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KAOLACK

 

Après Fatick où ils ont lancé leur nouveau plan d’actions, les travailleurs de conseils régionaux réunis aujourd’hui en collectif ont poursuivi hier à Kaolack la tournée de sensibilisation qu’ils entendent dérouler sur l’ensemble des régions du pays. Fortement mobilisés autour du secrétaire général de la Fédération générale des travailleurs du Sénégal (Fgts) Sidya Ndiaye, ils protestent contre les mesures relatives à l’Acte III de la décentralisation. Celles qui ont tendance à supprimer les conseils de région et renvoyer les nombreux travailleurs au chômage.

Ainsi à travers les arguments qu’ils ont fourni, les travailleurs de région estiment que l’esprit qui avait prévalu pour la définition de l’actuelle politique de décentralisation au Sénégal, et qui a d’ailleurs été véhiculée et renforcée par les différentes équipes gouvernementales, était de « permettre aux communautés de décider de leur propre sort en définissant, entre autre à l’échelle des conseils régionaux, municipaux et ruraux, des programmes locaux de développement ».

Contrairement à certaines allégations venues de la tutelle et selon lesquelles les structures de développement local sont taxées de « laxistes », mais surtout de ne pas utiliser les budgets qu’on leur verse annuellement aux politiques voulues. Pour eux, « c’est toute une aberration car, si tel est le cas, la faute reviendrait à l’Etat qui, depuis plusieurs décennies, acceptent d’attribuer des fonds sans succès, ni résultats à des structures qui ne font que les dilapider ».

Ces travailleurs trouvent d’ailleurs que lorsque le gouvernement du président Macky Sall a lancé le processus intitulé « Acte III de la décentralisation », tous les regards étaient orientés vers la mise en place de « Pôles Territoires » plus cohérents qui seraient le soubassement d’une véritable décentralisation par la mise en œuvre d’un concept assimilé à une « Territorialisation du Développement ».

Ce projet, dans leur entendement, nourrissait beaucoup d’espoirs, dans la mesure où il devait permettre de corriger tous les manquements notés dans le passé et mettre fin aux disparités de développement existant entre la capitale et les autres terroirs devant porter le combat du développement. Mais contrairement à toutes ces attentes, ont-ils noté, le projet qui est aujourd’hui présenté par le gouvernement est totalement différent par rapport à ce qui était retenu lors des réflexions menées au préalable.

C’est en effet une réforme qui prévoit l’érection des départements en collectivités locales à la place des régions. Ce qu’ils ne peuvent nullement comprendre car, dans leur propre perception des choses, ils restent convaincus que la suppression des régions, au-delà de l’aspect purement politicien, engendra des conséquences économiques et sociales énormes dans le pays.
 
Conséquences sociales incalculées


Selon les travailleurs en question, plus de 1200 chefs de familles sont aujourd’hui menacés de perdre leurs emplois. Les dizaines de milliards tirés souvent de la coopération décentralisée pour le financement des programmes seront perdus et l’on risque de se retrouver dans une impasse totale où les politiques qui seront prochainement définies connaîtront un blocage. Même si aujourd’hui la classe politique sénégalaise reste encore muette sur la question, ces travailleurs soupçonnent une réelle volonté politique du pouvoir d’embarquer notre pays sur la voie des lendemains sombres.

Pour la simple, font-ils remarquer, que la réforme n’aboutira que sur une désarticulation de l’architecture administrative en place et la perte énorme des ressources disposées pour le développement.  Pour finir, les travailleurs de région en croisade contre l’Acte III annoncent que le combat qu’ils ont déclenché contre l’Etat est encore loin et très loin de connaître son épilogue, compte tenu surtout de l’état d’avancement du projet du côté du pouvoir et de la tournée nationale de sensibilisation que le Comité national de crise a débuté le 10 janvier dernier, en direction de l’ensemble des régions du pays, et qui va se poursuivre jusqu’au 10 Février prochain.

source: http://www.sudonline.sn/les-travailleurs-de-region-fourbissent-leurs-armes_a_17124.html