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Jeu, Mai
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«MADDIAL» pour le «ndogou» de jeuneurs dans la rue a l’heure de la rupture l’esprit solidarité-partage du ramadan

CULTURE
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ramadan   Le mois de Ramadan, au Sénégal, revêt véritablement un caractère  particulier. En cette période de jeûne dans notre pays, il y a toujours de quoi faire une pause et observer. Rien de plus «insolite», mais passionnant, que ces jeunes qu’on rencontre dans les artères de la ville tous les jours vers les coups de 17h, une petite calebasse ou bol à la main,  en train de demander des pièces de monnaie aux passants. C’est du «maddial», une forme de contribution collective au café et dattes qu’ils offrent gratuitement à des jeûneurs dans la rue à l’heure de la rupture. Histoire, selon eux, de faire profiter à tous les musulmans et même aux chrétiens les bienfaits de ce mois béni avec comme ‘’slogan’’: «ce que vous nous donnez retourne à vous».  

 

Le mois de Ramadan, c’est une occasion pour s’attirer les bienfaits du Seigneur. En tous cas, c’est ce que nous apprennent ces jeunes hommes rencontrés aux alentours des unités 17, 25 et 24 des Parcelles Assainies. 

 

 
 
Pour Aliou, qui s’est détaché de son groupe, assis de l’autre coté de la route et s’activant autour d’une grande marmite de café, le fait de tendre leurs calebasses aux gens est, pour eux, une façon de les emmener à partager les bienfaits de ce mois béni. «Nous le faisons, pour faire profiter aux gens des bienfaits du Ramadan. En nous donnant de quoi préparer du café pour les jeûneurs, ils accomplissent un bon acte en tant que musulman», a-t-il souligné. 
 
Dans le  même ordre d’idées, il poursuit en nous faisant savoir que le «ndogou» (ici du café pour la rupture du jeun) qu’ils préparent est destiné aux personnes que la coupure du jeûne trouve sur le chemin du retour ou ceux qui n’ont pas le luxe de se payer de quoi rompre le jeûne correctement et même les gens du quartier qui en ressentent le besoin. «L’argent que nous collectons est utilisé pour faire du café, acheter du pain, du beurre que nous offrons aux personnes que la rupture du jeûne trouve sur le chemin du retour, mais aussi, aux démunis et aux gens du quartier qui en ont besoin», a-t-il précisé. Il renchérit en soulignant que s’ils en avaient la possibilité, ils financeraient par leurs propres moyens ce «ndogou» qu’ils servent aux passants.
 
 Dans le même temps, Aliou soutient  que leur pratique n’est pas pour autant dépourvu de vertu et qu’ils invitent même les chrétiens à venir y participer pour bénéficier, eux aussi, de la miséricorde du Seigneur en ce mois béni. «Aujourd’hui, nous aimerions avoir notre propre boulangerie, histoire de donner le  «ndogou» à partir de nos propres moyens. Mais, le plus important, c’est le partage et nous invitons même les chrétiens à venir nous rejoindre. Nous sommes des talibés de Cheikh Modou Kara Mbacké qui a initié cette pratique, tous ceux qui la font, copient sur nous», a révélé notre interlocuteur rencontré vers les unités 25 et 24 des Parcelles Assainies. 
 
Se cotiser d’abord avant de tendre la main aux passants
 
Là bas, vers l’unité 17, non loin de l’hôpital Mame Abdoul Aziz Sy, nous avons le même scénario avec des jeunes motivés qui s’affairent autour de leur grande marmite. A en croire le jeûne Galass, ce sont les cotisations des membres du groupe qu’ils ajoutent aux participations des passants pour préparer le «ndogou» des retardataires. «Tous les jours, nous cotisons chacun 100 F Cfa. Ce sont ces cotisations que nous cumulons avec l’agent que les gens nous donnent pour faire le «ndogou» des retardataires. Et, si nous avons un surplus, nous le gardons pour le lendemain», a-t-il  dit.
 
Galass relève qu’ils ont tous des préoccupations en dehors de cette activité de maddial pour ndogou. Ils ne chôment pas, ils travaillent comme toute personne honnête, qui se respecte car, certains d’entre eux ont des responsabilités d’hommes ou de femmes mariés. Ce n’est qu’après la descente (du travail), qu’ils s’adonnent à cette activité. «Nous avons chacun notre métier, ce n’est qu’après le travail que nous nous occupons du «ndogou» de ceux qui se trouvent dans la rue à l’heure de la coupure. Parmi nous, il y a des hommes et des femmes qui sont mariés», a-t-il expliqué. 
 
