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Diourbel

Incarcéré depuis vendredi dernier pour fraude douanière, Moustapha Tall estime que c’est la Compagnie sucrière du Sénégal (Css) qui le poursuit d’une certaine vindicte. Des collaborateurs du patron de la boîte contestent cette version des faits.

Le sucre est encore et toujours une denrée maudite pour certains négociants sénégalais ; ce n’est pas Moustapha Tall qui dira le contraire. Depuis le vendredi, le célèbre opérateur économique est dans les liens de la détention. Il sera présenté devant le procureur aujourd’hui, si tout se passe comme il faut. Joint hier, sur son téléphone portable depuis les locaux du commissariat central où il a passé les trois dernières nuits, Moustapha Tall a expliqué qu’il lui était reproché une tentative de fraude douanière portant sur cette denrée. Ce qu’il nie avec la plus grande vigueur.

Le célèbre commerçant explique que ses malheurs proviennent d’un quota de sucre qu’il a importé. Disposant d’une autorisation d’importer 500 tonnes, M. Tall s’est mis en contact avec un trader qui lui a fait une offre globale pour 790 tonnes de sucre, à prendre ou à laisser. Pour ne pas perdre le bénéfice de sa Déclaration d’importation de produits alimentaires (Dipa), et ne pas risquer de se voir retirer de la liste des importateurs agréés de sucre, il a accepté de prendre la cargaison. Et il indique qu’à l’arrivée, il n’a fait entrer que les 500 tonnes qui lui étaient accordées.
«J’ai laissé le reste du stock sous douane au Port, et je me suis mis à chercher un éventuel acheteur. Un opérateur bissau-guinéen s’est montré intéressé, et nous avons conclu une affaire ensemble, je lui ai vendu le stock. Pour le reste, je ne sais pas s’il a réexporté la marchandise comme il devait le faire ou pas. Toujours est-il que le vendredi dernier, on est venu me cueillir en disant qu’en complicité avec ce Bissau-guinéen, j’ai violé la réglementation douanière.»
Pour Moustapha Tall, qui a déjà eu des démêlés avec la justice sur la question du sucre, il ne fait aucun doute que ses malheurs actuels n’ont d’autre source que «l’acharnement» dont ferait montre à son endroit le patron de la Compagnie sucrière sénégalaise (Css), Jean-Claude Mimran. Il ne comprend pas que, pour une marchandise qu’il a vendue sous douane, l’on vienne l’interpeller et depuis le vendredi, l’empêcher de travailler, ainsi que certains de ses collaborateurs.
Toutefois, cette critique contre la Css passe mal au sein de l’entreprise sucrière. Certains cadres de la boîte font remarquer que depuis un certain nombre d’années, Moustapha Tall est l’un des leurs plus fidèles clients, et s’approvisionne régulièrement auprès de la société de Richard Toll. Ces relations seraient d’un niveau tel que c’est, assure l’un de ces cadres, à l’intervention expresse de la Css que «Moustapha Tall a pu avoir son quota d’importation, alors que l’on voulait l’en priver».
C’est dire qu’à la société de Mimran, l’on ne se reconnaît aucune faute dans l’affaire «à laquelle la Css n’est mêlée ni de près ni de loin. Et que si la douane lui reproche des choses, il devrait voir de son côté, au lieu de s’en prendre à nous. Il y a des négociants qui ont obtenu des quotas de milliers de tonnes, qu’ils ont fait entrer dans ce pays, sans que la Css n’intervienne. Ce n’est pas pour quelques dizaines de tonnes que la Css va s’en prendre à un commerçant régulier», expliquent les mêmes sources.

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source : http://www.lequotidien.sn/index.php/la-une2/6657-diourbel-une-usine-textile-reduite-en-cendres--plus-dun-milliard-de-francs-en-fumee