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  Quand une saison s’en va c’est une autre qui s’installe. Le froid et la chaleur se sont doucement relayés sous nos tropiques sans trop causer de dégâts. Au revoir la chaleur, le froid s’installe. Depuis quelques jours, un climat intense s’acharne dans la capitale sénégalaise, obligeant les gens à changer leur mise. Dans ce contexte, les friperies sont les coins indiqués pour se tirer d’affaire. Une petite visite au marché hebdomadaire de Sam en dit plus. Un endroit devenu la destination préférée des hommes, femmes, jeunes et vieux.  

 

Il est 13h 28 minutes, le marché hebdomadaire de Sam grouille de monde. Situé dans la commune d’arrondissement de Sam Colobane Gueule-Tapée, ce lieu d’échange, qui est à quelques encablures de l’hôpital «Abass Ndaw»,  est le marché idéal pour acquérir des friperies de bonnes qualités. Surtout en cette période de froid. C’est ainsi qu’il est pris d’assaut mercredi dernier au courant de l’après-midi durant lequel hommes, femmes, jeunes et vieux se sont bousculé l’espace qui semble trop étroite pour les contenir.   
 

 

 
Avec cette température pénible qui envahit la capitale depuis quelques jours, le marché hebdomadaire de Sam est la direction choisie pour s’offrir des vêtements lourds pour se protéger contre le froid. Des jaquettes aux blousons, en passant par les pull-overs ou body longs, les jeans, les draps et les vestes pour ne citer que ceux-là, il y’a en pour toutes les bourses.  Ce sont des articles dont les prix varient entre 300 FCFA, 500 FCFA mais aussi 1000 FCFA et 2000 FCFA. C’est selon les qualités.   
 
Tout est bon pour attirer la clientèle
 
Au marché hebdomadaire de Sam une ambiance folle envahit l’espace. Pendant que d’aucuns tapent des mains ou cantonnent des chansons, d’autres dansent, accrochent des haut-parleurs ou battent le tam-tam. Ainsi, toutes les astuces sont bonnes pour attirer la clientèle. Devant l’étale de Mame Ngor Ndiaye, un jeune homme d’une quarantaine d’années, teint noir, yeux rougeâtre avec un bonnet noir sur la tête, les jeunes filles se bousculent. Une situation qui s’explique par le fait que ce ressortissant de Touba bazarde des vestes à 1000 FCFA l’unité.
 
Selon notre bonhomme qui prétend être le soutien des familles et l’ami des jeunes filles, les friperies font l’affaire en cette période de froid. «Pour bien se couvrir et à moindre prix nos produits sont les plus indiqués. Vous voyez les jeunes filles pour la grande majorité, c’est ici qu’elles viennent acheter leurs habits et le plus intéressant est que tu as de la qualité à un prix très abordable», soutient-il.
 
Selon ce père de famille, son chiffre d’affaire a bien haussé depuis que le froid a soufflé à nos portes. «En général, je ne vends que des vestes, des jeans et des pull-overs et ces articles sont plus prisés durant ces temps», explique-t-il. En face de son étalage, la place de Fallou Thiam bat son plein. Ce vendeur très dynamique n’hésite pas à esquisser quelques pas de danse pour amadouer les clients, mais aussi faire des gestes amusants. Pour lui, il s’agit de faire appel au comique pour attirer de potentiels clients. Une belle stratégie commerciale en somme. «Venez acheter mes chemises, je ne les vends plus, je les offre gratuitement, car je veux rentrer. Des chemises et des bodys à 500 FCFA, c’est du jamais vu. Venez prendre votre part avant que ça ne finisse, sinon vous risquez de le regretter», dit-il aisément. 
 
Les friperies, le secret des jeunes filles
 
Notre interlocuteur, bien qu’il n’ait pas voulu répondre à nos questions, a laissé entendre : «Les friperies sont de meilleures qualités que beaucoup d’articles commercialisés dans les grands magasins de la place. D’ailleurs, c’est chez moi que beaucoup de personnalités et hommes publics viennent acheter», révèle-t-il d’un ton taquin. Yaye Maty Dieng, une habitante de la Médina et étudiante dans une école de formation de la place, faisait partie des clients du jour. De temps en temps, elle soulevait le tas de boubous jonchant par terre. Elle ne cessait pas de faire le tri pour bien s’assurer d’avoir fait le bon choix avant de payer. A l’en croire, les friperies sont son secret. «Je peux toujours y trouver ce que je veux à un prix pas cher et après je l’amène chez le tailleur pour le retailler ou en faire quelques modifications. Et c’est selon les périodes de froid, comme de chaleur», explique-t-elle. Des idées partagées par son amie Fatou.
 
D’après celle-ci, depuis que le climat a changé, elle a renouvelé sa garde-robe. «J’ai rangé toutes mes mini jupes, robes courtes, culottes, tenues légère entre autres, jusqu’à la saison chaude. Et c’est sûr, avec les friperies je parviens à avoir tout ce dont j’aurais besoin le temps d’une saison froide, des vestes, des jeans, des pullovers, etc. Car vu ce climat, il est impossible de s’habiller comme on a l’habitude de le faire en période de chaleur», soutient-elle. Dans cette folle ambiance du marché hebdomadaire de Sam, les gens continuent de vaquer difficilement à leurs occupations.  El Hadji Guèye, un riverain, marchande des jaquettes. 
 
S’adapter au froid à moindre coût
 
D’après cet habitant de Gueule-Tapée d’une taille très élancée, aux cheveux grisâtres et à l’air fatigué, cet espace est un lieu qui lui permet d’acheter des vêtements adéquats pour ses fils et sa femme, mais aussi pour lui-même. «Comme les temps sont durs, c’est ici seulement que nous pouvons nous approvisionner à moindre coût. Mon salaire ne me permet pas d’aller dans des boutiques chics. Donc les friperies sont les plus indiquées pour les «bas-dolo» comme moi », confesse-t-il.
 
Dans les marchés de friperies, il n y’a pas que des vêtements qui y sont écoulés. Il y a aussi des chaussures et des sacs de tous genres. Mais malgré la ruée vers les friperies, les vendeurs d’eau, de jus de fruits, de couches à jeter et d’aliments s’imposent pour avoir leur part du gain.

 

source:http://www.sudonline.sn/les-friperies-pour-se-tirer-d-affaire_a_22682.html