Alfa Air loue à Wade un Falcon 10 immatriculé CNTKN. C’est la semaine dernière que Me Wade avait commencé ses manœuvres. La date de son retour fixée au 23 avril 2014, il prend contact avec la Compagnie marocaine Alfa air pour la location d’un appareil pour effectuer la liaison Casablanca-Dakar. Alfa Air met à la disposition de Me Wade un Falcon 10 immatriculé CNTKN. Le marché est conclu, mais Me Wade pose la condition que l’affaire soit frappée du sceau de la confidentialité. La compagnie commence à entreprendre les démarches nécessaires pour survoler et atterrir à Dakar. Une demande est envoyée à l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim) pour la délivrance d’une autorisation de survol. Pour cette procédure, seuls l’immatriculation et le type de l’appareil sont exigés par les autorités aéroportuaires. La requête reçoit un avis favorable sous le numéro 860. Les références sont enregistrées dans le Réseau des services fixes des télécommunications aéronautiques (Rsfta).
Trois hommes d’affaires déclarés comme passagers du vol. Seulement, au moment de procéder à la demande d’autorisation d’atterrir, l’exigence est faite de donner des indications précises sur l’immatriculation de l’appareil et du nombre de personnes qu’il transporte. Wade cache toujours son plan de vol. Il est déclaré que le Falcon 10 doit conduire trois hommes d’affaires marocains à Dakar. C’est pourquoi, avant-hier, des techniciens de l’Anacim avaient juré que Me Wade ne sera pas à Dakar par vol privé car aucune demande d’autorisation de survol et d’atterrissage n’a été introduite sur l’axe Paris-Dakar. (Voir notre édition d’hier). Wade gère bien son plan et confirme son arrivée à ses lieutenants politiques qui préparent la grande mobilisation. Le pouvoir ne voit rien venir.
Wade et ses trois accompagnants rallient Casablanca à bord du vol AT 760. Hier mardi, aux environs de 8 heures 30 minutes, c’est le chauffeur de l’Ambassade du Sénégal à Paris qui est mobilisé pour transporter l’ancien chef de l’Etat sénégalais de sa résidence de Versailles à l’aéroport d’Orly. Me Wade, accompagné de son assistante, Mme Sène née Amsatou Sène, de ses préposés à la sécurité, Abdoulaye Diène et Baye Moussé Diop «Bro» embarque, à bord du vol AT 760 de la Compagnie aérienne Royal Air Maroc (Ram) à destination de Casablanca. Après environ une heure de vol, Wade et son équipe arrivent dans la capitale marocaine. C’est au moment d’embarquer à bord du jet privé pris en location que la Police chérifienne a constaté que les personnes déclarées (trois hommes d’affaires marocains) ne correspondent pas aux quatre passagers prêts à embarquer. Devant l’opposition de la Police, il fallait trouver une autre solution.
Une dérogation spéciale accordée au vol de Wade sous le numéro 869. Du moment où les déclarations des passagers ne sont pas conformes à la réalité, l’autorisation d’atterrir accordée au Falcon est annulée par l’Anacim, informée par les services marocains. Vers 14 heures, une autre demande est envoyée à Dakar, avec le changement du Manifeste. Même si les délais de 72 heures sont exigés pour le traitement de la nouvelle requête, une dérogation spéciale est accordée à la demande de Wade. La tension ambiante qui enveloppe Dakar depuis les premières heures pousse les autorités politiques à faire «violer» la procédure. Vers 18 heures 40 minutes, l’autorisation d’atterrissage enregistrée sous le numéro 869 pour Wade et sa délégation est envoyée à Alfa Air. Le Secrétaire général du Pds peut prendre les airs, mais il préfère attendre le lendemain (aujourd’hui). Toujours dans son jeu et ses calculs.
NDIAGA NDIAYE
source: http://www.gfm.sn/actualites/item/14051-les-peripeties-du-retour-avorte-de-wade.html