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 interview

Martino Ngalle  « Avec la présence de nouvelles agences sur le territoire, le tourisme camerounais a bien évolué »

C’est un jeune artiste musicien Camerounais, dynamique, ambitieux et qui commence à se distinguer par la qualité de ses compositions. Certains le comparent déjà aux ténors alors qu’il n’a que la vingtaine. Son humilité et sa disponibilité font de lui un espoir pour la musique. Jusqu’où est-il prêt à arriver ? Pour avoir le maximum de réponses à cette interrogation, parcourez cette interview exclusive qu’il a accordée à notre rédaction.

 

Bonjour l'artiste, c'est un plaisir de te recevoir dans le cadre de cet entretien.

 

 

 

C'est un plaisir pour moi et je voudrais vous remercier pour cela.

 

Alors, en quelques mots Qui est Martino Ngalle ?

 

Martino Ngalle est un jeune camerounais, un passionné de la musique, un auteur compositeur et surtout chanteur. C'est un artiste qui chante parce qu'il a des choses à dire.

 

Quand est-ce que tu as décidé de faire la musique ?

 

Quand j'étais enfant, je chantais beaucoup, d'ailleurs je gagnais parfois des petits « sous » en chantant pour mes camarades. C'est un jour, un grand frère, Papy des montagnes pour ne pas le citer, est venu me chercher pour rejoindre le groupe le plus populaire du Moungo à l'époque, un groupe que j'avais essayé d'intégrer en vain. C'est à moment que j'ai pris goût à la musique et je me suis dit que c'est bon, il faut y aller. Tout est parti donc en 2000.

 

Pourquoi avoir choisi le Makossa ?

 

J'ai grandi dans le Makossa, je suis né dans ce rythme. C'est vrai que j'ai fait une école de musique qui était typiquement Jazz, mais je savais que tôt ou tard cet esprit du Makossa allait ressurgir en moi, dans les compositions de mes albums. Je pense que c'est quelque chose qui est en moi, j'ai baigné à l'intérieur et donc voilà.

 

Est-ce qu'en dehors du Makossa il n'y a pas d'autres rythmes que tu apprécies ?

 

Si vous parcourez mes chansons de fond en comble, vous allez vous rendre compte que Martino Ngalle ne fait pas uniquement du Makossa. Il y a bien évidemment d'autres rythmes qui tendent vers la World musique par exemple, du zouk que j'aime beaucoup et un peu de rythme traditionnel, d'ailleurs, dans mon premier album intitulé « Prise d'otage », j'avais fait un titre entièrement traditionnel du Moungo et qui s'appelle « Ngono ». Donc je m'intéresse à beaucoup d'autres rythmes en dehors du Makossa.

 

Est-ce qu'il y a eu quelqu'un en particulier qui t'a aidé à atteindre ton niveau actuel en musique ?

 

Je ne peux pas vous dire que j'ai eu particulièrement quelqu'un qui m'a tenu la main.Mais vous savez quand vous parcourez un chemin, quand vous cherchez un chemin même dans un quartier ou une ville, vous allez forcément demander un renseignement, et quelqu'un vous donnera un itinéraire à suivre même s'il ne vous tient pas la main. Donc je pense à ce titre à Papy des Montagnes du côté de Mbanga qui est un grand frère et grâce à qui j'ai intégré le groupe que j'ai évoqué plus haut. Cet homme, je le salue en passant. Je peux aussi citer entre autres l'école de musique que j'ai faite et je pense particulièrement à Zepson Pindi que j'appelle tonton et qui est un très grand musicien du monde résidant du côté de la France où il exerce le métier d'enseignant. Je pense aussi à Moise Banteke, mon frère ainé (Benji Mateke) qui m'a donné son coup de main, Marteli qui est le formateur de Paul Roger (claviste dans les cabarets). Voilà un peu quelques personnes qui m'ont soutenu mais pas porté. Ils ont apporté une contribution importante.

