Séégal

A la découverte de Thiès, le village sérère

 

Ville mystère, Thiès la vielle dame ou ville du rail, comme on la surnomme en raison de son passé lié à l’activité ferroviaire qui l’a animé, est à l’origine un village sérère dénommé Diankhène (Dianxène) fondé au 17ème siècle dans Royaume du Cayor (région dont fut issu le héros de la résistance contre les velléités colonisatrices françaises Lat Dior). Loin de ses 75 habitants qu’il comptait en 1860, le petit village sérère a grandi, passant de commune française en 1904 à département de la région de Thiès à l’heure actuelle avec près de 618 436 habitants.

 

Thiès témoin de la période coloniale

Pour les plus curieux, un petit détour sur les vieilles cartes d’archives de l’Afrique Orientale, nous permet de constater que depuis les années 1900, Thiès y était déjà inscrit. La construction de la ligne de chemin de fer entre Dakar et Saint Louis, inaugurée en 1885, a amorcé sa forte croissance, accentuée par la décision d’y implanter les Ateliers du rail du Dakar-Niger, inaugurée en 1925 et déservant le tronçon Dakar-Bamako. Bénéficiant de liaisons directes et régulières avec Saint-Louis aux portes de la Mauritanie depuis 1885 et avec le Mali, au cœur du continent, depuis 1925, reliée dès 1952 à Dakar par une route bituminée, Thiès a toujours été une ville carrefour, la plus proche de Dakar et le réceptacle de toutes les migrations. Mais au-delà de son passé de ville stratégique coloniale, Thiès est aussi et avant tout considéré comme une ville de « résistance» Déjà en 1886, conscient des enjeux que représentait la région pour le royaume du Cayor, Lat Dior c’était farouchement opposé à la mise en place d'une liaison ferroviaire entre Dakar et Saint-Louis et à l'implantation de l'arachide. Après une série d'affrontements sanglants avec les troupes du commandant Faidherbe et de quelques alliances ponctuelles, il y a laissé la vie le 27 octobre 1886. Puis en 1948, Thiès vu la première résistance menée par les cheminots pour de meilleures conditions de travail. Au cours de cette grève mémorable s’est révélé Ibrahima SARR. L’écrivain Sembène Ousmane évoque admirablement cette lutte pour les droits sociaux dans son roman  “Les bouts de bois de Dieu”.

 

Thiès ville touristique et culturelle

Thiès représente un des maillons importants pour la communauté touristique et culturelle du pays. La ville de Thiès dispose de nombreux atouts pour devenir une grande métropole touristique de par son positionnement géographique. En effet Thiès est un carrefour donnant accès aux autres régions du Sénégal ou vers Dakar la capitale. Ce positionnement stratégique, a incité de nombreux hôteliers et autres acteurs internationaux comme jovago, site de réservation d’hôtels en ligne, à développer des activités dans l’ensemble de la région, qui comprend des grands pôles touristiques comme Saly Portudal, la Somone, M’bour, Joal Fadiouth, Ponpenguine. Durant les événements religieux qui se déroulent dans des villes saintes, notamment Touba (Km) et Tivaoune (Km), de nombreux fidèles y font escale.   

 

Qui connait Thiès, ne peut pas ignorer sa culture et le talent de ses artistes. La ville dont le premier maire fut le poète Président Léopold Sédar Senghor en 1956, a énormément apporté au monde de la culture. En effet, Thiès est connue comme la citée des œuvres théâtrales et artistiques du Sénégal. Toutes les disciplines y sont structurées et représentées, on peut citer l’Association Dynamique des Artistes Plasticiens de Thiès, qui regroupe les plasticiens dont la plupart dispose de galeries, ou encore l’Association des Comédiens de Thiès. Thiès est en effet un vivier de troupes de théâtre et de comédiens parmi les plus populaires du pays. On peut citer, la troupe théâtrale du Soleil levant, ou encore celle du Janxènn dont les succès sont bien connus des amoureux de la culture.   

Une visite à Thiès vous permettra d’apprécier une magnifique architecture coloniale. La ville est surtout appréciée pour ses larges avenues ombragées qui dégagent une atmosphère paisible, le symbole en est l’avenue baptisée « Rue sans soleil ».


Ismael Cabral Kambell (jovago)