FAITS DIVERS
Outils
Vos reglages
  • Plus petit Petit Moyen Grand Plus grand
  • Default Helvetica Segoe Georgia Times

prison-rebeuss_L

L’OBS – Les magistrats ont frappé fort pour sanctionner la première affaire inscrite au rôle de la 2e session de la Cour d’assises. L’accusé Serigne Saliou Mbacké a été condamné aux travaux forcés à perpétuité et à payer la somme de 500 000F CFA à El Hadji Mbaye qui s’est constitué partie civile dans cette affaire. Vêtu d’un boubou gris, le corps frêle, Serigne Saliou Mbacké, 18 ans, mineur au moment des faits, a nié le meurtre de Mously Lô pour lequel il est attrait à la barre de la Cour d’assises.

Dans l’après-midi du vendredi 24 avril 2009, jour des faits, Serigne Saliou Mbacké est passé par le chantier de son homonyme Serigne Saliou Mbacké Lahat aux Hlm de Touba où il a ramassé un marteau qui traînait au sol. «Puisque j’allais à l’école coranique de Mandiaye, j’ai gardé le marteau par-devers moi pour que les enfants ne se blessent pas avec. J’ai croisé Mously Lô qui m’a dit qu’il avait un habit pour moi. Je l’ai suivie chez elle où j’ai trouvé un individu assis devant la porte, sur une chaise. J’ai alors placé le marteau sous la chaise et je suis entré à l’intérieur de la chambre», raconte-il. C’est en ce moment que l’individu s’est emparé du marteau pour frapper la dame, avant de s’enfuir. Serigne Saliou Mbacké a déclaré que c’est sur ces entrefaites qu’il est allé avertir son instructeur coranique Mandiaye qui est arrivé sur les lieux.

Pour expliquer le sang qui maculait ses habits et ses babouches, il a déclaré qu’en entrant dans la chambre, il a glissé sur une flaque de sang. «En sortant de la chambre, j’ai croisé cet homme (El Hadji Mbaye) qui a dit à Mandiaye que c’est cet homme qui m’a agressé lorsque j’essayais d’entrer dans la chambre. Je portais un boubou blanc et il a dit que le meurtrier portait aussi un boubou blanc, mais je ne suis pas l’auteur du crime», se défend-il.

Mously Lô, jeune commerçante, a été trouvée dans sa chambre baignant dans son sang, le crâne défoncé, le corps nu, un pagne autour des hanches. Un marteau qui semblait être l’arme du crime a été trouvé sur les lieux du crime. Après avoir commis son forfait, Serigne Saliou Mbacké est allé changer ses habits ensanglantés que son homonyme lui avait demandé de remettre en attendant l’arrivée des gendarmes. Après la perquisition de sa chambre, les enquêteurs vont trouver le téléphone cellulaire de la jeune fille et une somme de 1 549 000 FCFA qu’il avoue avoir reçue de ses disciples, Ibou Kanté et Mamadou Kanté.

Le président de la Cour Mamadou Diallo s’est interrogé sur la coïncidence troublante du fait que la victime avait perdu la même somme d’argent. A la barre, El Hadji Mbaye a déclaré que ce vendredi, après la prière, il est allé faire ses ziars à l’homonyme de l’accusé. «Au retour, je suis allé voir Oumy Lô. Elle était absente, mais j’ai trouvé sa fille Mously Lô que je n’avais plus revue depuis 20 ans. Nous avons discuté. Elle m’a vendu une bouteille de parfum. Je suis parti. En route, je me suis souvenu que j’ai oublié le café et la bouteille de parfum. Je suis revenu sur mes pas. J’ai toqué à la porte, personne n’a répondu. Il y avait à l’intérieur du bruit. Je suis entré dans la chambre où j’ai reçu un coup de marteau à l’arcade. Je suis sorti pour crier au voleur parce que je n’avais pas pensé que Mously était morte. J’ai reconnu mon agresseur», a-t-il témoigné en identifiant Serigne Saliou.

Constitué en partie civile, il a demandé 1 million CFA en dommages et intérêts.

Malgré le brillant exposé de Me Mbaye Dieng pour disculper l’accusé, Serigne Saliou Mbacké a été condamné aux travaux forcés à perpétuité.

OUSSEYNOU MASSERIGNE GUEYE 

 

source:http://www.gfm.sn/serigne-saliou-mbacke-condamne-aux-travaux-forces-a-perpetuite/