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Quel cadre juridique pour la pratique des arts visuels au Sénégal ces décrets qu’il va falloir déterrer

CULTURE
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culture   La journée d’études d’hier, mercredi 24 février à la Maison de la Culture Douta Seck, a surtout permis de faire le point sur toutes les dispositions légales qui entourent la pratique des arts visuels. Que ce soit le texte sur le patrimoine artistique privé de l’Etat, la loi du 1% ou le Fonds d’aide aux artistes et au développement de la Culture, qu’a-t-on fait de ces instruments ? Avec à sa tête le peintre Viyé Diba, la Plateforme des arts visuels au Sénégal (Pavs), qui se réserve le droit de porter plainte contre X, veut mettre en place une structure de contrôle, pour l’application stricte de ces dispositions-là ».  

 

Quand on y pense, c’est un peu comme si on s’était plus ou moins amusé à dépoussiérer quelque vieux texte de loi ou quelque décret cinquantenaire, au cours de la journée d’études d’hier, mercredi 24 février à la Maison de la Culture Douta Seck, qui avait tout d’une de ces fouilles archéologiques où il ne faudrait pas avoir peur de ce que l’on pourrait trouver.

Et pour le peintre Viyé Diba ou le monsieur à la tête de la Plateforme des arts visuels au Sénégal (Pavs), qui décrit une situation pour le moins apocalyptique, nous marchons à reculons. Certaines questions auraient dû être résolues depuis longtemps, ne serait-ce que parce que le Président Senghor y avait déjà songé, prenant soin de «verrouiller (un) système des arts visuels» que l’on devait soumettre à quelque chose comme trois dispositions légales, par souci de «crédibilité artistique». Et si ces textes sont disponibles, qu’en a-t-on fait ?

 

 
 
D’abord il y a le texte de 1967 sur le patrimoine artistique privé de l’Etat, qui en faisait le «premier collectionneur». Ce qui signifie que l’Etat achetait des œuvres, qui se retrouvaient ensuite «au niveau des services publics», et l’on pouvait au moins espérer que l’Etat lui-même, qui devait servir de caution morale, ne pouvait pas se permettre d’acheter n’importe quoi à n’importe qui. Aujourd’hui, dit pourtant Viyé Diba, on se retrouve surtout avec une «institution complètement dévoyée, ce qui ne garantit (certainement) pas la qualité de ce que l’on achète ». 
 
Diamniadio ou la loi du 1%
 
Ensuite, il y a la loi du 1%, qui passerait pour un texte récent, à force d’en avoir énormément entendu pendant toute la période autour du Sommet de la Francophonie, avec l’embellissement du Centre de Conférences Abdou Diouf (Cicad) de Diamniadio, et qui remonte en fait au 4 janvier 1968. Et si Viyé Diba rappelle que c’est une loi internationale, Sylvain Sankalé précise quant à lui que la loi signifie que pour «tout projet de construction et d’équipement d’un bâtiment public, financé en totalité ou en partie par le budget de l’Etat, d’une collectivité, ou d’un établissement public», ou pour tout «bâtiment recevant du public», que ce soit un hôtel ou une salle de spectacle, il faut «un programme de décoration artistique» dès que «la dépense prévisible dépasse les 20 millions de francs Cfa». Ce que dit encore le texte, c’est que «le coût minimum de ce programme est fixé à 1% du coût total des travaux, déduction faite des dépenses financées sur des fonds d’aide publique extérieure». Et sans ce programme, ajoute le juriste, «on n’a pas» ou on ne devrait pas avoir «l’autorisation de construire», et encore moins celle «d’ouvrir au public», ce qui signifie surtout, aux yeux de Viyé Diba, qu’il y a beaucoup de bâtiments dont «on n’aurait pas dû autoriser la construction».
 
Le troisième texte, ou le moins vieux de tous les trois, c’est celui de 1978, sur le Fonds d’aide aux artistes et au développement de la Culture, et qui prévoit entre autres que les artistes et les associations culturelles qui font un prêt auprès d’établissements financiers, puissent être «cautionnés par ce fonds » qui servirait de garantie. Et pour le président de la Pavs, ce décret devrait «permettre de comprendre ce que l’on met dans le concept d’artiste», en plus de «définir un statut de l’artiste» qui donnerait une certaine légitimité aux artistes ou associations que ce programme accompagne. 
 
Le paradoxe, c’est que ces textes ne sont en fait que de vieux documents, qui ne demandent sans doute qu’à être révisés, rafraîchis, réactualisés, sans rien «inventer» forcément, et en se contentant d’ «appliquer les dispositions légales qui existent».
 
Pour Viyé Diba, ce n’est pas comme si lui et les autres artistes concernés demandaient le Ciel. Leur combat consiste à «mettre en place une structure de contrôle pour l’application stricte de ces dispositions-là », avec la possibilité de poursuivre les transgresseurs. Autrement dit sans exclure «d’avoir recours à la justice ou de porter plainte, de saisir un huissier pour faire le point, pour ensuite porter plainte contre X ».
 
VIYE DIBA ET LES 4 CATEGORIES D’ARTISTES : «Beaucoup d’artistes sont malades»
 
Depuis un certain temps, on a constaté qu’il y a quatre catégories d’artistes. La première, c’est ceux qui ont su profiter de la Biennale, avec des succès plus ou moins évidents au plan international, mais qui restent aléatoires. (…) La deuxième catégorie, ce sont ces artistes qui n’ont pas eu cette chance, et qui sont restés dignes et stoïques, malgré les difficultés, et qui ont développé un certain nombre de problèmes. Beaucoup d’artistes sont malades.
La troisième catégorie d’artistes, c’est ceux-là qui n’ont même plus d’énergie et qui sont tombés en totale déchéance. Il y en a même qui ont abandonné. Paradoxalement, jamais autant d’argent n’aura circulé dans ce milieu, mais on ne comprend pas pourquoi les choses ne marchent pas.
 
La quatrième catégorie, c’est ces artistes que l’on retrouve au détour de tous les régimes, et qui cherchent à s’accrocher aux états, parce qu’ils sont incapables de vivre en dehors de la chose publique ; ça ne peut plus perdurer.   
source: http://www.sudonline.sn/-ces-decrets-qu-il-va-falloir-deterrer_a_28652.html