Tivaouane
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Le programme de construction de logements sociaux à Tivaouane Peulh risque d’avoir un effet boomerang. La raison est que les familles qui y seront bientôt logées auront droit à des commodités que les habitants autochtones n’ont pas. Résultat des courses, il s’y développe une frustration généralisée qui risque d’engendrer un soulèvement populaire. 



Plan Jaxaay à Tivaouane peulh : L’Etat coupable d’une «injustice» sociale ?
L’Etat du Sénégal risque de ressentir les effets pervers de son ambitieux programme de construction de 2 mille logements dans la communauté rurale de Tivaouane Peulh. Les bénéficiaires de ce «Plan Jaxaay», version Macky, auront droit à un cadre de vie convivial doté de toutes les commodités comme l’électricité, l’eau potable, des écoles modernes et des centres de santé. Pourquoi pas un hôpital ? Pendant ce temps, les populations autochtones, composées de Peulh de souche, peinent à jouir des services de base. 
Forte de 19 quartiers, pour un total de 15 mille habitants, la communauté rurale de Tivaouane Peulh se sent délestée de ses terres, au profit de 2000 pères et mères de famille venus d’ailleurs et mieux traités. De quoi causer une profonde frustration ! Vice-président de la délégation spéciale de Tivaouane Peulh, Mamadou Bâ est vraiment «outré de savoir que la communauté rurale est laissée pour compte». Interrogé sur les problèmes auxquels les villageois sont confrontés, M. Bâ a précisé, chiffres à l’appui, que «sur 15 mille habitants, la communauté rurale n’a que 2 postes de santé, ce qui est largement insuffisant». Aussi, un problème d’insécurité pourrait-il se poser, une fois que les logements seront attribués, car aucun poste de police n’est prévu à cet effet pour gérer les humeurs des populations. L’Etat est certes animé d’une louable intention de loger des sinistrés, mais il est assis sur une poudrière. La preuve : si les bénéficiaires rejoignent leurs logements avec tout le confort qui les y attend, ils motiveront incontestablement les villageois autochtones à en réclamer autant. L’Etat a-t-il envisagé telle éventualité ? Que non, vraisemblablement. Déjà, les autochtones, envieux, commencent à rouspéter. Et si cette jalousie, qui gagne progressivement les masses atteint des proportions démesurées, la poudrière sur laquelle l’Etat est assis explosera, sous forme de manifestations sociales pour réclamer justice. Une justice qui voudra que tous les habitants de Tivaouane Peulh soient traités à égalité, en termes d’infrastructures et de cadre de vie. 

Sékou Dianko DIATTA