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culture   Le Centre culturel Blaise Senghor de Dakar et l’équipe du Festival International Théâtre pour la paix ou Fest’art lancent ensemble la première académie de théâtre. Pour les deux structures, c’était un peu comme une évidence : parce que la demande était là, et qu’on ne la satisfaisait pas forcément. Nombreux sont en effet les jeunes qui veulent apprendre à devenirs acteurs ou comédiens, et qui aspirent surtout à une meilleure vie, quand  certaines séries télévisées et certains de leurs personnages ne les font pas tout simplement rêver…Une cinquantaine de candidats a été sélectionnée pour bénéficier de cette formation qui devrait commencer à une date qui n’a pas encore été communiquée.  

 

On n’y pense peut-être pas forcément, mais ils sont nombreux les jeunes sénégalais qui se verraient bien monter sur les planches ou se produire sur une scène de théâtre. Le Centre culturel Blaise Senghor de Dakar, explique le responsable de la bibliothèque Sada Kane, reçoit d’ailleurs énormément de demandes à ce sujet. Si ces personnes-là rêvent d’incarner un personnage, ce n’est pas toujours très évident, surtout quand «il n’y a pas d’endroit pour le faire». Il y a bien la section théâtre de l’Ecole nationale des Arts (Ena), mais comme dit Sada Kane, elle n’est pas très fréquentée : «L’espace est ouvert, mais ce qu’on dit là-bas, c’est que ce sont les potentiels candidats qui ne se manifestent pas». 

 

 
 
«Etonnant» dit notre interlocuteur. Toujours est-il que lui et ses collaborateurs ont décidé de mettre en place la première académie de théâtre de Dakar, histoire de combler un vide manifeste. Il faut dire que le Centre culturel Blaise Senghor n’est pas seul à se lancer dans cette aventure, puisque le Fest’art l’accompagne, un festival créé en 2001 par les comédiens de la Compagnie des Gueules Tapées : Ibrahima Mbaye Sopé, l’humoriste Kader Diarra plus connu sous son nom de scène Kader Pichinini, et aussi Feu Macodou Mbengue, décédé au mois de juin 2014. Il y a trois jours, le 11 mars plus exactement, Blaise Senghor accueillait les auditions, et sur la centaine de candidats qui se sont présentés, et qui ont surtout été attirés via les réseaux sociaux, on en a retenu la moitié. Si les principaux concernés ignorent encore tout de la bonne nouvelle, il est prévu, disait Ibrahima Mbaye Sopé sur les réseaux sociaux toujours, que les «résultats soient connus en début de semaine».
 
La formation en tant que telle devrait commencer à une date que Sada Kane n’a pas souhaité communiquer, du moins pas avant d’en avoir parlé de manière officielle avec les autorités du ministère de la Culture et de la Communication, dont dépend le Centre culturel Blaise Senghor. L’encadrement, qui sera très technique, se résumera à tout leur enseigner sur le jeu d’acteur. Il faut dire que pour cela les nouvelles recrues sont plutôt bien entourées, avec des professionnels comme Ibrahima Mbaye Sopé, Kader Diarra ou encore Sadibou Manga, qui eux feront aussi appel à des personnes-ressources, que celles-ci viennent du Théâtre National Daniel Sorano ou du Grand Théâtre National.
 
Quand on cherche à en savoir davantage sur le profil des postulants, Sada Kane explique que ce sont surtout des jeunes qui veulent se former davantage, parce qu’en fait, ils jouent déjà dans les troupes de leur quartier ou de leur Association sportive et culturelle (Asc). Et évidemment comme il dit, «on ne pouvait pas prendre tout le monde». Si la demande est particulièrement forte en banlieue et dans les quartiers populaires, selon Sada Kane toujours, c’est parce que quand on a du talent, le théâtre est un potentiel remède au sous-emploi. A côté dit-il aussi, il y a toutes ces séries télévisées qui donnent bien des idées à des «jeunes qui rêvent de devenir des stars». Surtout que comme pour leur donner raison, le marché s’ouvre, avec «l’espoir que le cinéma et le théâtre puissent décoller ».
 
Si cette aventure coïncide quelque part avec la Journée mondiale du théâtre qui sera célébrée ce 27 mars, ce n’est que par le plus heureux des hasards. Mais l’académie compte bien profiter de cette opportunité pour se faire connaître davantage.

 source: http://www.sudonline.sn/apprendre-a-monter-sur-les-planches_a_23591.html