans oublier qu’en règle générale, les enfants mal nourris sont plus exposés au redoublement et à l’abandon scolaire, et ont les scores les plus faibles aux évaluations des apprentissages. Face à cette réalité, le gouvernement du Sénégal ambitionne de mettre en place un plan d’actions pour la période 2014-2017 et dont l’objectif est de renforcer et d’étendre les cantines scolaires à toutes les régions du Sénégal. 

Le forum national sur l’alimentation et la nutrition scolaire, qui s’est ouvert, hier, à Dakar, constitue ainsi un premier jalon vers la mise en place de ce plan, car ses résultats serviront à l’alimenter. « Les conclusions de ces deux journées de réflexion seront une chance pour mettre à disposition des propositions pertinentes et durables allant vers la généralisation de cet instrument de qualité que constituent les cantines scolaires à travers le Programme national d’alimentation scolaire et nutritionnelle que nous allons mettre en place », a confié le ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam. A l’en croire, l’importance et l’enjeu de la nutrition scolaire ne sont plus à démonter au regard de la mobilisation sans précédent de la communauté internationale autour de ces questions cruciales. L’élève étant au centre du système d’apprentissage, il a indiqué que ce dernier n’est réceptif que lorsqu’il dépasse certaines contingences. « En effet, il est unanimement admis que le développement des performances scolaires passe inévitablement par l’optimisation du temps d’apprentissage. Or, l’absentéisme, les maladies, y compris la perte de concentration de l’élève, consécutive à la sous-alimentation, concourent sans nul doute à une baisse des performances et accroissent les taux de déperdition scolaire », a-t-il laissé entendre.
Le ministre a aussi salué l’appui du Brésil, du Pam et de la Fao qui, dans le cadre du Projet d’achat d’aliments locaux (Paa), ont permis le « transfert de compétences, gage d’une pérennisation en matière de lutte contre la faim, la pauvreté et l’alimentation à l’école ».
Ce forum, fruit de la coopération technique tripartite entre le Pam, le Sénégal et le Brésil à travers son Centre d’excellence contre la faim, a été réhaussé par la présence du ministre de l’Education et des Sports du Cap-Vert, Maria Elisa Da Luna. 
 

Fao, Pam et Brésil, les principaux partenaires du Sénégal
La Fao, qui contribue aux côtés du gouvernement au renforcement du système de prévention et de gestion des crises alimentaires et nutritionnelles, a invité les autorités sénégalaises à asseoir un système de production agricole de qualité, durable et susceptible de dégager des circuits agricoles aptes à répondre à la demande de l’alimentation scolaire. Pour son représentant au Sénégal, Vincent Martin, c’est le seul gage de la pérennité des cantines scolaires. M. Martin a plaidé pour la promotion des jardins scolaires et la mise à l’échelle du concept « champ-école-paysan » développé par la Fao. Lequel a permis, selon lui, de réduire de 25 à 50 % la quantité de semences utilisées mais aussi d’augmenter de 35 à 55 % les rendements agricoles et enfin, de diminuer de 41 % l’utilisation d’herbicides.
Si le Sénégal a une forte expérience en matière de cantines scolaires, la réalité est qu’il reste encore fortement dépendant du soutien de ses partenaires techniques et financiers. Toutefois, pour la représentante du Pam au Sénégal, l’atteinte des objectifs du Forum constituera un tournant décisif pour les activités des cantines scolaires dans notre pays. Mme Ingeborg Maria Breuer a indiqué que le Pam s’est résolument engagé dans la dynamique d’achat de produits locaux pour soutenir la production agricole et l’économie locale. « Au cours de l’année 2013, nous avons acheté plus de 1500 tonnes de riz, de niébé et de sel iodé, dont une grande partie était destinée à approvisionner les cantines scolaires », a-t-elle révélé.
Pour sa part, le directeur du Centre d’excellence contre la faim du Brésil, Daniel Ballaban, a assuré que son pays est encore disposé à apporter son expertise au Sénégal pour la promotion de l’agriculture familiale, de la nutrition et contre l’insécurité alimentaire.  

Elhadji Ibrahima THIAM 

SOURCE: http://www.lesoleil.sn/index.php?option=com_content&view=article&id=36408:education-letat-compte-generaliser-les-cantines-scolaires&catid=78:a-la-une&Itemid=255