SANTÉ & ENVIRONNEMENT
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Les chiffres relatifs à la mortalité maternelle et infantile dans les pays couverts par le Fonds Muskoka sont effrayants. Dans la région subsaharienne, un enfant sur huit meurt avant d’atteindre l’âge de 5 ans. Plus de 30% des décès d’enfants de moins de cinq ans dans le monde y sont enregistrés. Toutes les heures, 107 enfants de moins de cinq ans meurent dans la zone. Près d’un tiers des décès maternels dans le monde y est également enregistré, alors que moins de 6% de la population mondiale y vivent. Aussi, 147 000 mamans y meurent chaque année d’une complication liée à une grossesse. Suffisant pour amener le Fonds français Muskoka à s’investir pour réduire les gaps, afin de sauver des vies.

C’est un secret de polichinelle que les pays du sud ou du moins leur écrasante majorité n’atteindront pas les Objectifs du millénaire pour le développement de 2015. Ceux qui sont liés à la santé de la mère et de l’enfant, (4 et 5) particulièrement, connaissent des lenteurs du fait notamment de plusieurs facteurs et les indicateurs ne sont toujours pas reluisants, malgré les efforts notés ça et là. L’Afrique subsaharienne, plus touchée par la mortalité maternelle et infantile, traîne des chiffres qui font encore froid dans le dos. 
En 2008 déjà, on estime que 358 000 femmes dans le monde sont décédées d’une cause liée à la grossesse, l’accouchement ou la période du post-partum. 57% ont eu lieu en Afrique subsaharienne. Une zone où le taux de mortalité maternelle est de 640 décès pour 100 000 naissances vivantes. La probabilité de décès maternels dans la même région est de 1/31, contre la probabilité de 1/4 300 des pays développés. Selon même l’Oms, pour une femme des pays en développement, le risque à la naissance de décès maternels est de 1/75, contre 1/7 300 dans les pays développés. Il fallait accompagner ces pays pour les aider à réduire les écarts dans le long terme, à défaut de pouvoir les tirer vers le haut en direction des Omd de 2015. 

«La santé des mamans et des enfants doit être mise au cœur des politiques nationales de développement»

C’est justement dans ce contexte que le Fonds français Muskoka a vu le jour, au terme d’une réunion du G8 en 2010, dans la ville éponyme au Canada. Sa mission principale est de réduire la mortalité maternelle, néonatale et infantile et d’accélérer l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (Omd) 4 et 5, dans 10 pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Niger, République Démocratique du Congo, Sénégal, Tchad, Togo) en plus de Haïti. 
Ce fonds est alimenté par le contribuable français à hauteur de 500 millions d’euros jusqu’en 2015, dont 95 servant à soutenir le travail conjoint de quatre organisations des Nations-Unies (Oms, Unicef, Unfpa et Onu Femmes). C’est à travers les axes d’intervention de ces quatre institutions des Nations-Unies, que les bailleurs français espèrent réduire les gaps, chacune en ce qui la concerne. Pour Emmanuel Lebrun-Damiens du ministère français des Affaires étrangères, qui a assisté au comité de pilotage du Fonds français Muskoka, tenu à Dakar du 24 au 28 mars derniers, ce fonds est d’une importance capitale pour les pays ciblés, dont les gouvernements font déjà des efforts considérables afin de combattre la mortalité maternelle et infantile. Il s’agit juste pour le fonds d’accélérer la cadence afin d’atteindre les objectifs et de pouvoir s’aligner au niveau des pays du nord. «Malgré des progrès récents, les taux de mortalité maternelle, néonatale et infantile en Afrique de l’Ouest et Centrale restent préoccupants», a souligné M. Lebrun-Damiens. Avant d’ajouter : «L’engagement des gouvernements africains et des partenaires pour le renforcement des systèmes de santé est la clé de voûte d’une offre de soins qualitative pour chaque femme et chaque enfant.» Ces propos, relevés dans un communiqué diffusé par le Fonds Muskoka, se recoupent avec ceux relevés dans le même document par Dr Nestor Azandégbé, président du Comité technique du Fonds français Mus­koka. Il estime en effet que : «La santé des mamans et des enfants doit être mise au cœur des politiques nationales de développement. Au rythme actuel, la région d’Afrique de l’Ouest et Centrale n’atteindra pas les Omd 4 et 5 en 2015. Nous devons donc, plus que jamais, unir nos efforts et travailler inlassablement à l’amélioration de la santé des femmes et des enfants maintenant, et au-delà de 2015.» 

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source: http://www.lequotidien.sn/index.php/societe/item/29781-appui-soutien-%C3%A0-la-r%C3%A9duction-de-la-mortalit%C3%A9-maternelle-et-infantile--le-fonds-fran%C3%A7ais-muskoka-%C3%A0-la-rescousse-des-pays-africains