Ces jeunes qui s’affairent autour de ces «ndogou destinés aux retardataires» précisent qu’ils ne sont animés que de bonnes intentions. Et que cette trouvaille s’inscrit dans l’esprit de solidarité et partage du Ramadan, un mois béni où toutes les récompenses liées à nos bienfaits sont multipliées par au moins dix. Donc le fait de demander n’est qu’une volonté de faire bénéficier aux passants ces récompenses du Bon Dieu, le Tout Miséricordieux.   
 
OUSTAZ TAÏB SOCE  PRECHEUR A LA RADIO RFM :«C’est un acte qui peut protéger contre les flammes de l’enfer»
 
Il y a mille et une façons de servir Dieu, mais surtout de s’attirer ses bienfaits. Le Ramadan, nous permet  d’entreprendre de belles initiatives comme le «maddial» pour le «ndogou» des passants, des retardataires et même de démunies de l’entourage du campement des initiateurs. Selon oustaz Taïb Socé, prêcheur à la radio Rfm, il n’y rien à condamner dans cette pratique. Au contraire, elle est à magnifier car en Islam, c’est un geste noble «qui peut protéger contre les flammes de l’enfer». Pourvu qu’il ne soit pas sou tendu par des intentions inavouées.
 
Faire du «maddial» (demander quelques pièces de monnaie aux passants) dans le but de servir du «ndogou» aux personnes qui se  trouvent dans la rue à l’heure de la coupure du jeûne est une très belle initiative que l’Islam magnifie. Oustaz Taïb  Socé en est convaincu. Le prêcheur à la radio Rfm souligne qu’il n y a rien de mal dans l’acte, car notre religion (l’Islam) ne connait que l’intention. «En tout cas, c’est une très belle idée. Elle reflète une certaine solidarité. L’Islam ne condamne pas un tel acte. Ceux qui le font peuvent s’attendre à recevoir les bienfaits du Seigneur car l’intention compte beaucoup en Islam», souligne-t-il.
 
Selon l’islamologue, il n’est pas sûr que toutes ces personnes à qui on donne ce «ndogou» aient une maison, un toit où elles pourront couper le jeûne convenablement. Et, ce fait gratifie davantage l’acte. Par ailleurs, il précise que même si la personne à qui on donne le «ndogou» a les moyens d’en avoir, cela n’enlève en rien la beauté du geste. Mieux, on pourrait même y gagner une protection contre les  flammes de l’enfer. «Donner le «ndogou» à des gens se trouvant dans la rue à l’heure de la rupture, peu importe qu’ils aient la possibilité de s’offrir de quoi couper le jeûne ou pas, est un grand acte de servitude envers Dieu», ajoute-t-il. 
 
En poursuivant son raisonnement, il nous fait part de ce qu’il a vu et vécu lord de ses voyages dans d’autres pays musulmans. «J’ai beaucoup voyagé à travers certains pays musulmans. Par exemple, à Médine, on peut jeûner pendant tous le Ramadan sans même s’acheter de la nourriture pour la rupture. Il y a toujours des gens dans la rue qui te supplie de prendre ce qu’il te donne afin de couper ton jeûne car, selon le Prophète (PSL), cette acte peut te protéger contre les flammes de l’enfer», rapport-t-il. Toujours dans le même sillage, Taïb Socé rassure quand à cette pratique consistant à tendre la main aux passants pour préparer le «ndogou». Pour lui, il n’y a rien à reprocher dans cet acte. «Celui qui donne, ne peut pas forcément préparer le ndogou comme le font les jeunes dans la rue ou n’a pas le temps pour le faire. Donc il n’y a rien de condamnable dans ce geste», fait-il savoir. Dans un autre registre, le maitre coranique met l’accent sur le comportement de ces jeunes qui, parfois, fait planer des doutes sur leurs intentions réelles. «Parfois, c’est comme s’ils agressaient les gens en demandant ou, du fait de leur comportement, on est même amené à se demander si véritablement ils ont jeûné», déplore-t-il. Avant de poursuivre pour dire que «maintenant, s’ils en font autre chose, c’est leur problème».
 
source: http://www.sudonline.sn/l-esprit-solidarite-partage-du-ramadan_a_25273.html