SANTÉ & ENVIRONNEMENT
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Certains services du Centre hospitalier Abass Ndao (Chan) se sont résolus à retourner le matériel médical, acheté à Delta Médical, par la mairie de Dakar. Une partie dudit matériel est «obsolète et ne fonctionne pas», alors que Khalifa Sall a mobilisé plus de 190 millions de francs pour ce marché passé par entente directe mais sur autorisation de la Direction centrale des marchés publics (Dcmp).

Le maire de Dakar et président du Conseil d’administration du Centre hospitalier Abass Ndao (Chan) a revu sa politique, adossée aux recommandations du Conseil municipal, de relever le plateau technique de la structure en lieu et place des subventions annuelles en numéraires. Depuis pratiquement son élection à la tête de la mairie de Dakar en 2009, il n’a subventionné qu’une seule fois le Chan à hauteur de 190 millions de francs Cfa. Après cette enveloppe, plus aucun franc n’a été alloué au Chan par Khalifa Sall, qui a préféré acheter du matériel médical à la place des autorités de l’hôpital.

Seulement, il ressort des investigations menées au lendemain de la suspension du mot d’ordre de grève de la section locale du Sames, que le matériel déjà acheté par Khalifa Sall, à Delta Médical, et en cours de livraison n’est pas de bonne qualité. Le Quotidien a en effet appris qu’un service comme la Pédiatrie s’est résolu à retourner une bonne partie du matériel qui lui a été livré. «Le matériel livré n’a été ni neuf ni fonctionnel. L’état de fonctionnalité de l’appareil de photothérapie dont les lampes ne fonctionnent pas est désastreux. Ces lampes ont été même démontées par les techniciens de Delta Médical. Il en est de même des couveuses. Ce n’est pas digne d’une grande société comme Delta Médical, qui devait livrer du matériel convenable», nous ont confié des sources très bien au fait de ce marché.  
Aussi, même au niveau de la radiologie, une partie du matériel livré par la mairie est en phase d’être retourné au fournisseur, puisque non adapté aux besoins exprimés par les professionnels.
En plus du matériel obsolète constaté par les professionnels, tout le monde à Abass Ndao est interloqué par l’état de délabrement avancé de la maternité, qui a un réel problème d’étanchéité. Certains cherchent ainsi à comprendre le choix du maire de Dakar, qui a préféré lancer un appel d’offres de 300 millions de francs Cfa, pour la construction d’une entité industrielle de fabrication de gaz, alors que le Chan parvient tant bien que mal à acheter le gaz. Dans la même foulée, la mairie a privilégié la poursuite des chantiers de la clinique ophtalmologique au moment où d’autres services peinent à fonctionner correctement. 
L’urgence pour certains professionnels de la santé, c’est que la maternité, qui a cent ans d’existence, soit rénovée, de même que d’autres services, qui marchent au ralenti. 

La mairie dégage ses responsabilités    
A propos des besoins exprimés, le Directeur de l’action sanitaire et des services aux personnes (Dass) de la mairie de Dakar a affirmé que tout le matériel de Delta Médical est acquis sur la base des besoins exprimés par la Commission médicale d’établissement (Cme) du Centre hospitalier Abass Ndao. C’est le coordonnateur même de cette commission, en l’occurrence Pr Said Nourou Diop, qui a supervisé la vente du matériel et a apposé sa signature sur le bordereau de réception du premier lot de matériel livré récemment, sur un marché global de 190 millions de francs Cfa qui, pour rappel, est passé par entente directe. Alors, il revient au coordonnateur de cette Cme, selon Aziz Lô, de retourner le matériel jugé ob­solète à Delta Médical et non la mairie de Dakar. 
Aziz Lô est formel : il n’y a rien qu’on peut reprocher à la municipalité de Dakar, d’autant plus que le maire a pris la décision d’équiper l’hôpital, sur demande du Conseil municipal. «La mairie dégage ses responsabilités, parce qu’elle a respecté toutes les procédures, liées à cette acquisition de matériel médical. Certes, le marché est passé par entente directe à la suite de l’autorisation de la Dcmp, mais la mairie a respecté toute la procédure», insiste le Directeur de l’action sanitaire et des services aux personnes. Pour Aziz Lô, la mairie ne pourra se prononcer sur cette affaire de matériel obsolète qu’une fois que le marché sera complètement exécuté. 

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SOURCE:http://www.lequotidien.sn/index.php/component/k2/item/28398-abass-ndao-rel%C3%A8vement-du-plateau-technique-avec-un-mat%C3%A9riel-m%C3%A9dical-bas-de-gamme--des-%C3%A9quipements-de-delta-m%C3%A9dical-ind%C3%A9sirables-dans-certains-services