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Candidat à la mairie de Pikine Ouest, Matabara Diop réclame un bilan à l’équipe sortante et à Pape Sagna Mbaye. Sur la crise universitaire, l’ancien directeur du Coud estime qu’il faudra une réforme «en profondeur» pour résoudre la question.

Alors que vous inspire à vouloir devenir maire dans votre localité ?
Je trouve que c’est un devoir. Nous avons déposé des candidatures dans d’autres localités du pays. Alors, il était normal que le premier responsable du parti soit candidat là où il réside normalement, pour participer à la transformation de la cité et au développement de la cité. Aujourd’hui, nous attendons toujours le bilan du maire sortant, Pape Malick Hann. Vous pouvez poser la question aussi aux populations de Pikine Ouest. Personnellement, je n’ai entendu personne faire l’éloge de son bilan.

Qu’il nous dise ce qu’il a fait durant ses cinq années à la tête de la mairie, et cela lui servira de campagne électorale. Il faut dire que 14 listes sont en compétition dans la commune de Pikine Ouest. Il faut avouer que c’est trop. A priori, ce n’est pas une bonne chose. Seulement, nous sommes aussi en démocratie et chacun a le droit de briguer le suffrage des populations et le devoir d’être ambitieux pour sa localité. De ce point de vue, je ne vois aucun problème. Maintenant, ce qu’il faut peut-être regretter, c’est qu’il y ait des listes fantaisistes. On voit des gens qui, occasionnellement, ont créé des coalitions sans lendemain, dans un quartier pour participer aux élections.

A votre avis, qu’est-ce qui manque à la commune de Pikine Ouest ?
Il y a un manque criard d’infrastructures et de personnels sanitaires, l’éducation est aussi malade, mais aussi la lancinante question des inondations. Il est temps que tous ces maux soient réglés de façon définitive. Je pose la question de savoir ce que les mairies, en général, ont concrètement réalisé à Pikine. Je ne critique pas pour critiquer mais je me rends compte que les gens n’ont pas travaillé. Voilà pourquoi nous nous proposons d’être aux côtés des populations et de les servir. Nous espérons simplement que l’Acte 3 de la décentralisation va apporter un plus aux communes. Mais le transfert de compétences doit être obligatoirement accompagné de moyens conséquents et de volonté politique. Il appartiendra donc à l’Etat de prouver l’efficacité de cette réforme, sinon on ne pourra parler de décentralisation. En tout cas, si les populations de Pikine Ouest nous font confiance, le premier jalon que nous allons poser sera de rassembler toute les personnes qui pourront oeuvrer pour leur bien-être. Il faut que les gens s’unissent et se parlent. Une fois tous les problèmes diagnostiqués, il deviendra plus facile de trouver les solutions.

Et que pensez-vous du bilan de maire de Pikine, Pape Sagna Mbaye ?
Les gens ont eu le sentiment aujourd’hui que la mairie n’a jamais existé. En tout cas, l’équipe sortante n’a pas fait ce qu’elle devait faire. Elle aurait dû être plus présente auprès des populations. Quand on est élu, on doit faire ce pour quoi on l’a été, c’est-à-dire chercher et trouver des solutions aux difficultés de ses administrés. Les sortants doivent aujourd’hui rendre des comptes aux populations qui leur ont donné les moyens qu’il faut ?

Quelle lecture faites-vous de la gestion du régime de Macky Sall ?
Avec son parti Apr/Yaakaar, les gens n’ont plus le yaakaar (espoir). Sa vision doit être encore plus claire. On parle du Plan Sénégal émergent, mais tant qu’on mise sur des ressources extérieures, on ne sera pas un pays émergent. Ce sont les Sénégalais euxmêmes, par leur ingéniosité et leur intelligence, qui doivent prendre leur destin en mains. Et nous avons suffisamment de ressources humaines pour y arriver.

En tant qu’ancien directeur du Coud que pensez-vous de la crise universitaire de ces derniers temps ?
J’ai consacré dix ans de ma vie à l’université, entre la Faculté de droit et le Coud. Je connais très bien le milieu. En son temps, j’avais fait un rapport en 2004 sur cette question pour avertir que si rien n’est fait à partir de 2007, on ne pourra plus régler le problème. Malheureusement, au Sénégal, on a l’habitude d’attendre que ça explose pour ensuite réagir. Et pour trouver une solution définitive au problème, il va falloir une réforme en profondeur de l’éducation et le désengorgement de l’université.

SOURCE:http://www.lequotidien.sn/index.php/politique/item/31787-entretien-avec-matabara-diop-candidat-%C3%A0-la-mairie-de-pikine-ouest-et-ex-directeur-du-coud-il-faut-une-r%C3%A9forme-en-profondeur-et-le-d%C3%A9sengorgement-de-l%E2%80%99universit%C3%A9