SOCIÉTÉ
Outils
Vos reglages
  • Plus petit Petit Moyen Grand Plus grand
  • Default Helvetica Segoe Georgia Times

éducationLes membres de la délégation du Syndicat unique et démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes) étaient en tournée à Tambacounda et à Kédougou la semaine dernière. Ainsi, après l’étape de Bakel, les syndicalistes ont fait l’état des lieux des deux régions visitées. Et le constat est sans appel : «C’est un vrai scandale qui se passe dans les zones visitées. La situation est trop révoltante.» Pour le Sudes, les conditions d’éducation dans les régions du sud-est du pays sont loin d’être reluisantes. 

Ibrahima Guèye, le secrétaire chargé des affaires économiques et sociales, qui a conduit la délégation, explique : «Le lycée de Bakel est un vrai scandale, raison pour laquelle je lance un vibrant appel aux corps de contrôle, à l’Ofnac, de venir auditer la construction de ce lycée. Car il est inconcevable que dans les budgets alloués aux constructions des établissements scolaires, qu’on y prévoie en même temps l’équipement. Le lycée est une coquille vide, rien n’y a été fait après la construction. Pis, les bâtiments sont en train de s’effondrer, les salles de classe suintent de partout, la salle informatique n’a même pas de table pour recueillir des matériels offerts par des bonnes volontés.» Très remonté, il s’interroge encore : «Où est passé le budget pour l’équipement du lycée de Bakel ? Nous demandons au gouvernement de prendre ses responsabilités et de tirer cette affaire au clair.» 

Toutefois, le syndicaliste soutiendra que c’est la même situation qu’ils ont constatée à Diawara et dans le Kédougou. Ici, il arrive même parfois que ce soient les enseignants qui casquent de leurs poches pour payer certains matériels nécessaires aux enseignements-apprentissages. 
Abordant la situation du laboratoire du lycée de Kédougou, Ibrahima Guèye indique qu’au moment où le gouvernement dit vouloir promouvoir l’enseignement des Sciences, ses laboratoires sont vides et dépourvus de matériels. Dès lors, s’interroge-t-il encore : «Comment former des scientifiques dans de telles conditions ?» Avant de dénoncer les «chimères entretenus» par le gouvernement. 
Dans l’élémentaire, le Sudes dit constater qu’il n’y a pas de budget dans les établissements. Et pourtant depuis deux ans, dit-il, le gouvernement leur avait promis de résoudre ce problème avec le programme «Paquet» qui, selon lui, peine à être «dépaqueté».

Des collèges tout en paille. 
La colère de Ibrahima Guèye sera exacerbée lorsqu’il évoquera la situation de certains collèges dans les régions de Tamba et Kédougou. «C’est des établissements tout en paille qu’on a constatés et visités. Pourtant, le Président Macky Sall avait promis l’élimination des abris provisoires en 2015. Dans ces conditions, enseigner comme étudier devient très difficile, en plus tout le monde est exposé à la poussière et aux maladies. Pis, avec la divagation des animaux, les locaux servent de gîtes à ces bêtes qui y passent la nuit, après les heures de classe. Dans ces conditions, comment garantir la qualité ? Malheu­reusement, la situation est la même partout où nous sommes passés dans les deux régions. Et si l’on y prend garde, la situation ira de mal en pis», se révolte M. Guèye. 
Compte tenu de tout ce qui précède, il dit que son syndicat est sur le pied de guerre et qu’il entend prendre toutes ses responsabilités. «Nous allons engager le combat avec les défenseurs de l’école en général ou même seuls, s’il le faut seul» promet-il.

Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

 

source: http://www.lequotidien.sn/new/index.php/component/k2/tournee-a-kedougou-le-sudes-constate-une-ecole-vraiment-revoltante.html