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argent sale

Dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) a transmis plus de 50 dossiers au Cabinet d’instruction du Tribunal de Dakar, dont le traitement judiciaire tarde à être effectif.

La lenteur notée dans le traitement judiciaire des dossiers relatifs au blanchiment d’argent et le financement du terrorisme persiste. Dans le cadre de la lutte contre ce fléau, la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) a remis plus de 50 dossiers au Cabinet d’instruction du Tribunal de Dakar. Mais jusqu’à présent, aucune décision ne s’en est suivie. Ces dossiers sont toujours en instruction, a indiqué hier, le magistrat Amadou Diallo, membre de la Direction des affaires judiciaires de la Centif, lors d’un atelier de formation sur les techniques d’enquêtes relatives au blanchiment de capitaux et autres crimes financiers organisé par le Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (Giaba). 

Cette lenteur est liée, selon le magistrat, à la complexité de la question. «Le blanchiment des capitaux est une infraction assez particulière pour les enquêteurs et les magistrats. En effet, pour une infraction classique, on a le mis en cause, la victime et les témoins. Malheureusement, dans  le blanchiment de capitaux, ce  triptyque  n’est pas respecté. Certains auteurs disent que dans le blanchiment de capitaux, il ne saurait y avoir de victime. Ce qui fait que lorsque les enquêteurs sont en face de cette matière, ils sont obligés d’adopter une nouvelle démarche, nonobstant leurs expériences», explique M. Diallo. Mieux, souligne-t-il, «l’enquête relative au fléau ne se mène pas sur des individus.  Il faut retracer un circuit financier. Ce n’est pas une enquête qui peut se faire dans un temps très limité. L’autre difficulté est liée à l’organisation judiciaire. Les cabinets d’instruction ont beaucoup de dossiers. Ils n’ont pas que ça à faire. L’un dans l’autre, ils ont des difficultés à évacuer les dossiers d’une manière satisfaisante».

Le Dg du Giaba pour une intervention efficace
Le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme constituent de graves menaces tant pour les systèmes économiques et financiers des pays de l’Afrique de l’Ouest, que sur leur sécurité et stabilité.  L’une des caractéristiques communes à ces pays, soutient Adama Coulibaly, directeur général du   Giaba, «c’est leur grande vulnérabilité aux trafics illicites et criminels de drogue, d’armes, de munitions, de migrants». Face à de tels fléaux, le nouveau patron de l’organisme régional appelle les Etats à «s’inscrire dans une logique de prévention et d’intervention efficace, avec des réponses proportionnées et ordonnées de toutes les parties prenantes, notamment celles  des autorités opérationnelles de poursuites pénales et de celles chargées des enquêtes». Ousmane Sy, directeur général adjoint de la police, embouche la même trompette : «Il importe pour nos gouvernants de prendre des dispositions visant à prévenir et à réprimer efficacement et sévèrement ces fléaux.»
Le Giaba, d’après M. Coulibaly, n’entend ainsi, ménager aucun effort pour faire de la promotion et la vulgarisation des normes internationales du Groupe d’action financière (Gafi) en matière de lutte contre ce fléau auprès des Etats membres…  Dans le cadre de son assistance aux Etats membres, le Giaba, sous la houlette de son ancien directeur général, Abdul­lahi Shehu, a entamé une série de programmes de sensibilisation et de formation au profit des autorités opérationnelles de poursuites pénales et de celles chargées des enquêtes, notamment de la police, de la douane, de la gendarmerie, de la Centif, des juges et des procureurs, dans le but de créer les conditions les plus favorables à l’amélioration de l’environnement des affaires dans la région. L’atelier de formation de quatre jours, qui a été lancé hier, entre dans ce cadre. 
Dans le même sillage que son prédécesseur, Adama Coulibaly a décidé de poursuivre ces efforts au profit de toutes les structures impliquées dans cette lutte ; et de faire en sorte que le Giaba soit non seulement un outil de renforcement de la sécurité et de l’intégration régionale mais également, un réel levier de soutien de la coopération internationale ainsi que de la promotion de la bonne gouvernance, de la valorisation de la croissance et du développement durable des Etats de la Cedeao.

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source: http://www.lequotidien.sn/index.php/la-une2/6596-blanchiment-dargent-au-senegal--50-dossiers-en-souffrance-au-parquet