 

Parle-nous de tes débuts (qui t'encourage, la réaction de ta famille, tes détracteurs)

 

Vous savez quand on veut aboutir à quelque chose, quand on travaille on éprouve toujours des difficultés et chaque aboutissement doit être le fruit d'un long processus et des combats qu'on mène afin de sourire après. J'ai connu ce genre de personnes qui pensent qu'ellent détiennent le destin des autres mais ils oubliaient qu'ils ne pouvaient que la ralentir. Mais j'avoue aussi que je n'avais pas trop de difficultés étant donné que je suis issu d'une famille de musiciens qui avaient déjà ouvert ce chemin et à chaque fois que je me présentais, on me disait : ah c'est le petit frère des autres ! C'était ça l'avantage. Mais il fallait travailler à fond. Je me souviens d'ailleurs que mon intégration dans ce groupe à Mbanga n'était pas facile. J'ai été repoussé plusieurs fois et c'est ce grand frère, Papy des montagnes des montagnes qui est venu un soir et m'a dit : « mon petit, viens, je vais t'amener là-bas » et j'ai intégré le groupe et quelques mois après, je suis devenu le chanteur principal.

 

Est-ce que Martino n'a pas eu d'autres rêves d'enfance ?

 

Bizarrement je rêvais d'être enseignant. Cela se remarque d'ailleurs parce que vus les enseignements que j'ai acquis de la musique, je suis toujours prêt à les transmettre aux autres. Il y a d'ailleurs beaucoup de jeunes que je tiens, à qui j'apporte mon aide. J'ai beaucoup rêvé d'être enseignant même si le destin en a voulu autrement.

 

Parles-nous de ton premier album

 

Je n'ai pas très bon souvenir de mon premier album, mais c'est mon bébé. Vous savez : toute chose doit avoir un début et ces débuts sont parfois très difficiles. Les conditions dans lesquelles j'ai enregistré cet album ne m'ont pas satisfait, mais bon il fallait commencer par ça. C'est un album qui a été très bien accueilli, malheureusement la promotion n'a pas suivi. On n'a plus de producteur dans ce pays, on a ce que j'appelle souvent des bienfaiteurs. Cet album est né du fait que j'étais vainqueur d'un concours du meilleur chanteur qui était organisé par Dora Decca en 2005 un concours qui s’appelait : « La classe » et c'était diffusé dans un média local et le gain que j'ai remporté était la production de mon album. Ce que je retiens à travers cet album, c'est qu'une porte m'a été ouverte et j'essaie de la saisir.

 

Quel est le personnage auquel tu voulais ressembler quand tu commençais ?

 

Je voulais ressembler à Kotto Bass, paix à son âme. Mais c'était un grand nom de la musique africaine. C'est quelqu'un qui m'a fasciné de par sa façon de composer, de chanter, son sérieux, son travail, ses mélodies. J'ai souvent l'habitude de dire que le Cameroun a eu un génie jusqu'ici inégalé. Étant bassiste comme lui, je voulais partager ce don qu'il avait et jusqu'aujourd'hui c'est mon modèle.

 

Qu'est-ce qui t'inspire quand tu chantes ?

 

Nous les chanteurs sommes la voix des sans voix, on a souvent l'habitude d'écouter les histoires au quartier ou vivre certaines scènes ou évènements qui nous poussent à composer des chansons. La Vie en général m'inspire ; quand je vois la belle femme, les enfants, les grand-mères, je me sens obligé de composer. Maintenant, il y a des sujets qui m'inspirent plus que d'autres.

 

On a remarqué que tu chantes beaucoup pour les femmes et même que tu chantes toujours avec un style émotionnel, pourquoi ?

 

Je pense que si je chante beaucoup plus pour la femme ou avec beaucoup d'émotion, c'est parce que la femme est celle-là qui donne vie, qui au-delà du fait qu'on puisse faire l'amour avec elle, représente un espoir et une fierté. Et après, il faut savoir choisir les mots qui accompagnent et les transmettre avec émotion. Et cette caractéristique fait en sorte que même si les gens ne comprennent pas ce que je dis, ils aiment la manière avec laquelle je le dis.

 

Quel est le titre qui t'a le plus marqué parmi toutes tes chansons, et pourquoi ?

 

Ce n'est pas évident de le dire. J'aime toutes mes chansons comme un papa aime tous ses enfants. C'est vrai que j'éprouve plus d'admiration pour mon deuxième titre parce que j'ai pris énormément de temps pour le composer (5ans). J'ai puisé au fond de moi les mélodies et les paroles qu'il faut et qui puissent toucher et sensibiliser en même temps.

