SANTÉ & ENVIRONNEMENT
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L’Association sénégalaise des administrateurs des services de santé (Asass) veut manifestement résoudre l’équation de la gestion et du financement des structures hospitalières. Elle a bénéficié des conseils de deux experts, au cours d’un dîner débat organisé vendredi dernier, afin de mieux relever ces défis pour le moment insurmontables, dans nos hôpitaux.

«Le financement et la gouvernance dans les hôpitaux.» Voilà deux thèmes différents mais transversaux, ô combien importants, qui troublent sans doute et de façon permanente, le sommeil de ceux qui sont chargés de manager nos hôpitaux. Dès lors, réfléchir pour trouver des solutions à ces deux problématiques, ne pouvait laisser indifférente l’Association sénégalaise des administrateurs des services de santé, qui regroupe l’ensemble des directeurs d’hôpital et gestionnaires des services de santé du Sénégal. 

En effet, ladite organisation a animé vendredi dernier, un dîner débat sur les deux thèmes cités plus haut, devant le ministre de la Santé et de l’Action sociale, qui n’a pas manqué de saluer l’initiative, surtout dans un contexte de mise en œuvre des grandes orientations de la politique sanitaire et sociale définie par le nouveau régime, comme la Couverture maladie universelle (Cmu). 
Awa Marie Coll Seck, qui demeure convaincue que l’hôpital reste le lieu privilégié de soins, de recherches et d’enseignement trouve ces raisons suffisantes, pour polariser toutes les attentions et susciter beaucoup de commentaires de la part des usagers. Lesquels usagers ne sont pas toujours au fait de la façon dont les hôpitaux sont gérés ni de la façon dont ils sont financés, mais qui trouvent à redire à juste raison, sur la façon dont ils sont soignés et suivis. Des problématiques que la Réforme hospitalière de 1998 était pourtant sensée résoudre, mais qui sont là, tenaces. Néanmoins, tout dans la réforme n’est pas si mauvais, au contraire d’ailleurs, rassure le médecin général Boubacar Wade, directeur de l’hôpital Principal de Dakar. Invité à introduire le thème sur la gouvernance dans les hôpitaux, le général Wade a donné quelques pistes de bonne gouvernance, après avoir plongé la forte assistance, dans l’intelligence des limites ainsi que des avancées de la Réforme hospitalière. Pour lui, tant que le manager respecte les règles de transparence à tous les niveaux, tant qu’il applique la redevabilité, tant qu’il assure la gestion participative et accroit les performances de l’hôpital dans la délivrance des soins de qualité, il peut se targuer d’être un bon manager. Il n’en a pas moins indiqué aussi des faits de bonne gouvernance comme le dialogue social permanent dans la structure, la motivation des décisions administratives ou encore la participation des usagers à la vie de l’établissement. Ce dernier point est plus qu’important à ses yeux, d’autant plus que les usagers sont la raison d’être des établissements de santé, qui leur doivent accompagnement, traitement et surtout amélioration de leur état de santé.
 
40% de participation des ménages
L’on remarque ainsi la transversalité du thème avec celui du financement des hôpitaux développé par le Docteur Moustapha Sakho. Lui, il a plus mis l’accent sur les ressources financières générées par les hôpitaux, à partir de la tarification, mais également de la contribution des ménages dans ces chiffres et qui s’élève à 40%. A rappeler sous ce rapport que sur le budget de 125 milliards de francs du ministère de la Santé et de l’Action sociale, les 11 milliards sont distribués aux hôpitaux en termes de subvention. Mais souvent, la subvention allouée à l’hôpital en plus de la contribution des ménages, à partir de la tarification n’arrivent toujours pas à équilibrer les comptes de nos structures. Ce qui est source de conflits sociaux dans l’hôpital, d’où l’obligation de disposer d’un projet d’établissement bien articulé, avec des objectifs précis. 
Ces deux présentations ont par la suite, fait l’objet de débats nourris entre différents spécialistes à l’image du Professeur Serigne Maguèye Guèye, venu représenter l’Hôpital général de Grand-Yoff (Hoggy) à la rencontre. Mais l’urologue en chef dudit établissement semble nager à contre courant, en indiquant que tant qu’on n’aura pas défini au Sénégal, le type d’hôpital que nous voulons, nous n’irons pas loin. Connu pour ses déclarations chirurgicales, le chef de service d’Urologie de Hoggy a estimé qu’il est bien possible d’avoir de bons hôpitaux, avec de bons managers, mais il faudra en amont, régler quelques préalables. Dès l’instant que tout le monde peut se dire directeur d’hôpital, après avoir subi une certaine formation, Pr Guèye demande qu’on règle le type de manager pour hôpital réformé, qu’on définisse les directions par catégorie ou encore qu’on revalorise le statut de directeur. En fin de compte, il se demande même s’il ne faudrait pas tout simplement réformer la Réforme actuelle, qui date de 1998 ? 

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SOURCE: http://www.lequotidien.sn/index.php/societe/item/32091-debats-probl%C3%A9matique-du-financement-et-de-la-gouvernance-dans-les-h%C3%B4pitaux--l%E2%80%99asass-ausculte-des-solutions-curatives