DÉPÊCHES
Outils
Vos reglages
  • Plus petit Petit Moyen Grand Plus grand
  • Default Helvetica Segoe Georgia Times

femmes nuesLa Société civile sénégalaise en partenariat avec le ministère de la femme, l’Assemblée nationale et l’Ong No peace without justice vont produire un premier draft de ce qu’il conviendra d’appeler la Déclaration de Dakar. Un document de plaidoyer visant à mettre en œuvre la résolution 69/150 des Nations-Unies, qui a pour objectif l’élimination la pratique des Mutilations génitales féminines.

La Société civile sénégalaise, qui lutte depuis des années contre les Mutilations génitales féminines (Mgf), attend le premier draft qui sera intitulé la Déclaration de Dakar. Dans ce document, les activistes pour les droits des femmes et des filles, en conclave hier à Dakar avec l’Ong No peace without justice, les femmes juristes du Sénégal, l’Assemblée nationale et le ministère de la Femme vont se pencher sur les insuffisances et les failles de la stratégie nationale de lutte contre les Mgf, mais aussi sur les goulots d’étranglement qui empêchent l’application de la loi 99/05 interdisant la pratique des mutilations génitales féminines au Sénégal. Ceci, en vue de mettre en œuvre la résolution 69/150 de l’Assemblée générale des Nations-Unies. Laquelle résolution exhorte les pays à condamner les pratiques nocives des Mgf. 
Au Sénégal, s’est félicité Alvilda Jablonka, de No peace without justice, il y a tout pour aller vers une élimination des Mgf, comme le stipule les Nations-Unies. «Un cadre institutionnel, législatif, une stratégie nationale  et une Société civile forte pour lutter contre de telles pratiques», note-t-elle. Notre pays dispose d’un «excellent» cadre législatif et pénal qui réprime la pratique des Mgf. «Ce qui a valu peut-être des résultats assez importants, si l’on en croit l’Eds 2014 qui estime le nombre de femmes excisées à 25% contre 28% ces dernières années», croit savoir le représentant de l’Unicef dans cet atelier. 
Le rythme est lent, laisse entendre Diatou Cissé Badiane, journaliste, activiste des droits des femmes et des filles mais rappelle-t-elle, «le changement de comportement ne s’effectue pas du jour au lendemain». 
Cette petite avancée dans la lutte cache quelques difficultés, notamment l’application de la loi qui reste un défi. Les Mfg sont des pratiques d’ordre culturel, religieux ancrées, par conséquent des poches de résistance existent toujours notamment au Nord et au Sud mais «nous pensons qu’un Etat doit rester fort», estime-t-elle. Et pour ce faire, «il doit marcher sur le pied de la sensibilisation plus accrue en faisant une traduction de la loi dans les différentes langues nationales, en développant le discours des experts particulièrement du champ médical qui constate au quotidien, les méfaits de ces pratiques sur la santé de ces femmes  mais aussi en sanctionnant les contrevenants», conseille-t-elle.
Pour la députée, Hayatou Tahibou Baldé, de la Commission santé  population et affaires sociales de l’Assemblée nationale et point focal de cette commission, il faudra que les parlementaires se battent pour qu’il y ait l’existence d’une ligne budgétaire spécifique pour accompagner la lutte contre les Mgf car, dit-elle,  «la question des Mgf est transversale. Elle concerne les  ministères de la Famille, de l’Education, de la Justice».
Quant au secrétaire général du ministre de la Femme, venu représenter son ministre, il dit compter beaucoup sur cette résolution qui, selon lui, va mettre le doigt sur les insuffisances pour atteindre l’objectif zéro Mgf. Par ailleurs, il a appelé à une synergie transfrontalière car, pour lui, des familles, pour contourner la loi, traversent les frontières pour exciser leurs enfants dans les pays limitrophes et reviennent tranquillement dans leurs localités.

Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

 

source: http://www.lequotidien.sn/index.php/component/k2/elimination-des-mutilations-genitales-feminines-la-declaration-de-dakar-en-gestation