TOUBA
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SénégalA quelques jours du Magal de Touba, c’est la ruée des hommes politiques vers la ville sainte. Macky Sall, Ousmane Tanor Dieng, Idrissa Seck, Mamadou Lamine Diallo et le président de la République ont tous rendu visite hier jeudi au khalife général des mourides et aux autres dignitaires de Touba. Entre rumeurs, annulations de visite et risques de télescopage…. les commentaires sont allés bon train dans la cité religieuse. Un fait à signaler : alors qu’Idrissa Seck, Ousmane Tanor Dieng, Macky Sall se sont promenés en toute tranquillité et sous le regard enchanté des talibés, le président de la République s’est fait discret.

 La visite de Wade annulée…puis confirmée

Alors que la presse faisait état d’un accueil glacial suite aux complaintes des populations restées quatre jours sans eau, la visite du président de la République a été totalement verrouillée. D’habitude, narre un citoyen, les militants se tenaient le long de la route qui mène vers la résidence Khadimoul R
assoul, pour scander le nom de leur mentor ; mais, cette fois-ci, « les donnes ont changé avec l’eau qui manque ».

10 heures, la sécurité se renforce du côté de la résidence du Khalife Serigne Cheikh Maty Lèye. Des rumeurs parlent de l’imminence de l’arrivée du président de la République. On annonce qu’il sera là d’une minute à l’autre. Aussitôt après, c’est le contraire. « Wade a annulé sa visite », entend-on. Au même moment, Macky Sall à la tête d’une forte délégation de l’Alliance pour la république(Apr) entre à Touba et se dirige chez le Khalife. Plus aucune information sur l’arrivée de Wade ne circule. C’est l’occasion pour l’opposition venue en masse et en force de s’adonner à une véritable parade. A la tête d’une impressionnante délégation, Idrissa Seck, toujours égal à lui-même, n’a pas raté le président de la République.

Idrissa Seck :« Wade doit avoir la sagesse de Mandela et éviter la cécité de Ben Ali »

S’il y a une phrase que le président de la République va longtemps méditer, c’est celle prononcée par Idrissa Seck. Selon le maire de Thiès et ancien Premier ministre (novembre 2002-avril 2004), Wade doit avoir la sagesse de Mandela et éviter la cécité de Ben Ali. « Les souffrances des Sénégalais atteignent des niveaux de plus en plus insupportables. Ce sont des souffrances en matière de privation d’électricité, mais aussi en matière de cherté de la vie », a dénoncé le maire de Thiès. Et c’est la raison pour laquelle, il soutient : « je réitère mon souhait pour qu’il parte avant qu’il ne soit trop tard. Il doit avoir la sagesse de Mandela et non la cécité de Ben Ali ». Pour ce qui est des infrastructures, Idrissa Seck est convaincu que le rayonnement de Touba n’est pas fonction des infrastructures qui y seront édifiées et que son rayonnement dans le monde en général et dans le monde islamique en particulier, procède de l’œuvre de Cheikh Ahmadou Bamba. 

Macky Sall : « Je demande aux jeunes de continuer de revendiquer »

Après le maire de Thiès, c’était au tour de Macky Sall de l’Apr de donner son avis sur les manifestations consécutives aux coupures de courant dans la capitale sénégalaise. « Je demande aux jeunes de continuer de revendiquer. Ce sont des citoyens qui ont le droit de contester et de faire savoir leur mécontentement. L’Etat a l’obligation de fournir de l’électricité aux Sénégalais. Maintenant si cela manque, c’est parce que l’Etat a failli à sa mission. S’ils ne peuvent rien faire, s’ils ne peuvent pas apporter de solutions, ils n’ont qu’à laisser tomber. Ils ont mis quelqu’un à la tête de ce secteur, s’il ne peut régler les problèmes de ce secteur, il doit partir et laisser la place aux autres ». Très en verve, le maire de Fatick et ancien Premier ministre (avril 2004-juillet 2007) exhorte les autorités à « faire attention avec le courant, parce que le pays peut s’embraser et les manifestations sont là pour le prouver ». Pour lui, Wade et son régime doivent user de tous les moyens nécessaires et faire des analyses afin de régler ce problème. « Certes, il y a beaucoup de problèmes, mais l’électricité est indispensable. Il y a des solutions qui enfoncent la Senelec, comme le fait d’acheter des groupes et autres ». Pour sa part, Moustapha Niasse pense qu’il faut acheter du bon carburant et à un prix normal. « Il faut mettre le carburant à la disposition de la Senelec, en qualité suffisante et en quantité suffisante », a conseillé le leader de l’Afp.

Samba THIAM

SOURCE: LAS QUOTIDIEN