Kaolack
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économie   La signature des accords relatifs au projet de construction du pont de Faréfégné, situé sur la frontière entre le Sénégal et la Gambie, suscite encore beaucoup de réactions. Dans le secteur du transport terrestre comme du côté des nombreux usagers de cette route, la nouvelle a été favorablement accueillie. Un petit tour de terrain à la gare routière «Nioro» de Kaolack suffit largement pour s’en rendre compte.   

Trouvés hier, en fin de matinée, dans cette grande surface où ils poursuivaient encore leurs activités de routine sous une chaleur accablante, les chauffeurs et transporteurs empruntant régulièrement ce tronçon pour rallier soit la Gambie soit la Casamance, soupçonnent, malgré les avantages enrôlés dans ce projet, un second recul du gouvernement gambien. Car se souviennent-ils encore, le même projet a été lancé pour une première fois à la fin de l’année 1996 début 1997. 

 

Et à grandes pompes d’ailleurs, car à l’époque, les deux Etats étaient allés dans les démarches que la réalisation de l’ouvrage avait été même confiée à la Compagnie sahélienne d’entreprise (Cse). Cette entreprise en avait d’ailleurs fait une large promotion à travers les deux pays et dans la sous région.  «Dix sept (17) ans après, le pont de Farafégné communément appelé «Bamba telli Yelli Tenda» tarde toujours à prendre forme et c’est la même chanson qui revient. Nous en avons ras-le-bol, attendons de voir d’abord le démarrage des travaux avant d’y croire» confie Dame Lô, président du Regroupement des chauffeurs de la gare routière «Thiers Liberté». 

 

 
 
Toutefois, pour justifier cette position, les chauffeurs et transporteurs sénégalais voient la Gambie comme un pays qui n’a ni ressources, ni industries. Apparemment tout ce qui est consommé là-bas est importé, même les petites denrées à l’image des boites d’allumettes. Les seules ressources produites, en termes de recettes dans ce pays, proviennent du ferry de Bara et du bac de Faréfégné. Et si l’un des ces ouvrages tombe à l’eau, le pays risque de s’enfoncer davantage dans le fossé de la pauvreté, compte tenu de la crise économique qu’il traverse présentement avec la chute continue du «Dalasi», la monnaie locale. Ce que le président Jammeh n’acceptera pas, parce qu’ayant toujours tergiversé devant ce projet, expliquent les chauffeurs et transporteurs. 
 
Du côté des services de sécurité sénégalais, un haut gradé de la gendarmerie qui se prononçait sur la question, a affiché les mêmes sentiments que les professionnels du transport. Sauf que pour lui, une éventuelle volteface du président gambien par rapport à ce projet ne devrait nullement surprendre. Et pour cause, la Gambie, au point de vue géographique, est une île parfaite. Son président Jammeh est un homme de troupe jalousement assis sur son trône, malgré la kyrielle de contestations et autres crises politiques que le peuple gambien couve aujourd’hui. Il contrôle un pays qu’il ferme tous les soirs, car si les deux ferry arrêtent leurs rotations, le pays est aussitôt départi du monde extérieur, et son président pourra mieux contrôler les entrées et sorties. L’ouverture de l’un de ces points stratégiques exposera le pays et son président qui n’arrivera plus à contrôler ses ennemis intérieur ou extérieur. Et ce, contrairement au Sénégal dont le projet aidera à mieux assurer la sécurité en Casamance.
 
Source:http://www.sudonline.sn/le-oui-mais-des-transporteurs-senegalais-_a_21634.html