Portée sur les fonts baptismaux le 1er décembre 2008 par le Président Macky Sall, l’Alliance pour la République (Apr) a sauté sa phase d’apprentissage dans l’opposition. Pour cause, le 25 mars 2012, son président accède à la magistrature suprême, déjouant du coup les pronostics des analystes politiques les plus aguerris, en obtenant plus de 65% des suffrages face à Me Abdoulaye Wade, usé par le pouvoir en seulement douze ans d’exercice. Un exploit dont les conséquences sont sans commune mesure pour cette jeune formation politique, minée, aujourd’hui, par des querelles de positionnement.
D’autant que tous les responsables, aussi influents soient-t-ils, sont victimes d’un manque de légitimité du fait qu’ils ont tout simplement été cooptées par le patron. Une situation on ne peut plus désavantageuse mais bénéfique pour Macky Sall qui, à l’instar de Me Wade, est la seule et unique constante de l’Apr. Dès lors, il est difficile pour les militants de se frayer un chemin dans ce parti où les connexions l’emportent sur le mérite. Conséquence : Trois types de militants cohabitent au sein de l’Apr : Les proches de Macky, les proches de Marème et les proches de personne. Si les proches du couple présidentiel sont bombardés à des postes stratégiques et bénéficient d’avantages incommensurables, tel n’est pas le cas pour la troisième catégorie de militants dont les rares à être promus le sont grâce à leur mérite personnel. Une situation qui risque d’imploser lors des investitures pour les élections législatives de juin 2017. En effet, l’Apr, qui compte aller à ces joutes électorales sous la bannière de la coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby), ne dispose d’aucun baromètre pour investir ses membres. Du coup, les proches de Macky ou Marème risquent d’être servis au détriment des proches de personne, qui, à coup sûr, ne se laisseront pas faire.
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