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Le Sénégal «paré» pour la traque contre le virus Ebola

L'OBS - L’épidémie Ébola rôde dans nos murs. Alors, pour organiser la riposte, le ministre de la Santé Eva Marie Coll Seck, en compagnie de ses collaborateurs, a entrepris, hier mardi, une visite d’inspection au Port et à l’aéroport. Une journée passée à organiser le plan riposte contre le virus Ebola. Récit !

AEROPORT DE DAKAR. A bord d’un avion en provenance d’un pays tiers, un cas suspect de virus Ebola est détecté. «Le malade a une température élevée, il vomit…» Aussitôt, la procédure de prise en charge du cas  se met en branle. A la coupée de l’avion, une équipe vêtue de combinaison de protection inspecte l’appareil et s’occupe du cas suspect. Sous une tente blanche, située à droite de la grande piste de stationnement des avions, des chaises sont installées, une table de consultation, une moquette rouge constituent le mobilier sommaire. «C’est la surface d’isolement pour faire l’évaluation des cas», souffle Alioune Fall, le médecin-chef de contrôle aux frontières aériennes.

Muni d’une combinaison blanche de protection, l’infirmier Alé Bâ, gaillard d’1 mètre 95, teint noir, blouse blanche, montre nerveusement les mesures d’usage du personnel de santé en cas de présence de cas suspect. Sous les regards pointilleux du docteur Eva Marie Coll Seck, ministre de la Santé, de la horde de médecins-conseillers dans son ministère et de la représentante de l’Organisation mondiale de la santé (Oms), l’infirmier Alé Bâ peine à bien enfiler sa tenue de protection. «Il est tendu», souffle une de ses collègues qui semble voler à son secours.

Ensuite, il porte ses gants, ses tabliers, ses masques, ses lunettes de protection et les produits antiseptiques qui accompagnent la consultation du cas suspect. Si le cas s’avère positif, il est ensuite évacué vers le hangar des pèlerins où deux salles sont aménagées pour mettre en «isolation» le ou les patients.

L’Aéroport dispose déjà d’une centaine de  combinaisons de protection pour parer à la létalité du virus d’Ebola. Après évacuation du cas suspect si possible dans les structures hospitalières, Fann ou Principal… Bref, voilà pour les mesures en cas de riposte précoce. Va maintenant pour les discours ! Dans une salle d’embarquement aux portes closes du hangar des Pélerins. Le médecin-chef de contrôle des frontières aériennes, costume d’apparat, verbe haut, diction de rigueur précise avec force. «Il n y a aucun cas suspect de virus Ebola signalé au Sénégal. Nous sommes ici dans une cellule d’isolement pour les cas en attente de transfert pour éviter qu’il y ait des cas de propagation», dit-il fortement.

Auparavant, le ministre de la Santé paré d’un boubou traditionnel qui s’allie avec son teint caramel a visité en compagnie de sa délégation le hall de départ de l’aéroport, ensuite cap à la salle d’infirmerie et surtout la salle d’arrivée des passagers. Mais la première riposte à apporter à la maladie se fait dans les airs. Car si le commandant de bord d’un avion suspecte un cas, il avertit la tour de contrôle de l’aéroport Léopold Sédar Senghor de Dakar. Aussitôt, le contrôle sanitaire, puis les équipes médicales munies de leur combinaison de protection attendent de pied ferme l’avion à bord duquel se trouve un cas suspect. Des explications qui trouvent l’assentiment du ministre de la Santé, Eva Coll Seck. «Nous avons trouvé à l’aéroport une équipe soudée à pied d’œuvre. L’équipe du contrôle des frontières nous a bien expliqué les différentes étapes pour nous montrer les dispositions qui ont été prises pour faire face à l’épidémie virale d’Ebola. Nous avons un système bien huilé pour faire face», rassure le ministre. Auparavant, c’est le Port qui a engagé la première phase de riposte pour contrer l’Ebola.

PORT AUTONOME DE DAKAR. Dans la salle exiguë de conseil de la direction du Port autonome de Dakar, le directeur Cheikh Kanté, costume bleu, chemise blanche, hoche la tête à l’écoute des explications de Ousseynou Bâ, médecin chargé du contrôle des frontières maritimes. L’homme à la blouse blanche campe le danger de l’épidémie d’Ebola qui menace le Sénégal. «Nous sommes en face d’un gros problème», expose-t-il, le ton grave. Suffisant alors pour sortir les moyens de lutte contre cette pandémie. «Nous avons aujourd’hui des atomiseurs, des moyens logistiques, une vedette, un véhicule pour avoir un temps de réaction afin d’arraisonner tout bateau suspect, procéder tout simplement à un contrôle sanitaire aux frontières», explique le médecin Ousseynou Bâ. Puis au centre médical du Port autonome de Dakar, le médecin Amadou Diop se dit prêt pour engager la riposte contre le virus. «On est vraiment bien parés pour lutter contre le virus d’Ebola. On travaille en étroite collaboration avec le bureau de contrôle des frontières maritimes et à ce niveau, on a mis en place une unité de coordination et l’ensemble des acteurs jouent pleinement pour contrôler l’apparition du virus d’Ebola dans notre pays», serine le chef de service du centre médical. Mais dans tous ces endroits, le ministre avertit, il y aura des visites inopinées pour s’assurer que le système est bien blindé. 11heures 14 minutes, le convoi quitte le Port toutes sirènes hurlantes pour rallier l’aéroport de Dakar.

MOR TALLA GAYE

source: http://www.gfm.sn/actualites/item/13293-le-senegal-pare-pour-la-traque-contre-le-virus-ebola.html