 

L'un de tes titres, « Cathy »fait couler beaucoup d'encre chez les mélomanes. On a bien envie de savoir si c'est une histoire que tu as particulière vécue

 

C'est vrai que c'est une histoire que j'ai vécue. Mais je pense que c'est aussi quelque chose qu'on vit tous les jours. C'était pour montrer l'autre côté de la femme et dire qu'au-delà du fait de la qualifier comme celle qui subit les malheurs, elle peut aussi en créer et c'est ça que je voulais transmettre à travers cette chanson.

 

Parles-nous des distinctions que tu as déjà reçues.

 

Je ne fais pas la musique pour les distinctions, on a besoin de cela pour se sentir encourager. J'ai reçu un titre venant des jeunes du Moungo qui ont apprécié mon premier album. Je n'ai pas encore eu de titre et je n'en attends pas.

 

Quel est ton rêve le plus fou ?

 

Mon rêve dans la musique c'est d'arriver au top, c'est-à-dire d'être écouté dans tout le monde entier ; que ma musique puisse rassembler les peuples, réunir les couples, changer les mentalités. Si cela est fait, je serais heureux.

 

Est-ce que tu prépares un nouvel album ? Si oui parles nous en.

 

Non, je ne travaille pas comme ça. Le deuxième album sur le marché a à peine 11 mois. Donc, il est trop tôt de parler d'un autre. Mais c'est vrai qu'on doit être en perpétuel travail et s'il arrive que dans un mois je le fasse, ce sera avec plaisir mais je n'y pense pas pour le moment. Je dois d'abord finir avec la promotion de l'album qui est sur le marché.

 

Est-ce qu'il y a des concerts qui sont déjà annoncés ?

 

Il y a une série de concerts annoncés très bientôt. Je cherche les sponsors pour les préparer, même s'ils sont rares. Actuellement je travaille sur un projet « Remember BéBé Manga » que je suis en train de préparer. Je ne voudrais pas encore dévoiler la stratégie mais vous avez le scoop.

 

Je t'invite maintenant à parler d'autres choses, notamment du tourisme. Quel regard portes-tu sur le tourisme Camerounais?

 

C’est vrai que ce n’est pas quelque chose que je regarde de très près, mais comme tous les Camerounais, je pense qu’il y a des choses à faire. Au regard de ce qui se fait ailleurs, on va dire qu’il reste encore des choses à améliorer.

 

Le tourisme local n’a-t-il pas évolué ?

 

Dire cela c’est refuser de dire la vérité. Avec la présence de nouvelles agences sur le territoire, le tourisme camerounais a bien évolué. L’agence de promotion des investissements joue un grand rôle dans la vulgarisation du potentiel du pays. Je voudrais profiter de cette tribune pour tirer un coup de chapeau aux agences privées comme www.visitezafrique.com et www.jovago.com qui participent de manière significative dans la promotion du tourisme local.

 

Est-ce que vous avez déjà utilisé ces plates-formes ?

Biensûr puisque je les évoque. Pour le premier site je l’ai souvent utilisé lorsqu’il s’agissait d’avoir une idée sur les atouts de nos différentes cités. Et le second je l’utilise tous les jours surtout lorsque je me déplace dans le cadre de mes activités.

 

Pour terminer sur ce sujet, que peut-on faire pour mieux promouvoir la destination Cameroun ?

 

D’abord il faut féliciter les initiatives déjà existantes et ensuite il faut encourager de nouvelles idées et surtout, il faut mettre sur pied une véritable stratégie qui parte de la construction de sites jusqu’à la vulgarisation.

 

Qu'est-ce qu'on doit souhaiter à Martino pour cette année ?

 

Vous devez me souhaiter longue vie et si je peux vivre une longue carrière, je peux arriver au sommet et si c'est votre souhait je vous remercie.

 

Martino nous te remercions d'avoir accepté de répondre aux questions de notre rédaction.

C'est moi qui vous remercie, le plaisir est partagé et je sais que ce n'est pas facile, il faut prier très fort et beaucoup pardonner.