Décidés à écouler leurs produits, les commerçants font recours à plusieurs stratégies. Divers moyens de communication sont utilisés pour impressionner les clients.
Les exposants présents à la 23iéme édition de la foire internationale de Dakar (Cices) usent de tous les moyens pour attirer la clientèle. Des haut-parleurs accrochés un peu partout distillent toutes sortes de sonorités. Si ce n’est la voix des artistes sénégalais qui fusent, c’est un commerçant qui hèle un client. Des jeunes dames vêtues de tee-shirts à l’effigie de leurs produits tentent aussi de valoriser leurs marchandises. Les danseurs également y jouent leur partition. Ragaillardis par le rythme de la musique ou des tam-tams, ils esquissent des pas de danse sous le regard médusé des bambins.
Cette ambiance qui sévit à la foire est diversement appréciée. Sachets bien emballés, Safietou Ly se perd dans la foule guidée à la sortie par les forces de l’ordre. Interpellée sur le vacarme qui sévit en ces lieux, elle laisse entendre : « même si c’est trop fort, ce n’est pas trop grave, il faut juste comprendre que c’est une stratégie de vente. Les lieux de commerce sont toujours animés ».
Abdoulaye lui n’est pas du même avis. Chemise bien repassée, un téléphone de marque entre les mains, il jette des regards furtifs sur les étales. Le bruit, il ne supporte pas : « je cherche juste des effets décoratifs, mais je risque d’interrompre mon marché. Je m’ennuie. Il y a trop de bruits », dit-il.
Les commerçants quant eux, n’y voient aucune entrave : «l’animation attire. Des clients viennent souvent pour regarder les artistes, mais ils finissent par acheter. S’il n’y pas d’ambiance, on ne peut pas parler de foire », juge Malick, trouvé devant son étale d’habits au pavillon orange.
L’intérieur du Centre international du commerce extérieur du Sénégal n’est pas le seul lieu concerné par le vacarme. Les abords sont aussi pris d’assaut par de petits détaillants soucieux d’écouler leurs produits. Ici également, bruyant est l’adjectif qui décrit le mieux l’ambiance qui y sévit. Les vendeurs des jouets exposés le long du trottoir donnent de la voix pour attirer des clients. Les vendeurs des sandwiches aux poulets bien rôtis mais qui, à défaut d’une couverture sont laissés à la merci de la poussière, tentent à travers des hélas de dénicher un ventre affamé parmi les nombreux piétons.
source:http://www.sudonline.sn/du-bruit-pour-attirer-la-clientele_a_22297.html