Vélingara
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Face à une menace de révolte perceptible dans les rues de Vélingara après le renvoi du procès des présumés casseurs, les imams et le curé de la paroisse de Vélingara sont montés, hier, au créneau pour appeler au calme. Ils souhaitent même une audience avec le chef de l’Etat pour qu’il contribue, par son pardon, à ce que cette partie du Fouladou retrouve sa sérénité.

 

Renvoi du procès des 35 jeunes de Vélingara : Les imams et le curé appellent au calme
(Correspondance) - Les trente-cinq présumés casseurs de Vélingara doivent encore garder leur mal en patience. Le juge des flagrants délits du tribunal régional de Kolda, Jean Kandé, a décidé de prolonger leur séjour dans les geôles de Kolda, jusqu’au 26 avril prochain, à cause de l’absence de la partie civile. Une nouvelle qui a provoqué une vive émotion au sein de la population locale. 
Face à une menace de révolte perceptible dans les rues, les imams et le curé de la paroisse de Vélingara sont montés au créneau pour appeler au calme. Au cours d’un point de presse, l’imam Mahmoud Sylla, porte-parole des chefs religieux, a déclaré que ‘dans le saint Coran, Dieu a dit, dans un de ses versets, qu’il éprouve les croyants pour tester leur degré de foi en lui. 

S’ils gardent la sérénité et se résignent, ils sont alors des croyants. Par conséquent, ils sont récompensés en retour’. Et d’ajouter : ‘Ce que Dieu a prédit dans ce verset, c’est ce qui est arrivé à Vélingara avec ces événements douloureux. C’est pourquoi, après avoir imploré le pardon de Dieu et du prophète Mouhamed (Psl), nous lançons un appel au président de la République, Me Abdoulaye Wade, d’aider Vélingara à retrouver sa sérénité. D’ailleurs, les chefs religieux souhaitent une audience avec le chef de l’Etat afin qu’ensemble, nous trouvions une issue heureuse à cette crise.’ 

Pour le Curé de la paroisse de Vélingara, Joachim Gomez Badiane, ‘dans cette crise, toute la communauté est responsable : les politiques, l’Etat et même nous les religieux puisque, dans nos prêches et sermons, on n’a pas suffisamment sensibilisé nos fidèles pour leur dire qu’on ne doit pas détruire le bien public’. Et de poursuivre : ‘Dieu est amour et pardon. Ce que nous pouvons faire au nom de toute la communauté, c’est demander au chef de l’Etat et aux victimes de pardonner. Nous demandons aussi une clémence pour tous ces enfants’. 

Pour leur part, les populations restent accrochées au sort de ces détenus et ceux qui ont pris la fuite et dont on n’a plus de nouvelles. Des séances de prières sont dites tous les jours dans les mosquées pour un apaisement du climat social dans une localité dépourvue de toutes sortes d’infrastructures depuis des décennies. Du côté des femmes, c’est la panique à cause des descentes musclées des gendarmes au marché ou dans les quartiers pour appréhender des supposés casseurs du 18 mars dernier. Les rues sont presque désertes, les jeunes ont tous pris la poudre d’escampette de peur d’être la prochaine cible des gendarmes dans leur recherche des fugitifs. 

Avec cette affaire, il subsiste de plus en plus une véritable menace sur l’année scolaire au Fouladou. De Kolda à Vélingara, les potaches risquent de prolonger leurs vacances scolaires pour exiger la libération de leurs camarade, de leurs maîtres et du président de la Convention régionale des jeunes de Kolda, Abdoulaye Cissé. 

Cheikh DIENG 
Source Walfadjri