Vélingara
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politiqueLes femmes de Vélingara, une petite commune au sud du Sénégal, ne sont plus disposées à subir le diktat des hommes dans les formations politiques. Elles sont conscientes de leur poids électoral  et veulent une des leurs comme mairesse aux prochaines élections locales.


Les femmes de Vélingara vont se liguer contre les hommes aux prochaines élections locales. Elles ne suivront aucune consigne de vote venant d’une formation politique quelle qu’elle soit. Elles seront  plutôt à l’écoute de la plateforme des femmes, une structure que l’Agence régionale de développement (Ard) de Kolda a aidé à mettre en place pour leur éveil  citoyen et leur participation aux instances de décision.

 Et celle-ci  (la plateforme) est déterminée à voir une dame diriger le Conseil municipal de la commune de Vélingara à partir de 2014.  Mercredi dernier, au cours d’une rencontre avec la presse régionale de Kolda, la présidente de la plateforme, Ndèye Sallé Baldé, a dit : «Nous avons toujours joué des rôles d’animatrices dans les formations politiques, malgré notre nombre et notre présence permanente  dans toutes les activités. Mais cela est révolu. Nous sommes conscients de notre  force  et sommes prêtes à l’utiliser à notre profit.» Elle ajoute : «Nous avons décidé de voter massivement pour la femme qui sera investie sur les listes candidates. Parce qu’il est temps que les hommes, qui ont fait preuve d’incompétence, cèdent la place aux femmes dans la direction de l’administration locale.»

Toutes les femmes qui ont participé à cette rencontre ont tenu les mêmes propos hostiles aux hommes politiciens et ont invité les élec­teurs à tester  une femme à la tête de la commune. Les raisons sont données par Mama Baldé, 2ème adjointe au maire de Vélin­ga­ra. Elle a dit : «Jamais une femme n’a dirigé cette mairie. Et c’est à la faveur d’un éveil de conscience des femmes impulsé par l’Ard que j’ai pu être adjointe au maire. Mais là, il faut dire que je ne peux rien faire, ni pour les femmes ni pour d’autres catégories sociales. Les hommes ont fait preuve de leur incompétence depuis les indépendances.»  Même son de cloche chez Mme Chérif Awa Aïdara, conseillère municipale : «Je suis responsable départementale de l’Alliance des forces de progrès (Afp), mais la coalition Benno bokk yaakaar n’a aucune considération pour moi. On ne me mêle à rien. C’est comme cela que les hommes agissent en direction des femmes qu’ils sont incapables de manœuvrer. Nous  ne nous laisserons plus tirer par le nez.» Pour y arriver, les femmes ont déjà commencé la sensibilisation pour emporter l’adhésion des populations. Pour lutter contre la trahison de leurs pairs, elles disent avoir leur botte secrète qu’elles ne vont pas dévoiler pour l’heure.

Pour ce qui concerne l’accès aux services sociaux de base, les femmes ont déploré la faiblesse du plateau technique du centre de santé qui met en péril la santé de la reproduction, faute d’une unité de soins obstétricaux d’urgence fonctionnelle. Tous les cas d’urgence liés à cet aspect de la santé publique font l’objet d’évacuation vers Tambacounda, à 95 km de là.

source: LE QUOTIDIEN