Khady Bitèye utilise la détresse des parents et gruge une quarantaine de personne

Genèse du synopsis qui a perdu les multiples victimes à travers le pays

Son modus operandi est digne d’une pièce théâtrale à sensation. Muni d’un stylo et d’une feuille, elle guette les diffusions des avis et communiqués dans des radios de la place. Ainsi, elle relève les contacts téléphoniques des auteurs ayant perdu des objets de valeur ou qui déclarent un proche ayant fugué. Puis, elle contacte l’auteur du communiqué ciblé pour lui signifier qu’elle a, par exemple, «retrouvé le fugueur qui se trouve dans son domicile, qu’elle situe dans une localité très distante du lieu de résidence de son interlocuteur, (Matam, Kédougou…). Pour ferrer sa victime, elle demande à son correspondant de lui envoyer via les moyens de transfert d’argent, «Wari», un montant lui permettant de convoyer le fugueur chez ses proches.  Seulement, quelques heures après, elle relance son correspondant pour l’informer qu’elle est en route et qu’elle se trouve dans une ville, (exemple Diourbel), mais qu’elle est à cours d’argent. Un autre montant lui est envoyé via Wari et ainsi de suite. Après lui avoir soutiré un bon pactole, elle se débarrasse de sa puce et devient injoignable. Fort de ce modus opérandi, Khady Bitèye qui devient au gré de ses manœuvres, tantôt Emilie Dieng, tantôt Mame Mbayang Guèye, (ce sont les noms qui figurent dans des Cartes nationales d’identité qu’elle a ramassées), a grugé près d’une quarantaine de victimes, entre Dakar, Diourbel, Kaolack, Louga…, depuis 2 ans.

Comment la police a resserré l’étau autour de Khady Bitèye et ses complices

Son dernier forfait a été perpétré contre un certain M. Sarr, domicilié au quartier Ngane Alassane (Kaolack). Celui-ci avait passé sur les ondes de la Rts locale, un communiqué relatif à la disparition de son neveu : E. Dieng, qui avait fugué, pour ne plus fréquenter son école coranique. Une aubaine pour Khady Bitèye qui l’a joint le 5 mai dernier, pour l’informer avoir retrouvé son neveu, qui a débarqué à Richard Toll à bord d’un bus, en provenance de Dakar. Elle réclame la somme de 9 000FCfa, pour convoyer l’enfant à Kaolack. Un montant qui lui a été envoyé via Wari. Le même jour, vers 13 heures, Khady Bitèye qui a une facilité déconcertante à imiter les voix des hommes, d’un jeune garçon, d’une jeune fille, ou d’une vieille dame…,  s’est fait passer pour un jeune homme : S. Sylla et avec une voix d’homme, elle se présente comme étant le fils de Khady Bitèye et indique se trouver à Louga. Avec sa voix d’homme, elle réclame 4 000 FCfa. Une ruse qu’elle a réitérée à volonté et dès qu’elle a suffisamment détroussé sa victime, elle est devenue injoignable. M. Sarr a compris qu’il a été berné comme un néophyte. Ainsi, il a saisi les hommes du commissaire Djibril Camara d’une plainte. Pour appréhender la dame, les policiers ont convenu avec M. Sarr d’une stratégie pour piéger la dame. C’est ainsi qu’ils lui ont demandé de passer sur les mêmes ondes (Rts), un autre avis relatif à la disparition d’un prétendu neveu dénommé I. Ndiaye. Une ruse qui a porté ses fruits, puisque Khady Bitèye ne se doutant de rien, l’a contacté. Au bout du fil, un policier s’est fait passer pour l’auteur du communiqué. La dame déroule le même modus opérandi et réclame 5 000 FCfa. Son correspondant lui envoi 1 500 FCfa et promet de lui verser la suite. Dès réception de ce montant, les limiers localisent la structure Wari, qui a servi de retrait du montant. Il s’agit d’une boutique située au quartier périphérique de Médina Mbaba, (Kaolack), gérée par Moustapha Guèye. L’interpellation de celui-ci a conduit aux arrestations de Khady Bitèye et de sa nièce D. Ba. Tous ont été déférés, avant-hier, au parquet de Kaolack.

Abdoulaye DIEDHIOU

SOURCE:http://www.gfm.sn/actualites/item/15208-khady-biteye-utilise-la-detresse-des-parents-et-gruge-une-quarantaine-de-personne.html