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argent public

 

Les remous  n’en finissent pas à la mairie de la ville  de Rufisque. Le maire et les conseillers issus de l’opposition sont à couteaux tirés à propos du fonctionnement  de l’institution. L’objet  du conflit  entre le maire  et les conseillers Alioune Souaré et Serigne Ibrahima Khaliloulah Guèye porte sur le compte de gestion 2013  et sur l’état des titres fonciers de la ville  de Rufisque. Un dossier  qui est désormais sur la table du président de la Cour des comptes, faute d’un règlement par le receveur municipal de Rufisque, accusé de complicité.

 

Dans une lettre datée du 30 septembre, les conseillers sus nommés ont interpelé le payeur de la ville  sur les deux objets. Se fondant  sur le décret n° 66-510 du 4 juillet 1966 portant régime financier des collectivités  locales et  qui délimite les compétences du payeur  sur la vie des collectivités locales, ils demandent  à être édifiés sur la situation foncière  de la ville. « Nous constatons que  la population rufisquoise  n’a jamais été édifiée sur son propre patrimoine. C’est pour cette raison que  nous voudrions vous interpeller, étant des conseillers municipaux, pour demander des informations sur l’état des titres fonciers de la ville disponibles au niveau de vos services » lit-on sur la lettre.


Sur un tout autre volet, les conseillers ont invité l’inspecteur  du Trésor sur la question du compte de gestion 2013, en dénonçant la confusion « sciemment » entretenue  par le maire en présentant son  compte administratif à la place du compte de gestion. Une  attitude qui, à leurs yeux, constitue une entorse à l’article 83 du décret 66-510. Lequel article exige du receveur municipal l’envoi de la copie du compte de gestion adopté par le conseil municipal avant le 1er novembre au trésorier général  « Nous voudrions également vous apprendre que votre compte de gestion n’a pas été examiné, lors de la dernière réunion du conseil municipal de la ville, tenue le samedi 14 septembre 2013». 

Fort de ce constat, les conseillers s’interrogent  sur l’application de l’article 83 cité plus haut avant  de regretter la confusion entretenue  par le maire : «nous nous interrogeons sur ce qui va se passer maintenant avec l’application des dispositions de l’article 83  du décret 66-510 cité ci-dessus. Cet article oblige donc le receveur municipal à envoyer avant le 1er novembre, au trésorier général, un exemplaire du compte de gestion, version adoptée par délibération du conseil municipal, ainsi qu’une copie du compte administratif (voir art. 83 alinéa 4 du  décret précité).

Malheureusement, le maire n’a pas respecté tout cela et il  a  soumis seulement son compte administratif au vote du conseil municipal. Nous même, avons réclamé l’adoption de ce compte de gestion, mais nous n’avons pas été suivis ! Il est regrettable que l’on continue de confondre le compte administratif et le compte de gestion. Selon une certaine interprétation, le maire doit attendre jusqu’à ce qu’il reçoive  le compte gestion du receveur pour ensuite établir sur cette base son compte administratif».

Répondant à la sollicitation des conseillers, le payeur s’érige en bouclier du maire  en soutenant  que le compte administratif vaut le compte de gestion, «dans la pratique, les ordonnateurs (y compris ici les maires) comparent leur compte administratif au compte de gestion du Receveur, et lorsqu’il n’y a aucune différence (ce qui est cas le plus souvent, ajoute-t-il) ils procèdent au vote», a soutenu Moulaye Ibrahima  Touré dans sa lettre réponse.  Il  s’y ajoute que le Receveur précise : «le défaut du vote du compte administratif ne peut pas m’empêcher d’envoyer mon compte de gestion à la Cour des comptes».

Une  réponse qui sonne comme un aveu de «complicité»  pour les conseillers qui relèvent une violation de l’article 339 du code des collectivités en son alinéa 3, lequel enjoint le receveur municipal à envoyer ses comptes  (les comptes de gestion et administratifs) à la cour des comptes qui statue par voie de jugement.

Dans leur lettre de saisine envoyée au président de la Cour  des comptes, nos deux conseillers y relèvent  ces contradictions avec l’article en question et la lettre circulaire n°01191/MINT/CAB du 29 janvier 2003 relative à l’exercice du contrôle budgétaire des collectivités locales complétant  l’art.34 de la loi organique n°99-70 du 17 février 1999 citée ci-dessus. Qui plus est, ils  précisent que  «Ce compte de gestion  transmis à la Cour des comptes doit être nécessairement accompagné du compte administratif de l’ordonnateur.»

Les conseillers se disent désormais disposés à user de toutes les voies légales pour  dénoncer «une gestion patrimoniale  de la ville » à laquelle vient s’ajouter un autoritarisme  qui pousse le maire à «insulter un conseiller en pleine  séance, en l’occurrence M. Ibrahima Ndoye.»

source: http://www.sudonline.sn/mamaya-et-son-receveur-municipal-denonces-devant-la-cour-des-comptes_a_16584.html