CONTRIBUTIONS
Outils
Vos reglages
  • Plus petit Petit Moyen Grand Plus grand
  • Default Helvetica Segoe Georgia Times

Beaucoup de commentateurs de l’arrivée de Wade n’ont pas hésité à déclaré que c’est le « peuple » qui l’a accueilli massivement, subjugués qu’ils ont été par   son  ampleur. Ils y ont vu, l’expression la plus évidente  du « mécontentement du peuple envers le pouvoir «  du Président Macky Sall, exactement comme Wade voudrait le faire croire.

 Mais pourquoi confondre un accueil massif de Wade à l'expression d'un mécontentement populaire envers le régime en place? 

N'est il pas plus adéquat de se rappeler, qu'il y a tout juste deux ans, il avait récolté plus de 900.000 voix au second tour de la Présidentielle!

 Et même s' il  avait perdu la moitié de ces affidés, il lui en resterait tout de même, au moins 400.000! Avec les moyens financiers dont il dispose, il n'est donc pas étonnant qu'il ait pu rassembler cette foule immense pour l'accueillir!   A moins de tomber dans le fantasme de certains caciques de Wade qui tiennent, mordicus, qu'il y avait 2 millions de sénégalais à l'accueil, alors que toute la population de Dakar Département ne fait qu'un million 80 milles habitants, et tout Pikine, un million 100 milles habitants!      

 Il est donc plus approprié de voir dans cet accueil, un début de réveil évident du PDS, comme cela a toujours été le cas quand Wade est au pays, que d'y voir l'expression d'un désaveu populaire du régime.

Les Sénégalais sont certes mécontents et même déçus, mais delà à transférer leur ressentiment envers le régime vers un nouvel "amour" pour Wade, c'est un pas que les inconditionnels du PDS n'ont pas hésité à franchir.

Ceux qui sont surpris par l'ampleur de cet accueil,  sont certainement ceux qui pensaient que Wade et le PDS "étaient morts et enterrés", et ne cessaient de me reprocher de continuer à attirer l'attention sur cette force "dormante" qui peut, à tout moment décidé par son chef, déstabiliser le pays.

Parmi ceux ci figurent en bonne place,  Macky 2012 et les caciques de l'APR, qui pensaient que le pouvoir du Président Macky était définitivement installé, et qu'il leur faillait se débarrasser de leurs alliés de BBY pour prendre le monopole exclusif du pouvoir.

 Maintenant, ils doivent se rendre à l'évidence, que dans cette période de transition ouverte depuis le 25 mars 2012 et que devrait clôturer la tenue prochaine des Locales, le pouvoir traversait une zone de turbulence où tout pouvait arriver, surtout qu'il n'a pas bénéficié de "période de grâce"!

La longue  «  hibernation » du PDS traumatisé par la « traque des biens mal acquis »,  leur a fait croire qu'il n' y avait plus de danger de déstabilisation du dehors, et que donc, ils ne courraient aucun risque à faire place net pour occuper tous les postes de commande, au point même de vouloir arracher des mains de leurs alliés, les collectivités locales qu'ils ont conquises de haute lutte en 2009!

Mais le retour de Wade, et son accueil massif par ses partisans, remettent ainsi les pendules à l'heure!

Ceux qui faisaient croire que  Macky avait intérêt politique à se débarrasser de ses alliés de BBY,  pour pouvoir « massifier son parti » en perspective des Présidentielles prochaines,  devraient donc revoir leurs copies.

Ils devraient se rendre compte que c’est du sort de ce mandat en cours qu’il est question, et pas  du mandat prochain. 

Et comme disent les Wolofs «  avant de pouvoir répondre à un appel, il faudrait d’abord être présent » !

Plus que jamais, les changements attendus de cette seconde alternance, et la survie du régime, exigent  plus de cohésion et de concertation au sein de BBY.

C’est la principale leçon que je tire de ce retour de Wade et des défis qu’il a lancé aux tenants du pouvoir !

                                       Fait à Dakar le 27 Avril  2014

                                                                                                     Ibrahima SENE PIT/SENEGAL