Il est au fond de l’abîme. Condamné à 10 ans de travaux forcés pour trafic international de drogue, Mor Dia, teinturier de profession, essayait de fuir son destin de misérable en s’approchant dangereusement du business de la came. Mais, la tentation de l’argent facile a fini de détruire toutes ses aspirations. Il a perdu femme et famille pendant cette traversée et reste au fond de la déchéance.
Mor Dia, attrait à la barre de la Cour d’assises, a un seul moyen de défense pour éviter une peine lourde de Dame justice. «J’ignorais le contenu du colis», dit-il. Il sait que le délit retenu contre lui ne lui laisse pas une grande marge de manœuvre : Le trafic international de chanvre indien est une infraction qui coule souvent les narcotrafiquants qui sont réprimés à hauteur de la faute commise.
Agé de 30 ans, le bonhomme joue son destin devant la barre. A l’arrivée, il a écopé de 10 ans de travaux forcés. Il a beau nier les faits à lui reprochés. Mais, il n’est pas arrivé à convaincre le Tribunal de sa bonne foi et qu’il n’est pas lié au trafic international de stupéfiants. Au fil des débats, il reconnaît qu’il a convoyé 2 Kg de chanvre dans ses bagages. Sans le savoir. Il fallait alors déterminer ce qui s’est réellement passé au moment des faits. Cela n’a pas été une mince affaire pour le président de la Cour.
Il ressort de l’enquête que Mor Dia est tombé dans les mailles des policiers du Commissariat de la Médina, un après-midi de 7 septembre 2009. Ce jour-là, Mor Dia a été interpellé au niveau de croisement de Keur Massar avec la marchandise prohibée. En provenance de Thiès, l’accusé devait terminer son voyage vers le centre-ville de Dakar après avoir reçu des mains d’un malien nommé Mody Ba, le chanvre indien qu’il devait convoyer à bord d’un taxi. Alors qu’il était sous filature depuis plusieurs jours.
La fouille d’une valise dissimulée dans la malle arrière du taxi par les éléments du Commissariat de la Médina, a permis de découvrir 12 briques de 2 Kg de chanvre. Arrêté en même temps que le malfaiteur, le chauffeur Serigne Babacar Djitté a bénéficié d’un non-lieu, au cours de l’instruction.
Dans l’ordonnance de renvoi, l’accusé Mor Dia a justifié son acte, par sa «difficile condition de vie qui n’est pas des meilleures». Cette situation est source de misère, selon le mis en cause. Tout en indiquant que la drogue devait être remise une fois à Dakar à une personne inconnue. Mais, l’accusé a démenti les propos que lui prête l’ordonnance de renvoi, parlant des problèmes d’interprétation de ses propos.
Aujourd’hui, toute sa vie s’écroule à ses pieds. Il recommence son existence au fond de l’abîme. Il avoue : «Depuis mon arrestation, je regrette ce qui m’est arrivé. Aujourd’hui, franchement, je ne sais pas ce que j’ai fait. Entre temps ma femme a accouché. Quelques mois plus tard, alors que j’étais toujours en détention, elle est venue me rendre visite en prison, pour me demander le divorce.»
Mor Dia a tout perdu. Et il ne sait pas s’il va se relever après cette claque du destin. En tirant sur la fibre sensible, il essayait de toucher la sensibilité des juges. Mais, l’Avocat général a insisté sur les éléments qui confrontent sa condamnation. Sans trembler, il a requis 10 ans de travaux forcés.
De toute façon, l’accusé ne pouvait pas prétendre bénéficier de circonstances atténuantes. En détention préventive, il a tenté de s’évader en escaladant les murs de la Maison d’arrêt de Rebeuss. In fine, il a été aussi inculpé, une seconde fois, pour évasion. Pour ce délit, l’accusé a écopé de 6 mois de prison ferme et une amande de 2 880 000 francs Cfa. Cette condamnation du juge est inférieure à la peine requise par l’Avocat général, pour le délit d’évasion : 1 an de prison ferme.
L’avocat de la défense, Me Abdou Dialy Kane, est convaincu que son client a transporté de la drogue, sans le savoir. «Je sollicite la clémence de la Cour», a plaidé le conseil de l’accusé. Il a sollicité une application bienveillante de la loi au profit de son client, accusé de trafic international de drogue. Mais, il a récolté la peine maximale.
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source :http://www.lequotidien.sn/index.php/societe/item/32972-cour-d%E2%80%99assise-trafic-international-de-chanvre-indien--le-teinturier-mor-dia-condamn%C3%A9-%C3%A0-10-ans-de-travaux-forc%C3%A9s
COUR D’ASSISE - Trafic international de chanvre indien : Le teinturier Mor Dia condamné à 10 ans de travaux forcés
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