Kaolack
Outils
Vos reglages
  • Plus petit Petit Moyen Grand Plus grand
  • Default Helvetica Segoe Georgia Times
KAOLACK / INSTALLATION DE LA SOUDURE DANS LE MONDE RURAL Medina Sabakh, Ngayene et Ngothie sur la liste rouge
Caractérisé par un déficit pluviométrique sur une bonne partie du pays, ou des pluies à rythme anormal dans certaines localités paysannes, des semences de mauvaise qualité acheminées tardivement vers les producteurs, une mauvaise campagne de distribution d’engrais ou autres fertilisants, la dernière saison hivernale n’a apparemment pas répondu aux attentes des populations de la région de Kaolack. 

La dernière saison hivernale a surtout été sanctionnée par une baisse du tiers du rendement voire même de la production initialement prévue. Cette situation est d’autant plus aggravante dans le monde rural, si l’on considère que dans certaines poches du pays, les producteurs non seulement ne sont plus en possession de ressources pouvant leur assurer une autosuffisance alimentaire, mais surtout ne disposent plus de greniers fournis, capables de les nourrir avec leurs familles. Ainsi, même s’il n’est pas permis aujourd’hui de parler de famine avec tout ce que cela comporte comme conséquences, on peut toutefois dire qu’on en est pas loin car, dans la plupart des collectivités de la région de Kaolack, les populations depuis plusieurs mois déjà, sont plongées dans une précarité totale. Malgré les dispositions prises par le gouvernement pour une réponse à la problématique de la survie des populations, certaines localités de la région de Kaolack sont aujourd’hui inscrites sur la liste rouge des collectivités les plus vulnérables. C’est en effet l’exemple dans les communautés rurales de Médina Sabakh et Ngayène Sabakh à Nioro, et celle de Ngothie dans le département de Kaolack. 

Des études menées au préalable sur les différents villages qui composent ces localités, ont en effet révélé que des milliers d’âmes vivent aujourd’hui aux portes de la famine, depuis maintenant plusieurs mois, du fait d’une soudure qui s’est installée cette année plutôt que prévue. Ce sont souvent des villages habités par une population quasiment pauvre, sans ressources substantielles et dont l’autre partie de la population expatriée ne dispose d’aucun apport matériel ou financier pour leurs parents restés au village, comme c’est le cas dans certaines contrées du pays. Même si au niveau des agences déconcentrées de l’Etat, on parle de la disponibilité d’un million de tonnes de vivres pour les zones les plus touchées, on se rend toutefois compte que malgré l’ampleur de la situation et sa persistance, le gouvernement tarde à démarrer son programme d’intervention dans ces localités dites «localités à risque». 

Toutefois au niveau des agences déconcentrées de l’Etat, certains déplorent le manque d’informations liées à cette problématique, et disent ne pas être directement impliqués. Les seules actions concrètes menées en direction de ce programme demeurent les correspondances envoyées par le premier ministre Abdou Mbaye, pour les modalités et autres dispositions devant être prises face à cette demande sociale d’urgence. 

Le gouvernement du Sénégal qui préconise de confier les opérations de distribution des vivres au Programme alimentaire mondial (PAM), aux élus locaux et à la Caritas, n’est, apparemment pas encore entré en action dans les localités cibles. Dans le cadre de son calendrier, nous signale- t-on, le gouvernement prévoit néanmoins de démarrer cette campagne de distribution des vivres de soudure avant la fin du mois en cours, sous la supervision de l’Administration locale.
 
Sud Quotidien
Mardi 22 Mai 2012 - 08:41