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Mar, Mai
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Deux artistes exposent leurs talents au Village des arts : Zofia Blazko et Aline Ivars proposent «Guiss-guiss»

CULTURE
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En résidence à Dakar depuis maintenant trois mois, Zofia Blazko et Aline Ivars, ont clôturé, hier, leur séjour par une exposition à la Galerie Léopold Sédar Senghor du Village des arts de Dakar. Les deux artistes bien que différents dans leurs techniques et approches, ont réussi une alliance savante nourrie d’échanges avec des artistes sénégalais.

La langue wolof, elles affirment ne pas la maîtriser et pourtant elles la parlent si bien dans leurs œuvres. L’une Polonaise, l’autre Française, Zofia Blazko et Aline Ivars viennent directement de la France. Ces deux artistes qui se sont rencontrées dans un atelier en France avaient très envie de voyager. «On a envoyé nos candidatures et nous avons été reçues au Village des arts» racontent-elles. C’est ainsi qu’elles se sont retrouvées à la Galerie Léopold Sédar Senghor pour exposer leurs travaux durant ces trois derniers mois. Zophia explique un peu la technique qu’elle emploie dans ses œuvres : «Je fais de la peinture à l’huile. J’ai mélangé la peinture avec les tissus que j’ai trouvés au Sénégal : le wax». Qui parle de wax, pense à ces belles nymphes de la capitale sénégalaise. L’on devine vite à travers ses œuvres, que Zophia a visité l’ancienne capitale du Sénégal. Tellement elle rend bien compte de ces Jongoma divinement vêtues de leur taille basse traditionnelle. L’habillement est un art chez ces dames qui attirent le regard des visiteurs avec leurs yeux de louves et leurs lèvres charnues. 

La Polonaise, elle, présente de beaux portraits de Amina, Marie, Marte. Mais aussi, elle fait un clin d’œil à l’homme sénégalais, faisant usage de son pinceau avec le crayon Zofia pour dessiner si bien un Serigne (marabout). Les visiteurs sont d’ailleurs charmés par le portrait très réussi de ce Serigne (marabout). «On aurait cru que le personnage était incrusté sur le papier», s’exclament des visiteurs éblouis par la finesse de l’art. Si Zophia fait parler des personnages adultes et mûrs dans ses tableaux, Aline Ivars, elle, raconte l’histoire des enfants. Elle peint  des personnages enfantins et explique pourquoi elle «voulai(t) inventer une sorte de tribu d’enfants». «Je travaille beaucoup sur les enfants, mes personnages sont alors très enfantins», explique-t-elle. 
Dans ses œuvres marquées par l’innocence, Aline Ivars, dévoile la nature africaine. Pourtant, c’est son premier séjour en Afrique. Mais l’on dirait pourtant qu’elle y a vécu depuis toujours, à voir la maîtrise qu’elle a de son sujet. Des enfants apparaissent sur ses toiles, portés par des tortues, des rhinocéros, des animaux qui peuplent les forêts d’Afrique. D’autre part, Ivars fait de la récupération de matériaux. Trempant ses mains dans l’argile, cet artiste ne quitte cette argile que pour faire usage de fils de fer. Avec cet outil, elle tisse d’habiles personnages. «J’ai voulu m’inspirer des autres artistes du village qui font beaucoup de récupération. Je suis donc allée au marché de Grand Yoff et je me suis vraiment amusée» note-t-elle.

Expérience humaine 
Durant leur séjour à Dakar, les deux jeunes femmes ne se sont pas seulement limitées à la peinture. Elles ont aussi partagé, échangé et tissé des liens forts avec les artistes sénégalais. En témoigne, l’origine du titre de l’exposition «Guiss guiss». Elles expliquent : «Ce thème nous a été suggéré par un ami. Il matérialise ce qui a inspiré notre travail. Les couleurs, les matières, l’art africain de manière générale. De ce que nous pouvions ressentir et des scènes que nous pouvions voir. On voulait aussi que ce même mot issu du wolof puisse traduire nos divergences». Le ministre de la Culture et de la Communication, Mbagnick Ndia­ye, qui présidait la cérémonie de vernissage de l’exposition s’est pour sa part félicité de la rencontre de deux cultures. «Ce brassage entre les artistes européens et sénégalais au sein du Village des arts rapproche nos différents peuples. J’espère que vous allez inspirer d’autres artistes sénégalais à faire comme vous. Et je vous invite à la Biennale de Dakar prévue en 2016» a affirmé M. Ndiaye.
Pour les deux artistes, Zophia et Aline, c’est une expérience incro­yable et inoubliable. Il n’y a que l’art qui nous rassemble. Elles sortent revigorées de cette expérience, en attendant leur prochain périple pour Pékin. L’exposition se poursuit au Village des arts jusqu’au 15 avril prochain. En attendant, les deux artistes gardent toujours à l’esprit de belles images de leurs ateliers au sein du village. Des ateliers qui contiennent chacune une installation composée d’une natte, d’une table de chevet, d’une petite bibliothèque et d’un lit garni d’une moustiquaire.

Stagiaire

 

source: http://www.lequotidien.sn/index.php/component/k2/deux-artistes-exposent-leurs-talents-au-village-des-arts-zofia-blazko-et-aline-ivars-proposent-guiss-guiss