Vélingara
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Les populations du quartier Thiankang de la commune de Vélingara n’en reviennent toujours pas après l’acte commis par la dame Ramatoulaye Baldé. Cette épouse d’un enseignant a tenté de tuer ses deux enfants, un petit gamin de 4 ans et une fillette âgée seulement de 10 mois.

C’est un époux triste, meurtri, affaibli et inquiet que nous avons trouvé dans sa maison sise au quartier Thiankang de la commune de Vélingara. Chérif Baldé, enseignant en service à l’école élémentaire de Dialakégny dans la communauté rurale de Kandia, s’est entretenu avec nous, dans une voix tremblotante et totalement cassée, en racontant l’horreur qu’il a vécue dans son propre domicile. Ce jeune enseignant discret, courtois et très respectueux, selon le voisinage, a été surpris par le geste que sa femme a commis en décidant, de son propre chef, de plonger ses deux enfants dans un puits de 20 m de profondeur. Les faits qualifiés remontent au jeudi dernier aux environs de 20h.
Ce jouir-là, Chérif Baldé a passé la journée à son établissement situé à des dizaines de kilomètres de la commune de Vélingara. «Je suis revenu de l’école aux environs de 18h 30mn. Après, j’ai conduit mon gamin de 4 ans chez le coiffeur pour ne revenir à la maison qu’à 20h. Ensuite, j’ai allumé ma télé pour suivre le journal. C’est en ce moment que j’ai entendu des cris de détresse. Je suis sorti brusquement pour constater le pire. J’ai trouvé que ma femme et mes deux enfants étaient à l’intérieur du puits. J’ai voulu plonger pour sauver la vie de mes deux enfants, un garçon et une fille âgés respectivement de 4 ans et de 10 mois. Mais ce sont les riverains qui l'ont fait à ma place», nous a confié Chérif Baldé profondément touché. A en croire notre interlocuteur, ce jeudi, son épouse du nom de Ramatoulaye Baldé n’a pas montré des signes d’une femme mécontente. «Elle a tout simplement conduit ses deux enfants au puits. Elle les a plongés dedans avant de tenter, elle aussi, de se suicider dans ce puits», a expliqué M. Baldé.

Le délégué de quartier, Samba Siding Baldé, a saisi les hommes en bleu qui se sont rendus sur les lieux pour appréhender la victime qui a passé la nuit en garde à vue avant d’être libérée. Pour sa sécurité et celle de la famille, il a été recommandé à Ramatoulaye Baldé, originaire du village de Saré Bodio, dans la communauté rurale de Saré Coly Sallé, qui vient de tenter un suicide collectif, de regagner sa famille paternelle. Ainsi, la garde du gamin de 4 ans est confiée à son papa et pour le nourrisson, les parents de Ramatoulaye ont pris la responsabilité de surveiller les agissements de cette dernière afin de sauver la vie du bébé de 10 mois. Tout de même, le jeune enseignant a la trouille au ventre. «J’ai peur. Ma femme a ouvertement menacé que jamais nos deux enfants ne vivront et grandiront chez moi et à côté de sa coépouse qui est restée à la maison. D’ailleurs, souvent, Ramatoulaye agresse cette dernière qui a une grossesse avancée», soutient Chérif Baldé. Et lui d'ajouter «Nous n’avons pas de différend. Seulement, j’ai peur, je suis inquiet, affaibli et meurtri. Jamais je n’ai vécu ou entendu une telle scène horrible», raconte M. Baldé, ce père de famille qui n'est pas à sa première altercation avec son épouse Ramatoulaye. «L'année dernière, elle avait failli à son devoir d’épouse pendant deux semaines au mois de Ramadan. Cause pour laquelle, je l’ai battue. Elle a porté plainte pour violence corporelle et les gendarmes m’ont arrêté pour deux jours», raconte M. Baldé qui ajoute : «Je l’ai toujours aimée et je l’aime encore, mais j’ai franchement peur de ses agissements.»

PAPE LAYE KORDO
Source L'Observateur