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ébola

Un «défi». C’est le terme utilisé par les experts lorsqu’ils évoquent la question de contenir une éventuelle flambée de l’épidémie de fièvre Ebola à Lagos, la plus grande ville d’Afrique. Le Nigéria est en effet passé en état d’alerte, samedi 26 juillet, après l’annonce d’un premier cas mortel du virus, survenu la veille.

Selon le ministre de la Santé, Onyebuchi Chukwu, aucune frontière ne sera fermée, le Nigeria n’ayant pas de bordure commune avec le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée, les trois pays touchés par l’épidémie sévissant depuis plusieurs mois en Afrique de l’Ouest. Mais des spécialistes ont été déployés dans tous les ports et aéroports afin d’identifier tout visiteur souffrant de symptômes associés à l’Ebola.

La capitale économique du Nigeria, mégapole de plus de 20 millions d’habitants, dispose d’infrastructures sanitaires en piteux état et d’hôpitaux publics mal équipés et sous-financés. Une grève nationale des médecins, depuis le 1er juillet, vient encore compliquer la situation. Les responsables de l’Association médicale nigériane, à l’initiative du mouvement, ont été convoqués samedi en urgence à Abuja. La priorité des autorités semble être d’éviter la panique dans le pays le plus peuplé du continent – plus de 170 millions d’habitants.

Contact avec la population
Selon les informations fournies vendredi par le ministre, le malade, citoyen libérien âgé de 40 ans, avait été pris en charge mardi 22 juillet dès son arrivée à Lagos, parce qu’il souffrait des symptômes du virus Ebola. Il arrivait de Monrovia et était passé par Lomé, la capitale du Togo. M. Chukwu a assuré que la victime n’avait pas eu le temps de se mêler à la population de Lagos et que tous les passagers du vol qu’il a emprunté entre Lomé et Lagos étaient suivis de près.
Mais un communiqué publié sur le site internet de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) reste plus vague quant à la date d’arrivée et à la date d’hospitalisation du patient, laissant planer le doute sur de possibles contacts avec la population.
La «fièvre hémorragique à virus Ebola», qui se transmet par contact direct avec le sang, les liquides biologiques ou les tissus de personnes ou d’animaux infectés, devient contagieuse au terme de la période d’incubation – entre deux et vingt et un jours – au moment de l’apparition des premiers symptômes.
Selon de nouvelles données diffusées vendredi par l’Oms, le bilan de la flambée de fièvre hémorragique, en grande partie due au virus Ebola, continue de s’aggraver avec près de 1.100 cas et 660 morts, dont 28 décès entre les 18 et 20 juillet, en Guinée, au Liberia et au Sierra Leone.
La compagnie aérienne Air France a annoncé samedi maintenir son programme de vols vers le Nigeria, tout en suivant «en temps réel la situation sanitaire sur place.»

lemonde.fr