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vendredi, 11 juillet 2014 00:00

TRAQUE DES BIENS MAL ACQUIS Quand la Crei peine à entendre les «détourneurs»

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Le maire de Ziguinchor a fait face aujourd’hui, vendredi 11 juillet, au procureur spécial près la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), Alioune Ndao, pour une  mise en demeure afin de justifier la somme de 1,4 milliards de F Cfa trouvés dans ses comptes bancaires. L’ancien ministre des Forces armées, de 2009 à 2010, sous le régime de Wade et numéro 2 dans la gestion de l’Anoci, va ainsi rejoindre la longue liste d’anciens collègues dans le régime libéral qui ont déjà défilé devant cette juridiction mise en avant pour lutter contre l’enrichissement illicite.

 

 

Enclenchée depuis 2012, avec la célèbre conférence de presse du procureur spécial, Alioune Ndao qui, à l’époque, avait présenté une liste de 25 personnalités de l’ex-régime ciblées dont sept frappées par une interdiction de sortie du territoire national, la traque des biens supposés mal acquis n’a depuis lors permis de mettre en cause que quelques dignitaires du régime de Wade. Ces derniers sont placés sous mandat de dépôt pour détournement de deniers publics.

Il s’agit, entre autres de : Karim Wade, l’ancienne sénatrice Aïda Ndiongue, Abdou Aziz Diop, Thierno Ousmane Sy, ancien conseiller du président Wade aux Ntic, Ndongo Diaw, ex-Dg de l’Artp, Baila Wane, ex-Dg de la Lonase. Toujours sur cette liste des dignitaires de l’ancien régime envoyés à Rebeuss par le procureur Alioune Ndao pour leur gestion nébuleuse, figurent également Bara Sady, ex-Directeur général du Port autonome de Dakar, Tahibou Ndiaye, ex-Dg du cadastre, Ndèye Khady Guèye, ex-administratrice du Fonds de promotion économique (Fpe), Carmelo Sagna, l’ex-directeur général de la Société africaine de raffinage ( Sar) pour ne citer que ceux-là.
 
Sur plus de sept interdiction de sortie du territoire, deux auditionnés 
 
En parallèle à cette première liste, existe également une autre. Celle-ci concerne toujours les dignitaires de l’ancien régime mais visés par la mesure d’interdiction de sortie du territoire national dans le cadre de cette traque des biens supposés mal acquis. Il s’agit, entre autres, de Karim Meissa Wade, Samuel Sarr, ancien ministre de l’Energie, Oumar Sarr, ancien ministre de l’Habitat et actuel coordonnateur général du Pds , Abdoulaye Baldé, Tahibou Ndiaye ex-Dg du cadastre, Mamadou Diagne ex-patron de l’Urbanisme et Madické Niang, ancien ministre des Affaires étrangères, Ousmane Ngom, ancien ministre de l’Intérieur. Cependant, après plus de deux ans de traque, force est de constater que seul Karim Meissa Wade et Tahibou Ndiaye ont fait jusqu’ici l’objet d’interpellation judiciaire en vue d’apporter des justifications concernant les faits de détournement de deniers publics qui leur sont reprochés. Pour le reste, on assiste tout simplement à un ralentissement  de la cadence dans le déroulement de la procédure. Et cela, depuis le départ de l’ancien ministre de la Justice pour la Primature, Aminata Touré. En ce jour, bon nombre de ces anciens dignitaires accusés à tort ou à raison de vol des biens publics ne sont pas encore auditionnés en raison du privilège de juridiction que leur confère leur statut.
 
Quasi-totalité des interpelés ont bénéficié d’une liberté provisoire 
 
Au delà de cette baisse de la cadence constatée dans le déroulement de la procédure de traque des biens mal acquis, s’ajoute également un sentiment visant à confirmer l’abandon de ces poursuites, pourtant bien accueillies par la majorité de sénégalais. Pour cause, deux ans après son lancement, la Crei peine toujours à mettre la main sur les supposés  détourneurs de biens publics mais aussi à contraindre ceux-là qu’elle a jetés en prison à rembourser les fonds volés. En ce jour, sur une liste de près de 25 personnes annoncées par le procureur spécial, lors de son face à face avec la presse en juillet 2012, période de lancement de cette traque, seule une dizaine a été inquiétée par la Crei. 
 
Pis encore, la plupart de ces derniers fume aujourd’hui l’air de la liberté et se la coule douce chez eux, après un bref séjour carcéral. Hormis Karim Wade dont le procès est fixé pour le 31 juillet prochain et la libération de plus en plus agité d’Aïda Ndiongue, toutes les personnes arrêtées et placées sous mandat de dépôt par la Crei dans le cadre de cette traque bénéficient aujourd’hui d’une liberté provisoire après versement d’une caution souvent très en deçà des sommes incriminées (voir par ailleurs).

 

SOURCE /http://www.sudonline.sn/quand-la-crei-peine-a-entendre-les-detourneurs_a_19906.html

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