Casamance
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L’ancien ministre d’Etat, ex-maire de Ziguinchor et membre du Groupe de réflexion pour la paix en Casamance n’est pas allé par quatre chemins pour accuser le chef de guerre Salif Sadio de s’opposer à l’unité des différentes factions rebelles en présence en Casamance. Il l’a fait savoir lors du forum organisé, ce week-end, à Sédhiou en présence des autorités de tous bords.

« Sur l’ensemble des chefs de guerre le seul encore récalcitrant c’est Salif Sadio ». L’ouverture par César Atoute Badiate d’un cantonnement près du fief de Salif Sadio est tout aussi décriée par le professeur Balla Moussa Daffé, à cette même occasion. Les populations, quant à elles, réclament des projets et programmes de développement pour la Casamance fondés sur le désenclavement de la région.


Le forum organisé à Sédhiou, capitale de la moyenne Casamance, au cours du week-end écoulé, a mobilisé autorités administratives, locales, dignitaires religieux et coutumiers de la région à l’initiative du Groupe de réflexion pour la paix en Casamance. A l’agenda des travaux, primait la relance du processus de paix en Casamance grippé par des scissions au sein du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC). 

Pour l’homme d’Etat Robert Sagna ancien ministre sous le régime socialiste, ex-maire de Ziguinchor et par ailleurs membre de ce groupe de réflexion, l’obstacle se situe au niveau du chef de guerre Salif Sadio seul à être jusqu’ici réticent à aller vers l’unité des factions rebelles. « Sur l’ensemble des chefs de guerre, le seul encore récalcitrant est Salif Sadio. Les autres ne sont pas dans la même situation que lui. Il faut arriver à dépasser cette impasse pour bâtir une paix définitive en Casamance. Nous nous sommes sur le terrain et nous continuerons à peser de tout notre poids pour amener les différentes factions à ce résultat».

L’autre signe de fragilisation de ce processus de paix reste la récente ouverture par César Atoute Badiate d’une base rebelle dans le front nord, tout près du camp de Salif Sadio, a fait savoir le professeur Balla Moussa Daffé, également membre du Groupe de réflexion pour la paix en Casamance. « Il y a un antagonisme affiché entre le camp de Salif Sadio et celui de César Atoute Badiate. Chacun cherche à renforcer son côté. Cesar a eu des alliés et ils se sont installés à la frontière nord à côté de la position de Salif Sadio ».

DES « CADAVRES POLITIQUES»

En visite de travail à Sédhiou, Seydi Gassama, le directeur exécutif de la section sénégalaise de Amnesty International a lui qualifié ces acteurs supposés médiateurs de la paix de « cadavres politiques qui cherchent à renaître par le biais d’une éventuelle signature de paix et se faire un nom auprès du chef de l’Etat ».

Pour leur part, les populations qui attendent toujours le silence définitif des armes dans cette partie sud du pays, ont invité les pouvoirs publics à plus d’équité dans l’attribution des projets et programmes de développement pour mieux valoriser le potentiel agricole local. La construction de routes adaptées, l’amélioration de la desserte maritime et aérienne vont non seulement assurer la continuité territoriale, fait-on observer, mais surtout désenclaver la Casamance et la remettre sur les rails de l’émergence économique.

source: http://www.sudonline.sn/robert-sagna-indexe-le-boulet-salif-sadio_a_17668.html