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   OUSMANE BÂ, ANALYSTE POLITIQUE - «Il ne faut pas que le syndrome Ps et Pds puisse s’abattre sur l’Apr, les Sénégalais risquent alors de leur tourner le dos»

L'OBS - Déphasage. «La violence a toujours été présente dans les différentes formations politiques du Sénégal. Nous avions pensé en 2000 que cette violence allait s’éteindre au rythme de l’alternance démocratique, avant de nous rendre compte qu’on était toujours dans les débats de bas étage. Il faut voir si cette violence est à mettre sous le compte de la nature même des formations politiques. Nos partis politiques ont à la base un homme et non une idéologie, ce qui fait que l’appropriation se limite souvent au cercle d’élite, au directoire. Les militants ne font que suivre ces principes via le directoire. D’où le déphasage contradictoire dans les partis politiques. De plus, avec les enjeux politiques à savoir: les strapontins, les nominations et les responsabilités étatiques, les gens ont tendance à s’agripper et dans ce cas de figure, les moyens importent peu pour atteindre le but fixé.»

Violences et échéances électorales. «L’Apr est une formation politique à organigramme parallèle. Elle est horizontale, ce qui veut dire que les responsabilités sont partagées par tout le monde. On ne sait jamais qui fait quoi et à quel moment. C’est pourquoi, il arrive qu’il y ait de nouveaux venus disputent le pouvoir aux militants authentiques. Et, c’est lors des batailles de positionnement que les querelles s’intensifient. Il faudrait urgemment structurer ce parti pour qu’il ne parte pas en lambeaux. De plus, nous nous profilons vers les Locales et par conséquent vers la Présidentielle et les responsables savent que la reconfiguration de l’Apr dépendra de ces élections. Ce sont ces élites qui s’agrippent et même le président de l’Apr a du mal à contrôler les facteurs externes.»

Coup d’épée dans l’eau ? «Les gens qui sont à l’Apr sont de la même génération que Macky Sall donc, ce sont pour la plupart des gens qui ont eu la même expérience. Ce qui est différent d’Abdoulaye Wade qui a créé son propre parti. L’Alliance pour la République est le fruit de tout un groupe de personnes. Ce qui fait que la légitimité du chef de l’Etat, au-delà des sentiments, se trouve dans le fait de s’ériger en modèle, de façon à ne pas avoir de parti pris. De fait, ce qui est productif est moins de taper sur la table pour le président que de faire une introspection. Faire un diagnostic sans complaisance, dégager les facteurs qui plombent l’avancée de l’Apr, voir à quel moment la violence s’est invitée dans le parti et quels sont les gens qui l’animent. C’est à partir de ce moment-là que le parti, et non Macky Sall, pourra trancher. Le président ne pourra que s’appuyer sur le diagnostic pour inciter le directoire à prendre des mesures, des sanctions en toute objectivité. Des sanctions qui vont être érigées en loi pour que ceux qui seraient tentés d’utiliser la violence, soient écartés des différentes instances. Il ne faut pas que le syndrome Ps et Pds puisse s’abattre sur l’Apr, les Sénégalais risquent alors de leur tourner le dos.»

SOURCE:http://www.gfm.sn/actualites/item/12107-ousmane-ba-analyste-politique-il-ne-faut-pas-que-le-syndrome-ps-et-pds-puisse-sabattre-sur-lapr-les-senegalais-risquent-alors-de-leur-tourner-le-dos.html