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Les dossiers chauds qui attendent Macky

L'OBS - Attentes et espoirs sont les deux sentiments qui habitent les populations de Kédougou depuis l’annonce de la décentralisation du Conseil des ministres. Région à potentialités énormes, Kédougou note des insuffisances dans tous les secteurs d’activités. L’insécurité, les inondations, les problèmes d’assainissement, la dégradation du tourisme, tout y passe. En somme, tous les ministères sont interpellés.

Autant de sollicitations attendent solutions au cours du Conseil des ministres prévu aujourd’hui à la salle de conférence du Conseil régional de Kédougou.Les populations de la «Terre des hommes» ont des doléances sérieuses à soumettre au chef de l’Etat. En effet, les attentes font légion. Région à vocation minière, regorgeant d’énormes potentialités, Kédougou peine à jouer son rôle dans ce domaine. La chaîne est loin d’être performante à cause de nombreux dysfonctionnements notés çà et là. Une meilleure valorisation des ressources minières est toujours souhaitée par les populations. 
Kédougou se nourrit, pour la plupart, de l’exploitation de l’or par les sociétés minières et ses 87 sites traditionnels d’orpaillage, qui participent au développement économique de cette partie orientale du Sénégal. La région reçoit plus de 10 nationalités qui s’activent quotidiennement dans les sites d’orpaillage. Ce secteur reste, néanmoins, plombé par l’insécurité avec la présence des bandits de grand chemin qui freine l’épanouissement de ces acteurs. «Kédougou est malade malgré ses nombreuses potentialités. Ici, tout est à reconstruire. Il n’y a aucun changement sur le plan des infrastructures, des équipements (routes, bâtiments administratifs, etc.), Nous devons être très attentifs à tous les niveaux. Des investissements, il en faut à Kédougou», indique le coordonnateur de l’Apr. «Et le Conseil des ministres se tient au chevet d’un secteur moribond», estime-t-il. Les complaintes de la filière minière sont nombreuses. Elles vont de l’insuffisance de l’organisation du secteur à l’insécurité grandissante et à la porosité des frontières. Plus d’ordre dans le secteur minier, et le renforcement de la sécurité sont attendus du gouvernement. Autre dossier important, le tourisme avec son banc de sable mouvant. «L’écotourisme et le tourisme de chasse sont encore inexploités à Kédougou, alors que la région a d’énormes potentialités aussi bien du point de vue culturel que du point de vue de la nature», souligne le président du Syndicat du tourisme, Moussa Yéro Dansokho. La région de Kédougou est, selon lui, l’une des régions les plus riches en espèces végétales sans oublier la diversité de la faune, avant de rappeler que les touristes espagnols et français sont les plus fréquents dans la zone. M. Dansokho a en outre évoqué les problèmes de transport, soutenant que «les déplacements sont difficiles à l’intérieur de la région à cause de son enclavement et les mauvaises pistes qui continuent à être un handicap». 
Les inondations restent également un casse-tête pour les populations. On en parle que quand le ciel ouvre ses vannes. Rares sont les quartiers que les eaux de pluies stagnantes épargnent. Et pour la quasi-totalité de la ville de Kédougou, la saison des pluies rime avec barbotage. Ou encore, recrudescence des maladies liées à l’eau. «La question des inondations devrait être un des thèmes prioritaires du Conseil des ministres», pense Mamadou Diaby. Pour ce citoyen, des actions préventives devraient être prises pour lutter contre l’envahissement des quartiers par les eaux de pluies et les eaux usées. 

L’emploi des jeunes, une priorité 
L’intensification de l’élevage, la lutte contre l’envahissement des plantes aquatiques proliférant sur le fleuve et la remontée des eaux sur les terres de culture, la réduction de la pauvreté, l’assainissement sont, entre autres, des chantiers sur lesquels les populations attendent une réaction favorable du gouvernement. La création d’opportunités d’emplois pour les dizaines de milliers de jeunes en chômage est aussi une préoccupation des populations de la «Terre des hommes». Cette question de l’emploi des jeunes est, selon Abdou Coulibaly, une priorité. Pour lui, beaucoup d’actions entamées sont restées sans suite. Dans le domaine de l’environnement, Kédougou a un équilibre très fragile. Avec ses 87 sites d’orpaillage, la pression sur l’environnement est souvent à l’origine des problèmes entre populations et sociétés minières. Des conflits sont souvent notés ça et là. Ils sont liés au pastoralisme, aux techniques culturales (mode de défrichement), à la prolifération de sites d’orpaillage, mais également à la gestion des ordures ménagères. La pression sur la forêt est nette et inquiète les autorités chargées de la défense de l’environnement. Elles soutiennent que «des patrouilles régulières sont effectuées dans les zones à forte concentration humaine afin de dissuader d’éventuels malfaiteurs». «Des campagnes de sensibilisation sont nécessaires auprès des pouvoirs publics et des citoyens sur les menaces sur l’environnement et les risques de conflits», ajoutent-elles. Ainsi, pour appuyer le secteur minier, certaines Ong mènent des campagnes de sensibilisation en direction des populations sur l’environnement, la planification de l’exploitation artisanale de l’or et des ressources forestières. Autant de problèmes auxquels le gouvernement devra trouver des solutions.

 Pape Ousseynou DIALLO

source: http://www.gfm.sn/actualites/item/13725-les-dossiers-chauds-qui-attendent-macky.html